Hayao Miyazaki : pourquoi son nouveau film sera une première pour Ghibli
Attendu pour le 14 juillet 2023 au Japon, le nouveau long-métrage de Hayao Miyazaki va marquer une nouvelle étape dans l'Histoire de Ghibli. On vous explique pourquoi.
Une révolution pour le studio japonais
Après de longues années d'attente, les fans du studio Ghibli, et plus généralement d'animation japonaise, vont bientôt pouvoir découvrir Kimi-tachi wa do ikiru ka, le nouveau film de Hayao Miyazaki, dix ans après son dernier chef d'oeuvre, Le Vent se lève. Une attente compréhensible au regard de l'importance qu'a eue Hayao Miyazaki sur la cinéphilie de nombreux spectateurs à travers le monde, mais d'autant plus difficile que le président et co-fondateur du studio japonais, Toshio Suzuki, a fait le choix de ne sortir aucun matériel promotionnel du long-métrage avant sa sortie japonaise, si ce n'est le poster dévoilé il y a plusieurs mois. Une décision qui donne des sueurs froides à Hayao Miyazaki en personne...
Le film, qui emprunte son titre au chef d'oeuvre de la littérature japonaise de Genzaburō Yoshino publié en 1937, serait un film fantastique dans lequel Hayao Miyazaki préparerait son petit-fils à sa mort prochaine. Du reste, Kimi-tachi wa do ikiru ka reste terriblement mystérieux. Peu d'informations ont fuité à son sujet, si ce n'est le retour de Joe Hisaishi à la composition de la bande-originale pour leur onzième collaboration (on vous recommande d'ailleurs vivement l'écoute de ce chef d'oeuvre, paru il y a quelques jours), et la durée du film, qui devrait atteindre les 2h05.
On apprend aujourd'hui, via le site japonais Oricon, que Kimi-tachi wa do ikiru ka sera diffusé dans plusieurs formats à travers le Japon, dont des projections en IMAX. Il s'agit d'une première pour un film du studio Ghibli ! Pour rappel, l'IMAX permet des projections de plus grande taille avec une meilleure résolution d'image. Autrement dit le but est d'offrir aux spectateurs les conditions optimales pour visionner ce qui devrait être l'ultime film du maître absolu de l'animation japonaise.
On observe que malgré les difficultés financières que traverse le studio Ghibli depuis le début des années 2010, qui ont amené le film a stoppé net ses activités pendant plusieurs années, l'entreprise dirigée par Toshio Suzuki tente de se renouveler. Ainsi, en 2010, le studio Ghibli a développé son premier jeu-vidéo en collaboration avec Level-5 : Ni no Kuni : La Vengeance de la sorcière céleste ; entre 2014 et 2015, le réalisateur Goro Miyazaki a réalisé la première série du studio, Ronja, fille de brigands, née de la collaboration entre Ghibli, Dwango et la NHK ; la sortie en 2016 de La Tortue Rouge a marqué le premier film occidental de Ghibli (co-produit avec Wild Bunch et Why Not Productions) ; le court-métrage Boro, la petite chenille est la première oeuvre de Hayao Miyazaki en 3D ; enfin, Goro Miyazaki a tenté l'aventure du long-métrage 100% 3D avec Aya et la Sorcière, sans doute le film le plus déprécié du studio.
Si Ghibli ne semble pas désireux de renouveler l'échec du 100% 3D, l'aventure IMAX pourrait bien être une nouvelle étape dans la tentative de mutation du studio, qui doit faire face à une concurrence de plus en plus agressive, tant sur le domaine de l'animation japonaise (avec d'une part les succès de Makoto Shinkai, d'autre part avec les films tirés de licences fortes de la japanimation) que sur celui de l'animation occidentale, qui tente de nouvelles approches depuis le succès de Spider-Man : Into the Spider-Verse en 2018 (les films de Ghibli étant exportés à l'international, ils entrent donc de fait en concurrence avec les films américains). Avec en suspens la question, toujours aussi épineuse, de la survie du studio Ghibli après le départ de Hayao Miyazaki.
Si cet article vous a plu, n'hésitez pas à découvrir notre classement des 11 films de Hayao Miyazaki. Un classement forcément subjectif, et très difficile à établir au regard de la carrière exemplaire du cinéaste.
Au mieux j'ai toujours vu ça comme de la fainéantise et au pire comme une affaire de comptabilité. Quand c'est pas les deux à la fois.
J'aime beaucoup les Pixar, mais cet aspect où rien ne dépasse et où tout est lisse ne devrait pas être la norme.