Rechercher Annuler

Stephen Hawking : son célèbre paradoxe sur les trous noirs vient enfin d'être résolu

De Tiphaine Elsener - Posté le 17 mars 2022 à 12h05 dans Science

Les travaux de Stephen Hawking ont influencé de nombreux domaine, et notamment ceux de la cosmologie et la gravité quantique, en particulier dans le cadre des trous noirs. Nous nous intéressons aujourd'hui à l'un de ses plus célèbres paradoxes concernant, justement, les trous noirs, puisque ce dernier serait, selon l'équipe de scientifiques que nous allons vous présenter, enfin résolu.

Les trous noirs

En astrophysique, un trou noir est un objet céleste si compact que l'intensité de son champ gravitationnel empêche toute forme de matière (ou de rayonnement) de s’en échapper. De tels objets ne peuvent, de ce fait, ni émettre, ni diffuser la lumière, et sont donc noirs, ce qui en astronomie revient à dire qu'ils sont "optiquement invisibles"

Les trous noirs sont des phénomènes que nous ne comprenons pas encore totalement. En effet, il n’est pas possible de déterminer a posteriori ce qui est entré dans le trou noir, vous l'aurez compris. Et cela fonctionne aussi pour l'information. Cependant, vue d’un observateur éloigné, l’information n’est jamais complètement détruite puisque la matière tombant dans le trou noir ne disparaît qu’après un temps infiniment long. Alors, l’information qui a formé le trou noir, est-elle perdue, ou non ? Cette question a donné lieu à un paradoxe : le paradoxe de l'information.

le paradoxe de l'information

En astrophysique, le paradoxe de l'information est un paradoxe mis en évidence par Stephen Hawking en 1976, paradoxe qui oppose les lois de la mécanique quantique à celles de la relativité générale. En effet, la relativité générale implique qu'une information pourrait fondamentalement disparaître dans un trou noir, à la suite de l'évaporation de celui-ci. Cette perte d'information implique une non-réversibilité et une évolution non unitaire des états quantiques, en contradiction fondamentale avec les postulats de la mécanique quantique. On peut résumer cela ainsi : la théorie générale de la relativité d'Einstein affirme que les informations sur ce qui entre dans un trou noir ne peuvent en ressortir, alors que la mécanique quantique affirme que c'est impossible.

Ce paradoxe a donné lieu à bon nombre de recherches, puisqu'il s'agit d'une question très importante dans le monde de la physique théorique. Des physiciens célèbres du monde entier se sont penchés sur la question, proposant des explications alambiquées. Certains scientifiques avaient même suggéré que des aspects de la mécanique quantique étaient erronés. Une perspective terrifiante pour les physiciens théoriques, puisque la mécanique quantique est un des piliers sur lesquels repose la majeure partie de notre compréhension de l'Univers. À l'heure actuelle cependant, nous sommes enfin en mesure de dire que les lois de la mécanique quantique et de la relativité d'Einstein sont bel et bien compatibles, et ce, même lorsqu'il s'agit d'évoquer les trous noirs.

La résolution du paradoxe

De nouvelles recherches prétendent avoir enfin résolu le paradoxe de l'information, en montrant que les trous noirs ont une propriété qu'ils appellent "cheveux quantiques". Le professeur Xavier Calmet, de l'université du Sussex, s'est exclamé "Le problème a été résolu !", en exclusivité pour BBC News. Le professeur Calmet et ses collègues affirment en effet avoir démontré que les constituants de l'étoile laissent une empreinte dans le champ gravitationnel du trou noir.

Les scientifiques ont baptisé cette empreinte "cheveux quantiques", car leur théorie remplace une idée antérieure appelée "théorème de l'absence de cheveux", développée dans les années 1960. Le "théorème des cheveux quantiques" du professeur Calmet, publié dans la revue Physical Review Letters, est révolutionnaire. Il prétend non seulement que les trous noirs ne sont pas "chauves" comme on le pensait, mais il prétend aussi résoudre le paradoxe de Hawking qui a profondément troublé les physiciens depuis les années 1970. La notion de "cheveux quantiques" permettrait aux informations sur ce qui entre dans un trou noir d'en ressortir sans violer aucun des principes importants des deux théories. Il s'agit d'une solution simple et élégante.

Le professeur Calmet a déclaré au sujet de sa découverte :

Il faudra du temps pour que les gens l'acceptent. L'une des conséquences du paradoxe de Hawking était que la relativité générale et la mécanique quantique étaient incompatibles. Ce que nous constatons, c'est qu'elles sont tout à fait compatibles. Il faudra donc du temps pour que les gens acceptent qu'il n'est pas nécessaire de trouver une solution radicale pour résoudre le problème.

