La Terre possèderait une horloge géologique
Notre bonne vieille Terre serait-elle réglée comme une horloge à musique ? Des chercheurs issus d'horizons différents, et notamment du CNRS, ont publié une étude selon laquelle il existerait un cycle de 60 millions d'années basée sur la géologie de la planète bleue.
Comment diviser l'histoire de la Terre ?
Avant de creuser plus avant cette théorie, voici quelques notions pour mieux comprendre le découpage géologique du temps. Celui-ci se base sur l'analyse des ères, périodes et époques de l'histoire des temps géologiques de notre planète. Plus petit que l'époque, l'étage, d'une durée de quelques millions d'années (eh oui, à l'échelle du temps, ce n'est pas grand chose !), est calculé grâce à la présence de fossiles dans les roches. Certaines espèces ont vécu pendant un laps de temps limité, et la présence de leurs fossiles dans une couche sédimentaire permet de dater celle-ci. L'apparition et la disparition des espèces sont liées aux variations environnementales : une extinction comme celle des dinosaures est corrélée à des processus géologiques ou géodynamiques. Éruptions volcaniques, tsunamis, tremblements de terre... Ce sont ces conséquences externes des mouvements internes de la Terre qui sont responsables de l'évolution de la biodiversité, selon une série temporelle de 60 millions d'année.
Des cycles tectoniques et biologiques corrélés ?
D'un point de vue macroscopique, nous nous trouvons au sein de l'Éon Phanérozoïque, qui a commencé il y a 541 millions de l'année. Cet Éon, découpé en ères, périodes, époques et étages, serait aussi une répétition d'un cycle de 60 millions d'années, selon une étude scientifique publiée dans la revue Communications earth and environement. Celle-ci affirme qu'une horloge géologique interne rythme les grands bouleversements de la Terre. En effet, les chercheurs ont remarqué que le Phanérozoïque peut être découpé en cycles biologiques et cycles tectoniques, tous deux corrélés. Un cycle d'extinctions de 60 millions d'années suit la vitesse de subduction (plongée d'une plaque océanique sous une autre plaque) et d'accrétion (remontée de magma au niveau d'une dorsale médio-océanique) des océans. Pendant l'accrétion, les dorsales océaniques libèrent des gaz et modifient la chimie des océans. Ajoutez à ça le climat chaud et humide favorisé par le CO2 de l'activité tectonique, dont la conséquence est l'altération des roches continentales et l'afflux de nutriments dans les océans. Il en résulte que plus l'activité tectonique est forte, plus l'oxygène des océans diminue et le sulfure d'hydrogène augmente, ce qui influence les habitats marins peu profonds.
Des extinctions tous les 60 millions d'années ?
Les variations des conditions d'oxydo-réduction impliquent une transformation de la biodiversité -et donc, des variations paléo-envrionnementales. C'est ce constat qui pousse les chercheurs à affirmer que la Terre, vieille de 4,5 milliards d'années, suit des cycles de 60 millions d'années selon une horloge géologique interne. Cette théorie peut-elle s'appliquer à tous les éons ? Le plus ancien fossile du monde, un micro-fossile de champignon du sud de la Chine datant de 635 millions d'années, ne permet pas aux scientifiques de vérifier cette théorie sur des éons plus anciens que le Phanérozoïque. Et vous, que pensez-vous de cette théorie ?