La loi de la jungle est quelque chose de souvent brutal. Mais lorsqu'elle se transforme en combat juridique, les choses ne s'arrangent pas. C'est en tout cas ce que doit se dire un photographe de la faune qui se retrouve plongé dans des poursuites judiciaires depuis plusieurs années. En cause, une histoire de droit d'auteur sur une photographie d'un singe qui aurait lui-même pris le cliché avec son appareil.
Une bataille qui dure
Depuis quelques temps, cette histoire pour le moins insolite a été portée devant la Cour d'appel par la "People for the Ethical Treatment of Animals", plus connue sous le nom de PETA. Ces derniers prétendent représenter le singe et ses intérêts. Alors que le photographe se retrouve désormais en faillite, les juges ont précédemment décidé que le singe en question ne pouvait pas posséder de droit sur la photographie. La décision n'a pas été jugée satisfaisante par l'association qui en a fait appel.
Cette bataille sur la propriété de l'image a commencé il y a déjà plusieurs années lorsque la désormais célèbre photo a été postée sur Wikipédia sans licence. Le photographe, David Slater, s'était alors opposé à cela en déclarant qu'on lui volait sa photo. Seulement, Wikipedia a répondu que c'était en réalité le travail du singe.
Dans la foulée, la PETA a décidé de reprendre l'affaire et de représenter le singe après que Slater ait utilisé l'image dans un livre de ses photographies de la faune, poursuivant à la fois Slater lui-même et les éditeurs pour avoir enfreint les lois sur le droit d'auteur. L'association a demandé une ordonnance du tribunal pour administrer tout gain engendré par l'image afin de l'utiliser pour lutter pour la survie de l'espèce.
Un conflit ridicule et intéressé
C'est ainsi que débuta une interminable et ridicule bataille juridique concernant le possesseur du "monkey selfie." La PETA soutient que le singe a pris la photo de lui-même en appuyant sur le bouton en sachant pertinemment ce qu'il faisait, démontrant (selon eux) qu'il possède la propriété artistique de la photo. De son côté, Slater affirme qu'il a passé trois jours dans la forêt à gagner la confiance des singes, et à mettre les caméras en place, ce qui a fini par aboutir à ce selfie. Ce dernier n'aurait pas pu exister sans son apport.
Le point que l'association ne semble pas prendre en compte est celui de savoir si oui ou non le singe est l'auteur original de cette photo. L'organisation des droits des animaux a sauté sur l'affaire et l'utilise pour poursuivre son propre programme, principalement en essayant de définir un précédent selon lequel un animal peut posséder des biens et peut être traité comme humain aux yeux de la loi.
Leur argument est le suivant :
Si ce procès réussit, ce sera la première fois qu'un animal est déclaré propriétaire des biens, plutôt que d'être déclaré un bien lui-même.
Cet argument semble cependant tiré par les cheveux car les deux ne s'excluent pas mutuellement. Le singe n'était pas menacé de devenir un bien et lui donner le droit de propriété ne change pas sa situation. Cela a toutefois entraîné la faillite et la ruine d'un homme qui essayait de gagner sa vie en tant que photographe de la faune en soulignant le sort de l'animal en voie de disparition. Tout ça pour un selfie.
Par guilby, il y a 7 ans :
c'est vraiment des gros cons la PETA
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