Samouraïs : 5 points-clés pour comprendre pourquoi ces valeureux guerriers ont disparu du Japon
Le Japon féodal a été marqué par le règne de farouches guerriers aussi puissants que respectés. Ces combattants, que l'on appelait samouraïs, ont réussi à imposer leur domination pendant près de 700 ans. Mais comment ont-ils finalement été amenés à disparaître au fil des années ? On vous explique tout…
5 moments-clés qui ont amené à l'extinction progressive des samouraïs
Au Japon, le terme de samouraïs est employé pour parler d'une classe guerrière dévouée envers leur seigneur et très respectée. Pour ces soldats, le déshonore n'était pas permis. Ils se battaient alors jusqu'à la mort et préféraient largement opter pour le suicide, lorsque leur dignité était mise en péril. D'ailleurs, n'hésitez pas à lire notre article sur ces 8 faits que vous ignoriez sur ces guerriers japonais.
Cette dévotion envers leur fonction explique sûrement pourquoi les samouraïs sont apparus comme de véritables légendes, dans l'esprit de nombreux Japonais. Durant l'époque Sengoku (1477-1573), ils régnaient d'ailleurs en maître sur le pays, avant de finalement être amenés à disparaître au fil du temps.
1) Des désaccords entre samouraïs : l'exemple des privilèges de classes
Si les samouraïs pouvaient sembler un bataillon uni, l'histoire a prouvé que leur entente a pu parfois être difficile. À bien des moments et ce, malgré leur loyauté à toute épreuve, certains de ces soldats se sont érigés contre les failles de leur système hiérarchique.
Les samouraïs avaient un rôle militaire majeur dans le Japon, mais possédaient aussi de nombreuses autres tâches. Par exemple, ils pouvaient parfois s'occuper des récoltes ou même avoir des fonctions bureaucratiques. Malgré cela, les samouraïs n'étaient pas tous logés à la même enseigne.
Leur statut dans la hiérarchie se fondait à la fois sur leur rang et aussi sur des critères d'hérédité. Ces hommes percevaient donc leur salaire en fonction de la place qu'ils occupaient dans ce système. De fortes inégalités régnaient alors. Les classes moyennes et inférieures de samouraïs avaient tendance à rester soumises à leur condition, sans avoir réellement la chance de pouvoir un jour atteindre le niveau de vie des classes supérieures.
2) La discorde engendrée par la fin de l'isolationnisme japonais
En 1853, missionné par son pays, le commodore Matthew Perry navigue dans la baie d'Edo avec des navires lourdement armés. Cependant, son but n'était pas de s'attaquer aux Japonais, mais bien d'établir des relations commerciales avec ce pays isolationniste.
Le Japon se retrouve finalement scindé en deux. D'un côté, certains voient d'un bon œil l'arrivée d'étrangers sur l'Archipel. Parmi eux, on retrouve notamment le shogun Tokugawa Iemoshi, représentant de la dynastie régente du pays depuis 1603. D'un autre, des réfractaires font entendre leur voix, comme l'empereur Kōmei, qui appelle à "expulser les barbares".
Le shogunat Tokugawa décidera finalement d'ouvrir le port aux Américains et ne fit rien de l'avis de l'empereur, malgré son statut de figure honorifique dans le pays. Cette décision irritera particulièrement certains clans de samouraïs, dont feront partie les Chōshū. Ensemble, ils mèneront plusieurs attaques "anti-étranger" et tenteront même de restaurer le pouvoir de l'empereur.
L'armée du shogunat repoussera ses nouveaux ennemis et lancera alors l'offensive. Toutefois, les soutiens à l'empereur gagneront en puissance au fil du temps. En 1866, le clan Satsuma rejoindra les rangs de l'alliance-samouraï "anti-shogunat".
3) La restauration Meiji signe la fin du shogunat
Peu de temps après, les leaders des deux camps moururent et laissèrent place à l'empereur Meiji et au shogun Tokugawa Yoshinobu. Leur opposition ne sera, toutefois, que de courte durée, car, très vite, le nouveau shogun décidera de céder son pouvoir à l'empereur, dans l'espoir de peser dans la construction d'un nouveau régime.
