Un trou noir extrêmement rare découvert grâce à un procédé singulier
C'est un nouveau grand pas dans l'étude des trous noirs ! Grâce à un procédé singulier, des scientifiques australiens sont parvenus à identifier un trou noir de taille intermédiaire au format extrêmement rare. Bien que des théories suggéraient déjà l'existence de ce type de famille, il s'agit de la première preuve formelle de l'existence de trous noirs intermédiaires d'une telle masse.
Les trous noirs intermédiaires et leur masse (pour le moins) variable
Publiée dans la revue Nature Astronomy, cette découverte formalise l'existence de deux familles de trous noirs : les trous-noirs supermassifs qui peuvent faire plusieurs millions de masses solaires et les trous noirs stellaires dont la masse solaire se situe entre les dizaines, les centaines et les dizaines de milliers.
Vous en conviendrez, il y a un léger écart de masse entre ces différents "frères". La trouvaille australienne appartient à la deuxième catégorie et possède une masse de 55 000 soleils. Un très grand frère intermédiaire, donc. Mais il n'est rien face à ses cousins supermassifs. A titre d'exemple, celui au centre de notre Voie Lactée fait plusieurs millions de masses solaires et les plus massifs en font des milliards.
Une précédente découverte bien moins massive (littéralement)
En septembre dernier, des scientifiques étaient parvenus à identifier un trou noir de masse intermédiaire de 145 masses solaires. Bien que les deux découvertes appartiennent à la même catégorie, l'écart de masse est très conséquent. Cet apport de connaissances vient donc combler un vide dans la compréhension de l'étude des trous noirs. D'autant plus que selon plusieurs théories, ils pourraient potentiellement jouer un rôle dans la genèse de leurs cousins, les trous noirs supermassifs.
Les trous noirs primordiaux, doyens de l'univers
Eric Thrane, de l'Université australienne Monash se demande ainsi si ce trou noir intermédiaire ne pourrait pas être un trou noir primordial.
Vous êtes perdu ? Un rappel s'impose donc : les trous noirs primordiaux sont des types de trous noirs hypothétiques dont l'origine remonterait aux premiers instants de l'Univers. Lors de leur formation, la pression et la température étaient tellement élevées qu'ils pouvaient émerger à la moindre fluctuation de densité. (Quelle susceptibilité...)
Etant donné que l'un des grands défis de l'astrophysique contemporaine est de trouver la partie la plus importante de la masse de l'Univers (autrement appelée la matière noire), cette publication est éminemment pertinente dans le cadre de l'étude du Big-Bang.
L'analyse des sursauts gammas à l'origine de cette découverte
La technique qui a permis cette découverte est l'analyse de données de sursauts gamma, ces effondrements gravitationnels d'étoiles géantes menant à la création d'un trou noir (ou dans certains cas d'une étoile à neutrons.) Provoquant d'importants flashs lumineux, la mesure du décalage de la lumière a permis de révéler la présence et la masse du trou noir.
Selon l'un des co-autrices de l'études, il y aurait 40.000 trous noirs intermédiaire au sein même de notre galaxie. De quoi avoir le tournis et des étoiles pleins la tête.