Le Hellfest 2025 va programmer un meurtrier, grosse polémique en vue
Grosse polémique à moins d'une semaine du début du Hellfest. La programmation 2025 inclut un batteur condamné pour meurtre homophobe dans les années 90. Quelle est la responsabilité du festival sur cette décision ?
184 groupes et des nouveautés au Hellfest 2025
Les portes de l'enfer sont prêtes à s'ouvrir. Dans six jours exactement, la 18ème édition du Hellfest se tiendra dans le célèbre village de Clisson en Loire-Atlantique. Et qui dit nouvelle édition dit forcément quelques nouveautés : une nouvelle brasserie/restaurant nommée Hellcity au menu unique et jugé trop cher par les festivaliers, ainsi qu'une nouvelle arche en forme de guitare pour accueillir la Gardienne des Ténèbres, "déesse du festival" découverte l'an passé.
Le plus grand festival de metal d'Europe (avec le Wacken Open Air) honorera sa réputation avec pas moins de 184 groupes répartis sur les 6 scènes. Légendes de la musique rock et métal comme Korn, Linkin Park, Muse, Scorpions, Eagles of Death Metal ou Judas Priest tutoieront les newcomers. Tout s'annonce sous les meilleurs auspices pour une édition marquante. Le record d'affluence sera-t-il battu ?
L'affaire Bård Eithun, comment doit réagir le Hellfest ?
Mais à moins d'une semaine de l'ouverture du Hellfest, le festival est entaché d'une grosse polémique. Mediapart fait remonter une affaire sordide, survenue en 1992, et connue des grands aficionados de la scène. Bård Eithun, batteur du groupe Emperor avait asséné trente-sept coups de couteau à un homme gay du nom de Magne Andreassen en Norvège. L'homme a par la suite été condamné deux ans plus tard à quatorze ans de réclusion criminelle. Il n'en tirera que neuf, et sortira en 2009.
Depuis, "Faust", de son nom de scène, a poursuivi sa carrière de musicien, et sera à l'affiche au Hellfest dans le spectacle "Blood, Fire, Death", en hommage au groupe suédois Bathory. En produisant un tel artiste, quelle est la responsabilité du festival ? Comme le rapporte Mediapart, les animateurs Tom Dare et Matt Rushton du podcast "Hell Bent for Metal" dédié aux questions LGBTQI+ au sein de l'écosystème metal y voient un problème. "Tant qu'il n'exprime pas de remords ou qu'il ne s'excuse pas, l'inviter à jouer sur scène revient à cautionner ce qu'il a fait".
Le média d'enquête est allé fouiller dans les archives, et annonce n'avoir trouvé aucune trace d'excuses publiques ou de remords liés à cet acte. "Je dois assumer la responsabilité de mes actes et purger ma peine. Je lui ai ôté la vie et j'en ai payé le prix. Ce n'est pas grave, du moins pas à mon avis" déclarait Faust en 1995. 20 ans plus tard ses problèmes sont désormais derrière lui. "Je ne vois pas en quoi mon cas est pertinent aujourd'hui, trente-trois ans plus tard".
Interrogé, le festival n'a pas souhaité répondre. Pascal Gueugue, directeur de la jeune Fédération des Musiques métalliques soulève une grosse problématique qui plane au-dessus de la scène metal. "Il n'y a pas assez de groupes qui profitent de cette énorme vitrine qu'est le Hellfest pour balancer des messages utiles (...), il y a une faculté de résistance de la scène rock par rapport à ces sujets-là qui est problématique."
Peut on avoir une information équilibrée qui montre les problèmes toutes scènes musicales confondues (on peut aussi faire des raccourcies avec Techo et les drogués, avec le RAP qui enchaine la violence, les agressions et les morts, ...).
La réalité est que le milieu du métal reste le moins agressif et le plus fraternel qui existe, malgrès tout ce qui se dit.