Elon Musk illustre parfaitement la relation entre SVOD et piratage grâce à ce meme

Elon Musk, riche milliardaire américain connu pour ses projets avant-gardistes comme les entreprises Tesla ou encore SpaceX, fait régulièrement la une de l'actualité. En effet, l'homme d'affaires est également tout aussi connu pour ses prises de positions et ses déclarations plus ou moins controversées sur les réseaux sociaux, en témoigne la récente polémique avec le Premier ministre canadien. Et hier, Musk a encore bien fait parler de lui.

"le piratage, c'est du vol"

Avec l'avènement de l'internet entre la fin des années 1990 et le début des années 2000, de nombreuses industries ont du faire face au problème grandissant du piratage, qui deviendra presque exponentiel à mesure que les années passaient et que l'internet se démocratisait. Cela aura un profond impact sur les secteurs artistiques comme par exemple la musique, le cinéma ou les jeux vidéo, et plus globalement le divertissement de manière générale.

Depuis longtemps, les acteurs industriels accusent donc le piratage de cannibaliser leurs ventes. Les plus jeunes ne connaîtront sûrement pas, mais cela à donner lieu à certaines des campagnes de sensibilisation les plus iconiques des années 2000, avec la fameuse phrase "Le piratage, c'est du vol". Et certains pensent que cette pratique illégale pourrait revenir en force dans un futur proche.

C'est ce qu'à laisser entendre Elon Musk sur Twitter hier, dans une publication où il reprend le célèbre meme du "Distracted Boyfriend". Sur cette image, on peut voir un homme se retourner au passage d'une femme dans la rue, alors que sa compagne qui se trouve à ses côtés le regarde avec désapprobation. Il est alors largement utilisé sur les réseaux sociaux pour symboliser différentes formes de déloyauté et d'infidélité.

Dans son tweet, Musk montre alors deux fois le meme en question : une fois où l'homme, aux côtés de The Pirate Bay, l'un des sites de téléchargement illégal les plus connus dans le monde, se retourne au passage de Netflix. Puis dans la deuxième, les rôles s'inversent. L'homme se retrouve cette fois aux côtés de Netflix, mais aussi Disney+, Prime Video, HBO Max et Paramount+, et se retourne vers The Pirate Bay.

Entertainment is becoming a username/password/2FA nightmare pic.twitter.com/fKht3NKsho

— Elon Musk (@elonmusk) February 21, 2022

Le divertissement est en train de devenir un cauchemar de nom d'utilisateur/mot de passe/2FA.

trop d'offres tue l'offre ?

On comprend alors facilement le sens du message de Musk ici. Le jeune homme symbolise l'internaute, qui après avoir piraté de manière illégale pendant de nombreuses années, a pu être séduit par l'offre légale de Netflix, avec sa facilité d'utilisation et son catalogue fourni. D'autant qu'à ses débuts, la plateforme n'était pas très chère. Pourtant, la situation se renverse dans la deuxième image, et semble être plus représentative de la situation actuelle.

En effet, Musk tend ici à dénoncer les risques de l'explosion de l'offre de services de streaming de ces dernières années, en mettant en avant le nombre croissant de plateformes disponibles pour les consommateurs. Et encore, on pourrait en rajouter bien d'autres. Rien que chez nous en France, on retrouve Canal+, Salto ou encore OCS, mais on pourrait aussi citer Apple TV+ et Hulu, sans oublier les services spécialisées dans l'animation japonaise, comme Wakanim ou Crunchyroll. Musk suggère ainsi qu'avec cette multiplication des plateformes, l'internaute pourrait de nouveau se diriger vers le téléchargement illégal.

Et le contexte sanitaire mondial a changé beaucoup d'éléments, qui ont eu des impacts sur de nombreux aspects différents. Premièrement, les grandes acteurs de l'industrie cinématographiques ont commencé à développer leur propre service de vidéo à la demande par abonnement (SVOD), entraînant ainsi une augmentation significative du nombre de plateformes. Mais contrairement à l'industrie musicale par exemple, où l'on peut retrouver dans l'ensemble les mêmes catalogues sur les différentes plateformes, les services de SVOD se caractérisent par leurs exclusivités, contraignant ainsi les utilisateurs à devoir cumuler les plateformes, et donc les abonnements.

Et justement, ces deux dernières années n'ont pas non plus été de tout repos pour les utilisateurs en question. Avec une précarité grandissante au sein des classes moyennes, nombreuses sont les personnes qui n'ont plus le temps ou les moyens de cumuler plusieurs abonnements, d'autant qu'avec l'augmentation des tarifs et l'éclatement de l'offre, cela représente une augmentation du budget qui peut s'avérer conséquente.

Enfin, avec d'un côté la pandémie rendant incertaine la diffusion des films dans les cinémas, et de l'autre le besoin d'enrichir les catalogues des services de SVOD pour se différencier de la concurrence, les films ont de plus en plus commencé à abandonner les salles pour être diffusés uniquement en streaming, ce qui a d'autant plus favorisé le piratage. Étant ainsi plus facilement récupérables, les films sont donc devenus plus rapidement disponibles pour le téléchargement illégal.

La question du piratage reste une véritable problématique pour les acteurs industriels depuis plusieurs décennies maintenant, et à en juger par les films les plus piratés de l'année dernière, il semblerait que le problème continuera de persister encore un certain temps.