Les soutiens impériaux ne verront cependant pas cela d'un bon œil. Ils décideront alors d'exclure Yoshinobu, et l'entièreté de son clan, des décisions à venir. L'ex-shogun tentera de faire marche arrière, en récupérant son pouvoir. Le 3 janvier 1867, un coup d'état de l'empereur, et de ses troupes, propulsera finalement le Japon aux débuts de l'ère Meiji, marquée par la guerre de Boshin.
Ce nouveau conflit voit s'affronter les troupes de l'empereur, matérialisées par l'alliance Satsuma-Chōshū, et celles du shogun, sous influence occidentale. Si les soldats shogunales dominent par le nombre, l'armée impériale réussit finalement à l'emporter, lors de la bataille d'Hakodate.
4) Des mesures qui ont démi les samuraïs de leur fonction
À son arrivée au pouvoir, l'empereur Meiji s'attela à créer les fondements de son nouveau régime. Le 7 avril 1868, il promulgua la Charte du serment, qui fera office de document constitutif à son pays. Dedans, il y prône l'ouverture à l'international et, surtout, la suppression des classes sociales.
Plusieurs autres mesures sont prises en ce sens. Toutes visent à moderniser le Japon et à réduire à néant l'ancien système. Les samouraïs vont logiquement être impactés par tout cela et vont perdre peu à peu leurs privilèges.
Inspiré par les occidentaux, le gouvernement impérial veut mettre en place un pouvoir centralisé. Les daimyos sont démis de leur fonction (1869) et les domaines entrent en chantier afin de devenir des provinces (1871).
Dans la foulée, le gouvernement Meiji s'attaque au domaine militaire. Nouveau coup dur pour les samouraïs, ils assistent impuissants à la mise en place d'une armée impériale nationale et à la fin de leur monopole sur le service militaire (1872). En effet, tout homme est désormais tenu d'accomplir trois années obligatoires au service de l'armée.
Comme dernier affront, les instances dirigeantes du pays promulguent le Haitōrei (1876), un édit interdisant le port de l'épée pour les samouraïs. Depuis 1588, ces soldats sont pourtant les seuls autorisés à en être équipés. Mais qu'importe, le gouvernement impérial semble bien déterminer à réduire leur rôle au strict minimum.
S'en est trop pour de nombreux samouraïs. Beaucoup regrettent d'ailleurs d'avoir soutenus le régime de l'empereur, qui n'a pas su tenir ses promesses. Le mouvement nationaliste de départ s'était finalement transformé en un régime calqué sur les pays occidentaux. C'est ce qu'au final craignait la majorité des samouraïs, en 1853. Eux, qui avaient alors tellement fait pour ce régime, n'y avaient en quelque sorte plus leur place…
5) Une rébellion veine pour sauver l'honneur
Le clan Satsuma, justement, faisait partie de ceux qui avaient largement contribué à la restauration du pouvoir impérial. Pourtant, en 1877, ces samouraïs semblent bien décidés à prendre les armes pour mettre fin à la menace qui plane au-dessus de leur fonction.
Ils montent alors un petit groupe de rebelles, dirigé par Saigō Takamori, l'un des anciens généraux de l'empereur, et se lancent dans un siège à Kumamoto. Cependant, cela sera la première de leurs nombreuses erreurs, qui mènera finalement à la destruction pure et simple de leur armée de samouraïs.
La bataille finale se déroulera à la colline de Shiroyama, où retranché avec les quelques hommes qui lui restaient, Saigō se fit encerclé par l'armée impériale. Blessé et conscient de sa défaite, il décide de se seppuku (se suicider par une entaille au ventre). Cet acte marquera la mort de l'un des "derniers véritables samouraïs" et, surtout, la fin de l'époque où ces derniers régnaient sans partage sur le Japon. Après cela, les samouraïs, tels que nous les connaissons, disparaîtront à jamais, complètement balayés par la modernisation, dans les tréfonds de l'histoire de leur pays.
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Faites donc plus attention…!!!