Oui, l'alcool a joué un rôle important dans l'évolution de l'Homme !
C'est une étude américaine, publiée par Sciences et Avenir, qui affirme qu'il y a dix millions d'années, une mutation a permis à l'homme de métaboliser l'alcool 40 fois plus vite et cette découverte permet de renforcer plusieurs théorie sur le sujet.
C'est le généticien Matthew Carrigan qui explique que cette mutation est intervenue après que les primates arboricoles ont été dans l'obligation de descendre des arbres qui se sont raréfiés en raison d'un assèchement climatique. Les primates ont alors commencé à se nourrir de fruits tombés au sol qui étaient fermentés. Le scientifique explique que l'ingestion d'éthanol par ces êtres, a permis de ralentir le métabolisme, le stockage des graisses et la digestion. Il fallait que l'éthanol soit dégradé rapidement car pour ces espèces, se retrouver ivres dans des arbres ou dans des secteurs où rôdaient des prédateurs aurait pu être fatal.
A la recherche des sources d'alcool
Du coup, cette découverte permet de confirmer l'idée avancée par Robert Dudley, professeur de biologie à l'université de Californie, selon laquelle l'espèce humaine est prédisposée génétiquement à être attirée par l'alcool. Selon le biologiste, très tôt, nos ancêtres ont cherché les effets de l'alcool sur l'humeur. Ensuite, ils ont découvert, à l'aide des abeilles, le premier breuvage alcoolisé : l'hydromel. Ils ont ensuite partagé leur découverte puis au fur et à mesure, les Hommes ont fait différentes rencontres avec diverses sources d'alcool. C'est ainsi que l'homme a découvert la vigne en Eurasie, vers deux millions d'années. Si on estime que les premières grappes en Europe ont été cueillies il y a 500 000 ans, il est pour l'instant assez compliqué de savoir quand les hommes ont pu fabriquer leur propre alcool.
Ensuite, il faudra attendre la domestication des plantes agricoles comme le blé ou l'orge (entre 12 000 et 10 000 ans avant J.C.) et la naissance de la poterie vers 7000 ans avant J.C., pour découvrir en Chine néolithique les traces d'un premier breuvage à fermentation ressemblant à une sorte de grog.
Pour eux, les nutriments essentiels et les vitamines fournis par la fermentation des céréales auraient favorisé la croissance physique des Mésopotamiens. De plus, les breuvages avaient aussi un rôle sacré pour communiquer avec les dieux. Enfin, outre le fait que l'alcool a été utilisé pour soigner les infections et autres douleurs, la substance métabolisée plus vite par l'organisme, aurait favorisé la création, les arts et la musique allant jusqu'à l'invention de l'écriture.