Ces 10 armes WTF qui ont vraiment existé et fonctionné (partie 2)
Le monde est peuplé d'ironies tragiques et les innovations technologiques ne font pas exception à la règle. La guerre a souvent été un moteur d'accélération des recherches. C'est, en effet, dans les moments de crises que la science et les progrès techniques avancent le plus vite. Malheureusement, si ceux-ci nous aident à prolonger notre espérance de vie, ils peuvent tout aussi bien mettre fin à notre existence de manière très imaginative.
De ce fait, les technologies d'armement n'ont cessé de progresser depuis la nuit des temps, jusqu'à nos jours et ce, même en période de paix. Parmi tout le florilège d'armes imaginées pour faire trembler l'ennemi, il y a eu des inventions simples et efficaces, des résultats désastreux, mais aussi énormément de choses très étranges. Après tout, quand votre adversaire vous bat en compétences, en force et en supériorité numérique, pourquoi ne pas tenter de prendre le dessus en jouant une carte insoupçonnée : la surprise ?
Dans cette optique, nous vous proposons de découvrir des armes qui sont soit extrêmement insolites, soit d'apparence vraiment surprenante. Dans tous les cas, ces armes ont bel et bien été utilisées au cours de l'Histoire, sur le champ de bataille.
#10 : Le masque en cotte de mailles
Pendant le Moyen-Âge, les cottes de maille avaient la côte ! Mais comme beaucoup d'outils guerriers de cette époque, elles ont fini par disparaitre. Enfin ça, c'était avant que les tanks de la Seconde Guerre Mondiale ne remettent ce type de masque au goût du jour. En effet, s'il est difficile de se protéger d'un char lourd, il est encore plus difficile de le détruire. Les tanks constituent donc un atout de taille, mais cette résistance a des conséquences sur leurs conducteurs.
En effet, ces derniers devaient essuyer deux fois plus de tentatives de dommages : mitrailleuses, obus, grenades... Ils étaient les premières victimes des retombées de ces impacts puisque les vapeurs de celles-ci s'insinuaient dans leurs compartiments mal ventilés.
De plus, l'équipage des chars pouvait subir des rafales d'éclats de métal chaud susceptibles d'occasionner de graves brûlures sur leur visage. Acculés, les soldats ont donc été contraints d'improviser un masque en côtes de mailles à porter à l'intérieur du char.
Bien que modeste, il pouvait à la fois protéger les yeux et les côtés du visage afin d'assurer une visibilité suffisante, la maille était disposée sur la bouche et le menton pour protéger tout le reste.
#9 : Le bouclier d'arme
En 1543, le roi Henri VIII d'Angleterre prévoit une invasion de la France. Dans cette optique, en pleine préparation des armées, le souverain reçut l'offre d'un italien nommé Giovanni Battista di Ravenna. Celui-ci proposa son aide afin d'armer ses artilleurs de boucliers.... Mais pas de n'importe quels boucliers !
Derrière cette forme étrange, le concept visait à placer un trou dans le bouclier afin d'y insérer une arme à feu. L'idée de base était ingénieuse et pavée de bonnes intentions car elle permettait au soldat d'être protégé tout en se positionnant dans une posture d'attaque qui lui permettait de voir ce qui se passait à travers la grille présente sur le bouclier.
Malheureusement, aussi bonne soit l'idée, c'était une autre paire de manches pour l'exécution de l'idée. En effet, les phases de test menées sur le garde du corps de Henri VIII ont montré que le bouclier était trop lourd pour être brandi en même temps qu'une arme de précision.
Afin de tirer avec l'arme, la seule alternative était de la placer sur un autre support ou de se débarrasser du bouclier. Contre-productif donc.
#8 : Le Fort de Chariots
Vous n'avez pas de forts pour vous protéger contre l'ennemi, mais vous avez des chariots ? Beaucoup de chariots ? Qu'à cela ne tienne, le fort de chariots est là pour vous. N'allez pas croire que cet abri de fortune est inefficace car celui-ci a fait ses preuves à maintes reprises. Ils sont parvenus à venir à bout de près de cinq armées du Saint-Empire Romain Germanique.
