Une forêt fossilisée découverte en Antarctique
Avant de n’être que de glace et hostile à la vie végétale, l’Antarctique était une gigantesque forêt. C’est ce que les géologues de l’Université du Wisconsin, à Milwaukee aux États-Unis ont découvert, en étudiant l’extinction permienne qui est survenue il y a 252 millions d’années. Elle est intervenue lors d’un changement de climat brutal et avait détruit 95 % des espèces marines et 70 % des espèces vivant sur le continent. C’est d’ailleurs la plus grande extinction massive. Ils sont donc tombés sur les restes de cette forêt lors d’une excursion non loin du promontoire McIntyre, situé dans la chaîne des montagnes transantarctiques.
Une forêt fossilisée
Habituellement, on retrouve un tas d’objets et espèces fossilisées, mais cette fois-ci c’est un morceau de forêt et plus précisément 13 arbres qui ont été retrouvés. Par ailleurs, il s’agit des fossiles végétaux les mieux préservés au monde. Ils auraient été ensevelis sous une épaisse couche de cendres volcaniques après une éruption qui se serait passée à la même période, c’est pour cela qu’ils ont été très bien conservés. Il faut rappeler que l’Antarctique est encore loin d’avoir révélé tous ses secrets. Il faut aussi rappeler qu’il y a 260 millions d’années, il n’y avait qu’un seul et même supercontinent baptisé la Pangée.
Après avoir analysé ces arbres, Erik Gulbranson et son équipe ont déclaré qu’il s’agissait de Glossopteris. Ils pouvaient mesurer entre 20 et 40 mètres de haut et on les retrouvait principalement dans l’hémisphère Sud.
L’Antarctique préserve l’histoire écologique de cette zone polaire, qui va jusqu’à 400 millions d’années, ce qui est en gros l’intégralité de l’évolution d’une plante […] Ce sont d’ailleurs les fossiles de végétaux les mieux préservés de la planète.
Pour en revenir à l’Antarctique, cette région était une forêt luxuriante qui évoluait dans un milieu chaud et humide. Néanmoins, il ne s’agit pas du même type de forêt que l’on peut voir de nos jours, elle n’était pas aussi diversifiée et les plantes étaient plutôt rustiques et robustes. En effet, elles pouvaient rester une grande partie de l’année en plein soleil puisqu’il n’y avait pas l’alternance jour/nuit et le changement de climat pouvait passer de l’été à l’hiver en à peine un mois. L’écart des températures pouvait être énorme en l’espace de quelques jours.
Un changement climatique radical
L’extinction permienne a été provoquée par un soudain changement climatique qui serait dû à un réchauffement très rapide de la planète. Les coupables seraient les volcans sibériens qui auraient lâché une énorme quantité de gaz à effet de serre, mais cela reste encore une hypothèse, la dernière en date. Dans les zones tropicales, la température se situait entre 50 et 60 degrés et à la surface de l’océan, environ 40 degrés. Ces estimations ont été faites à l’aide de plus de 15 000 ossements.