Kaamelott : Premier Volet, un report du film pour rien ?
Lundi 19 octobre, Alexandre Astier a annoncé sur les réseaux sociaux le report du film Kaamelott : Premier Volet, initialement prévu pour le 25 novembre, à une date indéterminée. Dans cet article, nous interrogerons les raisons et le bien-fondé de ce report.
Le film est reporté
Ces derniers mois, la promotion de Kaamelott : Premier Volet allait bon train, malgré le contexte sanitaire. Alexandre Astier, son réalisateur et scénariste, s'était longuement exprimé sur ses ambitions dans Première, et avait annoncé la sortie de la bande originale pour le 27 novembre, livrant au passage un magnifique extrait, au format physique et digital. Alors que l'on attendait avec impatience (c'est un doux euphémisme...) la sortie de Kaamelott : Premier Volet, le créateur de la saga, Alexandre Astier, a annoncé sur Twitter son report à une date pour l'instant inconnue.
Je suis bien triste de vous annoncer que KV1 ne sortira pas le 25 novembre.
— Alexandre Astier (@AAstierOff) October 19, 2020
J’étais impatient de vous le montrer… je vais trépigner encore un peu. https://t.co/7VzYYOYU2h
Bien évidemment, ce report du film Kaamelott est loin d'être surprenant, et pour tout vous dire, on s'y attendait... La société de distribution SND, propriété du groupe M6, a d'ailleurs pointé les "nouvelles mesures gouvernementales" (couvre feu à 21h sans exception pour les salles de cinéma et de spectacles), comme l'une des principales raisons de ce report.
Un report pour rien ?
Cependant, à bien y réfléchir, et bien que cela paraisse au premier abord contre-intuitif, on peut se demander si le report de Kaamelott : Premier Volet n'est pas "un report pour rien". Attention : loin de nous l'ambition d'accuser Alexandre Astier et la société SND de quoi que ce soit. Tout d'abord parce que nous ignorons à quel point l'avis (que l'on ne connait pas) d'Astier a pu peser beaucoup dans le choix des distributeurs ; ensuite parce que le contexte sanitaire pousse les studios à improviser. On vous rappelle qu'Outre-Atlantique, Disney a balancé la première bande annonce d'un film d'horreur une semaine avant sa sortie... Nous posons simplement une question : le film Kaamelott aurait-il été un échec au box-office s'il avait été maintenu au 25 novembre ?
Eh bien, pas sûr. Tout d'abord, le groupe M6 aurait pu imiter la stratégie de la Warner concernant Tenet à savoir distribuer Kaamelott : Premier Volet en visant le temps long. Partir du principe que le film ne serait pas rentabilisé sur ses premières semaines d'exploitation, mais sur son ensemble. Vous pourriez certes nous rétorquer que la stratégie de la Warner pour Tenet ne s'est pas avérée payante, le film peinant à se faire rembourser.
Si la stratégie consistant à viser le temps long a été un échec pour Tenet, elle aurait pu être une véritable réussite pour Kaamelott : Premier Volet. Tout d'abord parce que contrairement au film de Christopher Nolan, le box-office domestique de Kaamelott est le box-office français. Or le box-office domestique est un élément-clé dans la réussite d'un film, surtout pour Kaamelott : Premier Volet, qui parle avant tout au public français, et dont les ambitions d'exploitation à l'étranger sont franchement maigres, à côté des films du Marvel Cinematic Universe.
Or, malgré le fait que les cinémas français souffrent du contexte sanitaire, et ont enregistré une baisse inquiétante de leur fréquentation, les salles françaises parviennent à garder le nez au-dessus de l'eau avec beaucoup plus de facilité que les salles américaines ou anglaises, pour ne citer qu'elles. A titre d'exemple, on apprenait le 5 novembre dernier que la chaîne britannique de salles de cinéma Cineworld, qui détient le second plus gros réseau de salles aux Etats-Unis, a annoncé la fermeture de 536 salles sur le sol américain. En France, malgré la fermeture logique de certaines salles (comme le Grand Rex, qui avait fermé temporairement ses portes cet été), aucun des principaux réseaux de Multiplex (Gaumont, Pathée, UGC, CGR, Megarama) n'a annoncé la fermeture de l'ensemble de ses salles sur le territoire. Tandis que la fermeture des salles américaines est "irréversible" comme en témoigne la réalisatrice Patty Jenkins (Wonder Woman), les salles françaises paraissent, pour l'instant du moins, à l'abri de tels pronostics alarmistes.
Par ailleurs, le contexte est propice pour permettre aux films français de viser le temps long dans leur exploitation. En effet, l'absence des grands blockbusters américains a permis au cinéma français d'être l'un des "heureux gagnants" de cette crise sanitaire. Des films tels que Antoinette dans les Cévennes parvenait le 7 octobre dernier, après seulement quatre semaines d'exploitation, à atteindre les 625 334 entrées. Les films français sont mieux distribués, sont présents dans plus de salles et peuvent y rester plus longtemps.
On pourrait cependant nous rétorquer que nous ne sommes pas à l'abri d'un reconfinement généralisé. Certes. Toutefois, on rappellera que les films dont l'exploitation en salles a été interrompue par le confinement du mois de mars 2020 ont pu reprendre leur exploitation à la réouverture des salles de cinéma.