Ce genre de défense avait déjà été observée dans l'Antiquité mais elle a été remise au goût du jour par Jan Zizka, l'ancien commandant de la garde royale de Bohème qui faisait partie des guerriers hussites. Pour rappel, ces derniers sont issus d'un mouvement de rébellion envers l'oppression de l'Eglise Catholique Romaine, après que Jan Hus, un réformateur religieux tchèque ait été brûlé vif par l'Eglise, au XVe siècle, en raison de ses idées.
De 1419 à 1436, le Saint-Empire romain germanique et les hussites se livrent une guerre sans relâche à travers toute l'actuelle République Tchèque. Les habitants de ce pays d'Europe de l'est étaient, certes, bien moins équipés mais le fort de wagons leur a permis de se défendre efficacement contre l'ennemi.
Et pour cause : ces "wagons" ont bénéficié d'importantes améliorations : ajout de panneaux de bois sur les côtés et de madriers pour protéger la tête des défenseurs. Mais par dessus tout, leur aspect mobile a permis de transporter des soldats, de l'artillerie lourde ou encore des tireurs d'arbalètes.
Ces forts mobiles ont ensuite été utilisés lors de la guerre des Boers en Afrique du Sud, mais aussi en Amérique du Nord, lors de la conquête de l'Ouest.
#7 : L'attrapeur d'hommes
Ah le Moyen-Âge ! Une ère que beaucoup de personnes se figurent comme une période terriblement sombre. Il existe encore quelques fantasmes sur cette période que l'on imagine volontiers sombre, sale et violente. En réalité, cette époque n'était pas forcément aussi cruelle que des séries comme Game of Thrones peuvent le laisser penser. Cependant, certains détails viennent nous rappeler que ce n'était pas la joie non plus.
C'est notamment le cas avec cet attrapeur d'homme. Contrairement à ce que son nom peut le laisser suggérer, il ne s'agit pas du tout d'un outil de drague. Cela dit (vous l'aurez sans doutes deviné à la vision de cette barre en métal munie de dents acérées), il s'agit d'une arme utilisée sur le champ de bataille. Non pas pour tuer ses adversaires, mais bel et bien pour les capturer.
Le but de cet outil était de les blesser suffisamment pour ne pas que les belligérants ne puissent s'échapper. Son intérêt résidait donc dans le fait de capturer des nobles suffisamment riches pour espérer recevoir une rançon.
L'arme a (heureusement) connu un déclin progressif avec l'arrivée des armes à feu, à commencer par les canons. Cependant, l'arme a continué d'être utilisée par certaines polices européennes et asiatiques afin d'appréhender des criminels sans les tuer. Il semble que le Népal et l'Inde aient même utilisé une version similaire pendant la crise du Covid-19, afin d'appréhender les individus qui ne respecteraient pas le couvre-feu, comme le montre la vidéo ci-dessous. Heureusement, il s'agit cette fois d'une version sans dent. Ouf !
#6 : Des cadavres
Il est plutôt logique de se dire qu'un soldat vivant est bien plus efficace qu'un soldat mort, sur un champ de bataille. Sauf si ce dernier sert de projection à catapulter et surtout... s'il est contagieux.
C'est exactement le scénario qui s'est déroulé au XIVe siècle lors du siège de Caffa, opposant l'armée mongole de la Horde d'or et les habitants de cette ville portuaire de Crimée. Cette bataille est considérée comme l'une des premières guerres bactériologiques de l'histoire. En effet, après avoir lutté pendant deux années, la peste commence à se répandre dans le Sud de la Russie par le biais de la Route de la Soie.
Pour se défendre, les habitants utilisent les cadavres des personnes tuées par la Peste pour les envoyer sur l'ennemi à l'aide de catapultes. Aussi étrange soit cette idée, elle a malheureusement été terriblement efficace.
Les habitants retranchés derrière les fortifications ont rapidement compris que la Peste allait se répandre, ce qui a poussé la horde mongole à se retirer. Cette guerre prend une mesure encore plus grande lorsque les habitants essayent de fuir la ville afin de ne pas être contaminés.
Malheureusement, ils ne feront que répandre la peste encore plus rapidement, ce qui conduira à la mort de près de 25% de l'ensemble de la population européenne.
