Samouraïs : 8 faits que vous ignoriez sur ces guerriers japonais (partie 2)
Nous vous avions précédemment parlé dans nos colonnes de ces 8 faits que vous ne connaissiez peut-être pas sur les samouraïs. Voici aujourd'hui, une seconde partie, plus généraliste, sur leur vie quotidienne : un petit résumé de leur vie, leur droits, leurs devoirs et leurs fonctions, qui ne consistaient pas qu'à éliminer des paysans et à partir en guerre.
Personnages fascinants de la culture japonaise, les samouraïs sont aussi mystérieux que captivants. Films, séries, jeux vidéo, ils représentent un formidable vivier dans le coffre à jouets des différents auteurs, que ce soit dans l'ère du Japon féodal et les guerres de clans (Ghost of Tsushima), où leur intégration dans des univers plus fantasmagoriques (Sekiro, Onimusha, Nioh), où démons et esprits sont omniprésents.
Soumis à un code d'honneur
Pourtant, le samouraï n'est pas qu'un combattant hors pair en armure flamboyante qui passe son temps à faire la guerre et à terrasser ses ennemis. Il est soumis à un code d'honneur très précis et n'a pas tous les droits au sein de la société.
Si les samouraïs étaient plutôt de petits paysans ou artisans à l’ère Heian, ils vont devenir l’élite guerrière avec l’apparition du shogunat. Le samouraï tel que nous le connaissons est apparu à l'époque d'Edo (1603-1868), une période féodale qu'on peut rapprocher de notre moyen-âge actuel en Occident, où les grands seigneurs, les daimyo, règnent. Facilement reconnaissable avec son armure et son katana, le samouraï respecte un code d'honneur strict, le Bushido ou "la voie du guerrier". Ce code compose un ensemble de règles morales que les guerriers japonais devaient suivre. Il est basé sur plusieurs valeurs fondamentales (57 au total) tels que l’honneur, le courage ou la loyauté, qui régissait leur vie jusqu’à leur mort.
Religion et entraînement
Les samouraïs s'habillaient principalement d'un kimono, et n'arboraient leurs armures qu'à de rares occasions. Ils étaient aussi très proches des religions comme le confucianisme, le bouddhisme, le shintoïsme, ou l'art du "Zen", qui leur permettaient de canaliser leurs émotions, d'agir selon un certain l'éveil spirituel et de maintenir la précision du geste lors du maniement des armes. Il s'agissait d'un entraînement rigoureux.
La Fonction juridique des samouraïs
Ainsi, durant l'ère Edo, ils maintenaient une certaine autorité, la fonction combattante des guerriers diminue et ceux-ci deviennent des fonctionnaires, au service de la loi. Si bien que plusieurs catégories de Samouraïs sont créées en fonction de leur statut social. Par exemple, les magistrats et la police s'occupaient principalement de la loi et de l'ordre parmi les agriculteurs, les marchands, les artisans : nommées les classes "inférieures".
Parlons également des yoriki (magistrats adjoints), qui maniaient des massues plutôt que des épées. Les magistrats de haut niveau fonctionnaient davantage comme des juges et des jurés que comme des policiers. Ils opéraient dans les limites d'une seule ville, où ils jugeaient les affaires au tribunal, résolvaient les conflits et déterminaient les peines.
Permis de tuer, mais sous certaines conditions
D'une certaine autorité, et fort de leur statut social, ils avaient le droit de tuer librement toute personne de classe inférieure, si celle-ci leur a manqué de respect. Ainsi, un samouraï pouvait occire un paysan, si celui-ci faisait atteinte à son honneur (à noter que l'exécution doit obligatoirement se faire au moyen d'un sabre). Cet acte se nomme le kiri sute gomen (nous vous en avions parlé plus tôt). À côté de cet affront, il existait 3 grands meurtres impardonnables : le vol, le meurtre et le viol, qui donnaient lieu à la peine de mort. Ceci parce que le crime défie l'ordre social et entraîne une dette envers la société. Les dettes les plus importantes ne pouvaient être "remboursées", elles entraînaient donc la peine de mort.
Mais attention. Les sanctions pénales furent très strictes. Ainsi, si le meurtre était jugé injuste, la famille entière du samouraï perdait tous ses biens et possessions, et le samouraï lui-même devait se suicider. Il s'agit du célèbre Hara-Kiri, ou seppuku. Une façon de laver son honneur qui était réalisé dans un temple, où le samouraï s'ouvrait l'abdomen à l'aide d'un wakizashi (sabre court) ou d'un poignard.
Déclin
La restauration de l'ère Meiji à partir de 1867 entraîne avec elle toute une série de mesures. Les samouraïs sont également frappés par les réformes. Ils sont privés du droit d'usage exclusif des noms de famille, de porter le sabre, et de tuer les roturiers sous prétexte de manque de respect. Une partie d'entre eux se révoltent à la suite de ce changement de statut, mais ils sont écrasés par l'armée impériale en 1874. Leur déclin s'accélère, et beaucoup se lance dans les affaires.
merci
Des guerriers qui fascinent toujours même des siècles après leur disparition. Bon article en tt cas.
Hara-kiri : La mort d'un samourai (Ichimei)
Magnifique film de Takashi Miike, attention ame sensible, préparez les mouchoirs !