L'équipe de recherche, qui comprend également le professeur Roberto Casadio de l'université de Bologne et le professeur Stephen Hsu de la Michigan State University, s'est appuyée sur les travaux du professeur Suvrat Raju du Centre international des sciences théoriques de Bengaluru, en Inde. Le professeur Raju pense qu'ensemble, ils ont résolu le paradoxe de Hawking. Et si vous souhaitez savoir quel mystérieux message laissé par Stephen Hawking sur son tableau pourrait enfin être décrypté, vous pouvez vous référer à notre précédent article sur le sujet.

Une erreur ?

Mots-Clés : Stephen HawkingSciencetrou noir

Salut moi c'est Tiphaine, grande passionnée de littérature et de culture geek. Je suis passée par un Master en Lettres Modernes parcours "Médias" à Paris III, et me voici rédactrice pour Hitek ! Je suis incollable sur le rétrogaming, sur les animes, et j'ai toujours un jeu de mots bien pourri en stock. Autant vous dire que mes collègues m'adorent le lundi matin de bonne heure.

Cliquez sur une phrase de l'article pour proposer une correction.

J'ai compris !

Commentaires (7)

Par Graboude, il y a 2 ans :

C'est admirable que l'on puisse, chaque jour, apprendre à mieux connaître notre univers, et ce, depuis notre Terre. J'aimerais pouvoir suivre toutes ces avancées scientifiques passionnantes pendant des siècles encore.

Répondre à ce commentaire

Par clad, il y a 2 ans :

"Une perspective terrifiante pour les physiciens théoriques"
Si vous croyez ça, c'est juste que vous n'avez strictement rien compris ni à la démarche scientifique, ni à ce qui anime les physiciens.
Vous les prenez apparemment pour des religieux qui voudraient "conserver un dogme", alors que c'est exactement l'inverse !
Le but de tout scientifique digne de ce nom est de faire progresser la science et non pas de graver les théories scientifiques dans le marbre.
La perspective est donc RÉJOUISSANTE, s'il s'avère que Clamet soit capable d'appuyer ses dires sur des faits et des vérifications observationnelles.
Vous en êtes à déclarer "la fin d'un paradoxe" avant même que des preuves factuelles soient apportées.
Mais c'est parce que vous n'avez rien compris à la démarche scientifique...

Répondre à ce commentaire

Par Mrgoodgift94, il y a 2 ans (en réponse à clad):

C'est la différence entre un véritable article scientifique, et ici, un article qui relaye une news scientifique...
Mais bel effort de la part d'Hitek.

Répondre à ce commentaire

Par Papy_Mougeot2, il y a 2 ans (en réponse à clad):

Seulement les très bons pensent comme ça, la plupart sont effectivement attachés à un dogme et n'en démordront à aucun prix.
Raison pour laquelle des "camps" existent à propos de la plupart des théories dans toutes les sciences.

Mais c'est parce que c'est des êtres humains...

Répondre à ce commentaire

Par Maniax, il y a 2 ans (en réponse à clad):

Oui et non, beaucoup de scientifiques sont très dogmatique justement. Heureusement ce n'est pas le cas de tous évidemment.

Répondre à ce commentaire

Par Vieux singe manchot, il y a 2 ans :

Une fois encore revient l'opposition entre les unitaristes qui veulent réduire l'Univers à un principe unique et les dualistes qui acceptent que la géométrie et la mécanique classique (les masses au niveau macroscopique) d'une part et la mécanique quantique (les masses au niveau microscopique corpusculaire) d'autre part soient deux éléments séparés obéissant à leur lois propres même s'ils ont évidemment des interactions observées. La difficulté comme toujours est si l'on trouve une explication unitaire, de pouvoir prouver expérimentalement le bien-fondé de l'explication en question. On en est loin, infiniment loin même sur la base des mesures disponibles. Quant à spéculer sur la Physique de l'inobservable, c'est très beau mais il y a encore à faire dans le seul observable. Merci quand même de nous faire rêver un peu.

Répondre à ce commentaire

Par luxorion, il y a 2 ans :

Calmet et ses collègues ont peut-être trouvé une solution... mais remettons les choses à leur place. Ce n'est qu'ne théorie de plus après la version semi-classiques holographique et la courbe de Page. Tant qu'on ne découvrira pas les gravitons, ce ne sera jamais qu'une théorie spéculative de plus appartenant aux limbes du Savoir abstrait.

Répondre à ce commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas visible. Pour avoir une image de profil, utilisez le service gravatar.

Tu es membre premium car tu as commandé une HITEKBOX. Tu peux donc ajouter des smileys et des images.