Critique de Ready Player One, Spielberg au sommet de son art : notre avis complet, bande annonce, casting

21 mars 2018 à 15h45

Après s’être intéressé de près aux 7000 pages secret-défense concernant l’implication politique et militaire des Etats-Unis pendant la guerre du Viêt Nam dans Pengaton Papers, Steven Spielberg revient à la science-fiction avec Ready Player One, attendu dans nos salles le mercredi 28 mars 2018.

Spielberg s’attaque aux jeux vidéo

Steven Spielberg n’a jamais caché son amour pour la science-fiction. Après Rencontre du troisième Type, E.T. l’extra-terrestre, et La Guerre des mondes, le réalisateur adapte cette fois-ci le roman Player One, écrit par Ernest Cline en 2011. Dans un futur proche, le monde souffre de crises énergétiques et de désastres provoqués par le changement climatique. Face à un tel chaos, la population s’est réfugiée dans un univers virtuel crée par James Halliday, l’OASIS. Suite au décès de son créateur, tous les joueurs se lancent dans une quête : retrouver trois clés qui mèneront à un Easter Egg, caché dans le jeu par James Halliday. Un jeune garçon, Wade Wattes, décide lui aussi de participer à ce jeu en se plongeant dans ce monde parallèle. La personne qui réussira à trouver cet Easter Egg gagnera la société de James Halliday, ainsi que toute sa fortune.

Nous retrouvons au casting Tye Sheridan, le jeune Cyclope des X-Men, aux côtés de Olivia Cooke, Ben Mendelsohn, T.J. Miller, Simon Pegg, Mark Rylance, et Lena Waithe.

Test du Ready Player One

Seulement deux mois après la sortie de Pentagone Papers, qui s’intéressait de près à l’implication politique et militaire des Etats-Unis dans la guerre du Viêt Nam, Steven Spielberg revient à ses premiers amours, avec Ready Player One. Alors qu’il n’a pas réussi à émerveiller ses fans avec Le Bon Gros Géant, sorti en 2016, le réalisateur signe son grand retour dans la science-fiction en adaptant Player One, écrit par Ernest Cline en 2011. Avant de vous donner notre verdict, voici la bande-annonce du film, à voir ci-dessous.

Rencontre du troisième Type, E.T. l’extra-terrestre, Jurassic Park, A.I. Intelligence artificielle, La Guerre des mondes, Steven Spielberg est notre seigneur à tous, il n’a plus rien à nous prouver depuis des années en termes de science-fiction. Et pourtant, avec plus de quarante ans de carrière, ce cinéaste ne cesse de nous surprendre par ses prises de risque et sa mise en scène. Les premières critiques furent unanimes durant la projection du festival d’Austin, et maintenant que l’on a pu voir le film, nous vous le confirmons : le metteur en scène réussit son tour et nous fait rêver en nous racontant une fois encore de magnifiques histoires. Ready Player One se passe en 2045 dans un monde dystopique qui souffre à cause de la pauvreté, de crises énergétiques et de problèmes écologiques. Face à un tel chaos, où la Terre ne ressemble plus qu’à un bidonville géant, James Halliday crée l’OASIS, un monde virtuel dans lequel peuvent se réfugier les populations. A l’aide d’une visière sans fil, les hommes se glissent dans la peau d’un avatar et peuvent prendre n’importe quelle apparence (même changer de genre ou de sexe). Ce monde parallèle, conçu à l’origine comme un jeu de rôle en ligne grandeur nature, va permettre à James Halliday de devenir l’homme le plus puissant de toute la planète. Juste avant son décès, le créateur du jeu diffuse une vidéo où il explique à tous les joueurs qu’il lèguera sa fortune à la personne qui réussira à trouver un Easter Egg caché au sein de l’OASIS. Les meilleurs joueurs du monde entier se lancent dans cette chasse, mais aussi Wade Watts (interprété par Tye Cyclope Sheridan), un jeune garçon qui admire le travail de Hallyday, et qui pourtant n’a pas le profil du héros. On ne vous en dévoilera pas plus concernant l’intrigue pour ne rien vous spoiler. 

Des personnages solides

Ready Player One

Spielberg signe ici l’un des meilleurs long-métrages de toute sa carrière. L’univers de l’OASIS est tellement vaste qu’il a pu intégrer des tas de clins d’oeil et références au cinéma (notamment ses films) et aux jeux vidéo des années 1970 et 1980. Ce film est un véritable terrain de jeu pour son réalisateur qui utilise tous les ingrédients qui ont fait le succès de ses précédents long-métrages. Comme dans E.T., nous retrouvons un groupe d’adolescents, mené cette fois-ci par Wade, qui doit retrouver l’Easter Egg avant Nolan Sorrento, le dirigeant de l’IOI, la seconde entreprise la plus influente après l’OASIS de Halliday. Le scénario est assez bien construit, de telle manière qu’on s’attache rapidement aux différents personnages, surtout à la relation qu’entretiennent les deux héros. L’alchimie entre Wade et Samantha (incarnée par Olivia Cooke) est indiscutable. De son côté, Ben Mendelsohn joue à merveille le grand méchant insupportable qu’on veut éliminer tout le long du film. Avec toutes ces références à la pop culture, nous pourrions presque le confondre avec son rôle du directeur Krennic dans Rogue One tellement ces deux personnages montrent un caractère similaire. Spielberg sait comment guider ses acteurs, et nous le montre une nouvelle fois dans Ready Player One

Spielberg se déchaine sur la pop culture

Ready Player One

Tandis que les frères Duffer ont déjà rendu hommage, à leur façon, à la science fiction des années 1980 avec Stranger Things, Spielberg passe littéralement à la vitesse supérieure à travers l’oeuvre d’Ernest Cline, en intégrant de manière plus ou moins anecdotique des personnages issus de grandes licences cinématographiques. Le géant de fer, Chucky, Tron pour ne relever qu’eux. De plus, même si l’histoire se déroule dans un futur proche, nous nous replongeons complètement dans cette époque grâce à l’OASIS. Par ailleurs, malgré l’absence de John Williams dans la bande-son (oui pour une fois Williams ne compose pas la musique pour Spielberg), le réalisateur arrive à nous transmettre la même émotion et la même virtuosité que dans ses précédents films. Il collabore cette fois-ci avec Alan Silvestri, un habitué du cinéma de Robert Zemeckis, notamment dans la célèbre trilogie de Retour vers le futur. Les fans de la DeLorean seront d'ailleurs très heureux de retrouver le véhicule de Marty McFly entre les mains de Wade.

Une réalisation impeccable

Ready Player One

L’histoire propose aussi des séquences d’action à couper le souffle. Les décors et les courses poursuites sont bluffantes, sans parler du dernier acte digne des plus belles batailles du Seigneur des anneaux. Nous sommes retournés par ce qui semble être la plus belle réalisation de Spielberg. D’un point de vue technique, nous en prenons plein les yeux. Par son histoire et sa mise en scène, Ready Player One a tout d’un vrai jeu vidéo. Malgré sa beauté, nous sommes frustrés de rester assis dans notre siège car cet univers nous émerveille tellement que l’on voudrait nous aussi percer les mystères de l’OASIS. 

Verdict 

Ready Player One

Le cinéaste nous sidère en réalisant ce film de geek, et rend ici un véritable hommage à la pop culture des années 1980. Ready Player One est un vrai petit bijou, par son histoire prenante et ses effets spéciaux époustouflants, qui devrait faire l’unanimité auprès des spectateurs. Oubliez Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal, Steven Spielberg est très loin d’avoir dit son dernier mot.

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