Cinéma : sept films où le méchant gagne à la fin
Lorsque l'on ouvre un livre ou commence un film, on souhaite tous que le héros triomphe. C'est satisfaisant, c'est rassurant. Le triomphe du protagoniste signifie la résolution de l'intrigue, et le retour à la normale. Pourtant, certaines oeuvres font le pari de faire gagner le méchant. En voici une petite sélection, qui vient compléter celle que nous vous avions préparée il y a deux ans, et dont nous vous recommandons vivement la lecture.
Attention : Compte tenu du sujet de cet article, il est évident qu'il contiendra de nombreux spoilers.
Old Boy (Park Chan-wook, 2003)
Chef d'oeuvre absolu de Park Chan-wook, Old Boy est, encore aujourd'hui, un véritable uppercut pour tous ceux qui le découvrent. Violent, très sombre, c'est à la fois un trésor scénaristique et de mise en scène. Le film raconte l'histoire d'Oh Dae-su, père de famille enlevé et enfermé pendant quinze ans. Durant toute sa captivité, il ignore l'identité de ses ravisseurs, ainsi que les raisons pour lesquelles on l'a emprisonné. Avec pour seule fenêtre sur le monde une télévision, Oh Dae-su s'entraîne, et attend son heure. Au bout de quinze ans, il est relâché sans plus d'explication que lorsqu'il a été emprisonné.
Le film suit sa quête vengeresse. Lorsqu'il est enfin confronté à celui qui est à l'origine de tous ses malheurs, Oh Dae-su comprend l'effroyable vérité : son ravisseur était un ancien camarade d'école, dont Oh Dae-su a révélé la relation incestueuse, menant au suicide de sa soeur. Pour se venger, il a fait capturer Dae-su, l'a hypnotisé lui ainsi que sa fille afin qu'ils tombent amoureux et commettent l'inceste. Alors qu'il est sur le point de révéler au monde ce secret innommable, Oh Dae-su promet de se couper la langue.
Princesse Mononoké (Hayao Miyazaki, 1997)
S'il fallait choisir un seul film dans la carrière exemplaire du légendaire Hayao Miyazaki, ce serait bien évidemment Princesse Mononoké. Il s'agit de son long-métrage le plus poétique, le plus sombre, le plus épique, le plus brutal qu'a réalisé le maître de l'animation japonaise. L'épopée de San et Ashitaka se termine dans le sang et la fureur. Si la montagne commence à renaître, et les hommes de l'Empereur ont fait l'irréparable : ils ont tué le Dieu-Cerf. Bien évidemment, la victoire des "méchants" est à nuancer. Nous sommes complètement en présence d'un film avec une fin douce-amère : si l'Empereur n'accède pas à l'immortalité, ses armées, alliées à celle de Dame Eboshi, ont réussi à couper la tête du Dieu-Cerf (ce que San ne pardonnera jamais !) et ont vaincu la gigantesque horde de sangliers du Seigneur Okkoto.
Inglourious Basterds (Quentin Tarantino, 2009)
A n'en pas douter, Hans Landa, interprété par l'immense Christoph Waltz, est le meilleur méchant créé par Quentin Tarantino. Dès la scène d'introduction, Landa plonge le spectateur en apnée. Aussi machiavélique qu'affable, il se dresse en principal antagoniste des Bâtards. A la fin du film, sentant le vent tourner, il permet l'assassinat d'Adolf Hitler et de l'intégralité de l'Etat-Major Nazi. Alors que Shosanna Dreyfus et de nombreux Bâtards meurent lors de l'attentat, Hans Landa apparaît à la face du monde comme celui qui a sauvé le monde de la folie d'Hitler.
Usual Suspects (Bryan Singer, 1995)
Film majeur des années 90, Usual Suspects est sans doute le meilleur film de Bryan Singer. Ce thriller policier terriblement efficace, qui nous fait suivre l'interrogatoire d'un malfrat infirme, Verbal Kint (Kevin Spacey à son meilleur), l'un des deux seuls survivants d'un massacre commis par un génie du crime turc : Keyser Söze. A la fin du film, la police découvre que celui qu'ils venaient d'interroger n'est autre que Keyser Söze en personne, qui se fait passer pour un infirme. Problème : il a quitté le poste de police. Un final grandiose et jouissif !
No Country for Old Men (les frères Coen, 2008)
Couronné aux Oscars, No Country for Old Men est l'un des meilleurs films des frères Coen. Et ce n'est pas peu dire, au regard de leur filmographie incroyable. Le film nous fait suivre le jeu du chat et la souris mortel auxquels s'adonnent, près de la frontière mexicaine, un shérif vieillissant (Tommy Lee Jones), à la recherche d'un psychopathe tueur à gage (Javier Bardem), lui même à la recherche d'un texan ayant trouvé une mallette (Josh Brolin). Alors que les cadavres s'amoncèlent, Anton Chigurh, le tueur à gage terrifiant, survit à un accident de voiture et s'enfuit.
The Dark Knight (Christopher Nolan 2008)
Souvent considéré comme le meilleur film de super-héros de tous les temps, The Dark Knight de Christopher Nolan brille par son côté sombre très prononcé. Surtout, à l'instar de Memento (déjà présent dans notre précédente sélection), Nolan fait triompher le méchant de son film. Au terme d'une terrible machination, le Joker parvient à faire de Harvey Dent un méchant, et Batman est contraint d'assumer la responsabilité des crimes de Dent, et de vivre dans la clandestinité.
Avengers : Infinity War (les frères Russo, 2018)
Longtemps teasée, l'arrivée de Thanos, le Titan Fou, dans le Marvel Cinematic Universe a profondément marqué les esprits. Souvent considéré comme l'un des meilleurs films du MCU, Avengers : Infinity War en est aussi le film le plus épique. Malgré les efforts des Avengers et de leurs alliés, ils ne parviendront pas à empêcher Thanos de mettre à exécution son plan : réunir les Pierres d'Infinité, et faire disparaître la moitié de la population de l'univers.