Le grand patron actuel du réseau social X (anciennement Twitter), Elon Musk, a fait parler de lui sur la plateforme qu'il dirige. L'une de ses réponses à un message jugé antisémite a profondément choqué les États-Unis, invitant toutes les plus grandes entreprises comme Apple, Disney ou encore IBM à lui tourner le dos. Explications.
Twitter : grosse perte financière pour l'entreprise
Ce mercredi 15 novembre, tout a dérapé pour Elon Musk. Ses dernières prises de décisions au sujet de Twitter (désormais X) ont toujours fait couler beaucoup d'encre. Entre le changement d'identité visuelle et l'annonce de la possibilité de rendre X totalement payant, les utilisateurs voient rouge et désertent le réseau social. À cause des récents changements du DSA ("règlement sur les services numériques", une protection des données des utilisateurs ), Elon Musk a même songé à ne plus proposer X à toute l'Europe. De son côté, Meta a installé une fausse close d'abonnement à 13€ par mois afin de justifier la gratuité de Facebook.
Mais depuis quelques jours, des dizaines d'entreprises américaines et mondiales désertent X en expliquant qu'elles ne financeraient plus de publicité sur le réseau social jusqu'à nouvel ordre. Pourquoi ? Il n'aura fallu que 6 mots à Elon Musk pour se faire instantanément détester des grandes entreprises mondiales ainsi que de se faire condamner par la Maison-Blanche et le Parlement européen. Pour faire simple, l'histoire commence avec le post de l'utilisateur Charles Weber, publiant une vidéo rappelant le nombre de fois où les mots "Hitler was right" avaient été écrits sur Internet en un an. L'un des commentaires (aujourd'hui supprimés), partageait une théorie du complot populaire chez les nationalistes blancs, selon laquelle les juifs auraient un plan secret dont le but serait de favoriser l'immigration clandestine des pays occidentaux. Le but final serait d'y saper la majorité blanche. Cette théorie était notamment reprise par l'auteur de l'attentat de 2018, à Pittsburgh, en Pennsylvanie. Tirant dans une synagogue, il avait causé la mort de onze personnes. En répondant à ce post jugé hautement polémique, Elon Musk a lui-même publié le message "Tu as dit l'exacte vérité."
Elon Musk : un message qui ne passe pas
Elon Musk ne s'est pas arrêté là. Dans un autre post publié le lendemain, Elon Musk défend son point de vue et s'attaque cette fois à l'Anti-Defamation League (ADL), une association de lutte contre l'antisémitisme qui, selon lui, "attaque injustement une majorité de l'occident, malgré le fait que la majorité en question soutienne les personnes juives et Israël. C'est parce qu'ils ne peuvent pas selon leurs principes critiquer les groupes de minorités qui représentent la menace principale." L'ADL est l'une des principales associations qui lutte contre l'antisémitisme en ligne. Sur Twitter, elle avait dénoncé une hausse importante du taux de désinformation et d'insultes à caractères homophobes et racistes sur X depuis que les règles de modérations ont changé. Début septembre, Elon Musk avait déjà accusé l'ADL d'être responsable de la plus grande partie de la perte de revenus de X. Une autre association, NewsGuard, soulignait d'ailleurs que les utilisateurs "certifiés" (ceux possédant la pastille bleue sur X) produisaient 74% des fausses informations ou sans fondements les plus virales liées à la guerre actuelle entre le Hamas et Israël.
A NewsGuard report finds that X Premium, formerly Twitter Blue, subscribers are fueling the spread of misinformation about the Israel-Hamas War
October 20, 2023
Read our latest Misinformation Monitor:https://t.co/rjDkHeXt4i
Un rapport de NewsGuard révèle que les abonnés à X Premium, anciennement Twitter Blue, alimentent la propagation de fausses informations sur la guerre Israël-Hamas.
Des revenus qui ne risquent pas de remonter après de tels propos. Une grande partie des plus grandes entreprises mondiales ont fermement condamné les propos d'Elon Musk. Disney, Lionsgate, IBM, Apple, ont annoncé se retirer de la plateforme à cause des dérives haineuses et antisémites de celle-ci. D'autres, comme Comcast NBCUniversal, Warner Bros. Discovery, ou Oracle ont annoncé qu'elles cesseraient de financer de la publicité sur la plateforme jusqu'à nouvel ordre. Du côté des instances officielles, l'Union Européenne a annoncé retirer ses annonces du réseau social, là où la Maison-Blanche a fermement condamné les propos du dirigeant de X. Andrew Bates, l'un des porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré : "Il est inacceptable de répéter le mensonge odieux à l'origine de l'acte d'antisémitisme le plus mortel de l'histoire des États-Unis. Nous condamnons dans les termes les plus forts cette odieuse promotion de la haine antisémite et raciste, qui va à l'encontre de nos valeurs fondamentales. [Les [citoyens américains] ont l'obligation de dénoncer quiconque porte atteinte à la dignité de leurs compatriotes et compromet la sécurité de nos communautés." En ce moment, Elon Musk essaie de réparer son erreur de plusieurs manières différentes, notamment en bannissant les comptes parlant d'antisémitisme et de génocide, et en essayant de faire passer pour des "oppresseurs" les différentes entreprises qui quittent la plateforme.
Décontracté du slip, Elon Musk vient de déclarer que les plus gros annonceurs sont également les plus grands oppresseurs de la liberté d'expression\ud83e\udd26 pic.twitter.com/QPU8vWSFwl
November 18, 2023
Par Martine, il y a 5 mois :
La bonne solution, c'est de quitter définitivement Twitter. Plus de problème.
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