#5 : Macuahuitl aztèque
Vous reconnaissez sûrement le Macuahuitl aztèque qui est présent dans de nombreuses représentations de cette ancienne civilisation d'Amérique centrale. Bel et bien montrée comme une arme menaçante dans plusieurs fresques et autres imageries de la Pop Culture, on a tout de même du mal à croire que cette espèce de brosse en bois et en pierres puisse réellement faire mal à qui que ce soit, étant donné son apparence à mi-chemin entre le sceptre décoratif et la fausse tronçonneuse.
Pourtant, il s'agissait d'une arme absolument redoutable. Les pierres présentes de part et d'autre de l'arme étaient des Obsidiennes, polies sur les bords, afin que celles-ci soient bien tranchantes. Le choix de ces pierres reposait notamment sur le fait que la technologie de fusion des métaux n'était pas quelque chose de communément connu parmi les aztèques, contrairement aux populations Européennes qui utilisaient ces techniques depuis près de trois millénaires.
Cette arme létale servait autant pour trancher un ennemi que pour assommer très violemment un adversaire à des fins de captures, voire de sacrifices.
La dernière fonction de l'arme, qui a beaucoup impressionné les colons espagnols, était la technique visant à démembrer l'ennemi avec un effet de sciage. Dans les chroniques de la Conquête du Mexique, plusieurs écrits font mention de cela, notamment lorsque les colons ont attaqué les peuplades aztèques à cheval. Beaucoup de ces animaux ont été violemment tués à l'aide de ces armes, de manière terriblement violente.
#4 : Le Chien kamikaze soviétique
Comment faire pour espérer vaincre un Panzer allemand ? Pendant un instant, les soldats soviétiques ont pensé avoir trouvé la réponse.
Etant donné qu'ils ne pouvaient pas s'approcher des lignes ennemies, ils ont eu l'idée à la fois ingénieuse et terrible d'y envoyer des chiens kamikazes. Le système fonctionnait de la manière suivante : des charges explosives équivalant à 11 kg de TNT étaient placées à l'intérieur de deux sacoches accrochées de part et d'autre de l'animal.
Non seulement cette solution est affreuse pour les pauvres toutous qui n'avaient rien demandé à personne, mais en plus, cette opération a finalement été un véritable désastre.
L'opération Barbarossa, qui désigne l'invasion par le IIIe Reich de l'Union Soviétique pendant la Seconde Guerre Mondiale en juin 1941, en est le parfait exemple. Munis de leur charge de TNT, les chiens étaient entraînés à ramper sous les Panzer allemands afin de les exploser.
Le problème, c'est que l'inconstance de cette méthode fût fatale pour les éleveurs. Souvent, les chiens n'étaient pas du tout rassurés à l'idée de bondir sur des lignes ennemies puisque les odeurs propres aux chars allemands ne leur étaient pas du tout familières. Les chiens avaient même tendance à revenir vers leurs maîtres dans leur propre camp et explosaient du côté soviétique. Aussi tragicomique que puisse être la situation, cet exemple semble être une parfaite illustration de la notion de karma.
#3 : Le Novgorod
Le Novgorod est non seulement l'une des plus anciennes villes historiques de Russie mais elle est également une forteresse marine russe... d'une étonnante forme circulaire.
Ce vaisseau était une expérimentation militaire lancée après que les armées russes d'Alexandre III, le prédécesseur de Nicolas II, aient perdu face à celles de la Crimée.
Cette défaite a mis en évidence le retard technologique du pays et forcé le tsar à investir dans la recherche militaire dans l'espoir de concurrencer ses rivaux américains et européens, qui bénéficiaient de technologies plus avancées, tels que les technologies avec moniteurs.
Dans une quête de modernisation des équipements militaires, des tentatives de construction de forteresses flottantes ont été pensées. Dans ce contexte, le concept insolite d'une forteresse marine de forme circulaire fut imaginée par un certain ingénieur écossais du nom de John Elder. Ce dernier ne mit jamais ses plans à exécution. Cependant, un autre ingénieur, russe cette fois, se chargea de la réalisation concrète de cette idée et le premier déploiement se fit en 1873.
Pourquoi circulaire ? La raison est simple : cette forme permettrait au navire de déplacer davantage de volumes d'eau et donc de déployer plus de canons sur le pont du bateau. L'autre avantage non négligeable réside dans la dissimulation d'une importante partie de la coque sous la surface de l'eau.
Malheureusement, cette forme occasionna d'autres problématiques supplémentaires qui n'avaient pas été pensées au préalable. Le premier aspect le plus logique résidait dans l'effet culbuto du bateau. Ces bases étaient donc très instables, même amarré en eaux calmes.
De plus, les hélices et le gouvernail était bien trop petits pour pouvoir assurer un déplacement optimal, malgré une puissance totale de près de 3000 chevaux. Le Novgorod a tout de même été utilisé sur le champ de bataille pendant la guerre russo-turque en 1877. Seulement, cette utilisation fut très brève. Le bateau a ensuite été relayé au rang de navire de défense côtière mais cela n'a pas donné grand chose.
Le concept a finalement été enterré à partir du moment où les cuirassés et les bateaux à vapeur ont pris le pas sur les autres types de navires, à partir de 1903.
#2 : Le cocktail Molotov Finlandais
Le cocktail molotov est surtout connu pour son utilisation dans le cadre d'insurrections urbaines puisqu'il s'agit d'une arme facile à réaliser par n'importe quel individu possédant une bouteille, de l'alcool (ou de l'essence) et une allumette. Malgré tout, le cocktail a bénéficié de variantes en ce qui concerne la recette.
L'une de ses premières utilisations, qui est d'ailleurs celle qui lui a valu son patronyme (en référence ironique au ministre des affaires étrangères de l'Union Soviétique de l'époque), s'est faite pendant la guerre d'Hiver.
Cette bataille opposa les finlandais à l'Union soviétique et fut marquée par son déséquilibre, dans la mesure où il était difficile, pour les finlandais, de repousser les chars soviétiques en raison du faible nombre d'équipement en armes anti-char.
Pour pallier ces difficultés, les troupes finlandaises ont généralisé l'usage de ces cocktails molotov, dont l'idée a été récupérée auprès des nationalistes du général Franco, puisqu'ils étaient également utilisés contre les chars soviétiques. Cependant, cette version présentait son lot d'inconvénients au combat, notamment le fait de mettre le lanceur en danger.
Ainsi, au lieu de garder la simple recette basique du cocktail molotov, les finlandais ont utilisé une variante en transformant le mélange inflammable en une sorte de grenade collante faite d'essence, de goudron, de kérosène et de chlorate de potassium. Inutile de dire que le tout était encore plus dangereux. Cependant, il était suffisamment bien scellé pour ne pas faire prendre de risques à son porteur.
De plus, le goudron permettait de coller directement aux vêtements et à la peau de l'ennemi. Le mélange était également en mesure d'enflammer un char entier afin de l'immobiliser. Les bouteilles étaient aussi éclairées sur le côté grâce à deux allumettes, ce qui permettait au soldat de lancer la bouteille de manière sécurisée et d'éclairer la cible atteinte si la bouteille éclatait.
Au final, le mélange s'est avéré très efficace contre les chars soviétiques mais terriblement radical.
#1 : Le goliath allemand
Toujours dans l'optique de repousser des tanks avec une alternative plus efficace et moins frontale qu'un char équivalent, les armées allemandes ont élaboré une nouvelle alternative aux tanks. En 1942, ils ont mis au point les "Goliaths".
Contrairement à ce que ce nom laisse penser, il ne s'agissait pas de tanks encore plus gros pour faire de l'ombre à l'ennemi. En réalité il s'agissait de minuscules chars télécommandés permettant de s'incruster plus discrètement au sein des fortifications ennemies, afin de les faire exploser. Ils pouvaient transporter jusqu'à 100 kilos de munitions par char.
Le Goliath servait également à se hisser en dessous des tanks rivaux, puisque sa petite taille le permettait. Une fois en dessous du véhicule, il explosait. Ce n'est pas tout : il était aussi utile contre les blockhaus. Malgré ces qualités évidentes, les Goliaths n'ont bénéficié que d'un succès modéré sur le front.
Cela dit, le Goliath était le dernier-né d'une série d'expériences impliquant des systèmes de livraison d'explosifs télécommandés. Il était contrôlé à distance avec une télécommande accrochée au mini-char avec un câble. Donc, bien que son succès militaire fût modeste, ce modèle s'est imposé comme un premier pas dans le domaine de la robotique et notamment dans le domaine du déminage.