La véritable raison du report
Il est vrai que le budget important de Kaamelott : Premier Volet (15 000 000 d'euros) est un élément à prendre en compte dans la décision de SND de repousser le film. Le film se rembourserait avec beaucoup plus de difficultés qu'Antoinette dans les Cévennes, qui n'a coûté que 3 750 000 euros. Toutefois, on tient à rappeler que le budget prévisionnel d'Adieu les cons, le nouveau film d'Albert Dupontel, qui sortira le mercredi 21 octobre 2020 en salles (c'est un chef d'oeuvre, allez le voir !), avoisine les 10 000 000 d'euros.
La comparaison entre Adieu les cons de Dupontel et Kaamelott : Premier Volet d'Alexandre Astier n'est pas anodine, puisqu'elle nous permet de comprendre une autre raison, qui n'est pas financière cette fois, du report de la suite des aventures du Roi Arthur : l'envie d'Alexandre Astier et du groupe M6 de faire découvrir le film à l'ensemble du territoire en même temps. Deux éléments nous permettent d'affirmer que cet élément a dû peser dans la décision finale ayant mené au report du film. Premièrement, la promotion du film : une seule bande-annonce, presque muette, a été diffusée, alors que le film devait, jusqu'à hier, sortir dans un mois. Ensuite, aucune avant-première n'avait été annoncée pour Kaamelott : Premier Volet, tandis que plusieurs avant-premières avaient été organisées pour Adieu les cons, parfois en présence d'Albert Dupontel, et ce dès le mois de juin.
Et c'est là qu'entrent en jeu les fameuses "nouvelles mesures gouvernementales"... La décision d'un couvre feu, sans exception pour les salles de cinéma, dans huit des plus grandes métropoles françaises, dont Paris, Lyon et Toulouse, va à l'encontre de l'idée d'égalité des chances d'aller voir Kaamelott : Premier Volet. En d'autres termes, les populations touchées par le couvre feu ne pourraient pas se rendre dans les salles de cinéma avec autant de facilité que celles vivant dans les villes non-concernées par ces nouvelles mesures restrictives. Des spectateurs pourraient donc aisément se faire spoiler les différents éléments de l'intrigue, surtout si l'on prend en compte le fait que Kaamelott jouit d'une communauté de fans très présents sur les réseaux sociaux...
A noter également que l'ambition d'Alexandre Astier est de faire de Kaamelott une trilogie au cinéma. Contactée par nos confrères du Point, la société de distribution SND a annoncé qu'étant donné le budget élevé du film, un échec au box-office pourrait enterrer ce projet très ambitieux. D'autant plus que le couvre-feu touche 30% de la population française, les huit agglomérations françaises touchées par la nouvelle mesure sanitaire représentant à elles-seules 50% de la fréquentation en salles. Sachant en plus que les soirs représentent 80% des fréquentations, on comprend donc le choix qui a été fait...
Si donc on comprend les circonstances qui ont mené SND à cette décision, on ne peut toutefois s'empêcher de s'en désoler, compte tenu du fait que la sortie de Kaamelott : Premier Volet dans les salles de cinéma aurait pu augmenter de façon significative leur fréquentation, et avoir un impact positif dans la crise que les exploitants subissent. En l'absence de Kaamelott : Premier Volet pour sauver les salles françaises, il n'appartient qu'à nous de les aider, en allant au cinéma. La sortie du nouveau film d'Albert Dupontel, que nous avons vu en avant-première, nous parait être une occasion idéale de s'y mettre !
Et j'aime beaucoup ses films mais là, meme si le film a été fait ave une indéniable sincérité, je trouve qu'il manque de punch, surtout après la scène du bureau qui laissait présager le meilleur....
Bernie c'est un ovni, un film vraiment dark qui montre un humour sans concession et le manque de succès du Créateur, où il a tenté de reprendre ce ton, démontre que c'était un film unique.
On voit dès Enfermé Dehors une ambiance beaucoup plus lumineuse et bienveillante dans sa filmo.
Tout les personnages ne sont plus cynique et sans scrupules ou fou, on y trouve des idéalistes simplement gentil (ou mieux encore : des perso qui deviennent gentil).
Sur ses 4 dernier films, la patte Dupontel c'est plutôt l'optimisme : à la fins de ses film les protagonistes (des gens un peu paumés, maladroit mais plein de bonne intentions) finissent par s'en sortir comme par miracle mais surtout grâce à leur bonnes actions qui ont persuader des tiers de les aider.
Bref Bernie est film qui dit "les gens sont des salaud et le monde rend fou" (le Créateur aussi mais c'est raté à mon goût) alors que la morale de la majorité des films de Dupontel c'est : les bons sentiments ça paye et les gens gentils s'en sortent.
Celà dit j'ai pas encore vus Adieu les Cons mais si c'est un film optimiste au point de paraitre naïf, ben ça me surprendra pas.
Mais ce que je voulais dire c'est que en dehors de Bernie on a connu un Dupontel un peu plus subversif et moins conventionnel.
Et selon moi ce dernier film est assez mineur dans sa filmographie.
Par exemple le précédent 9 mois ferme était déjà bien plus marquant.
Là je trouve que c'est gentillet mais sans plus.
J'ai l'impression que vous faites comme si ça allait s'arrêter a un petit couvre feu quasi inutil (rappel : les contaminations c'est essentiellement a l'école et au boulot, et ça ça s'arrête pas)
Même si vous en parlez, vous concluez sur un hypothétique gonflement des entrées. J'ai peut être mal saisi votre message, il donnait l'impression que vous étiez contre un report car ça aurait pu aider les salles, alors que le conditionnel voulait peut être dire "si il n'y avait pas de covid" et non "s'il n'y avait pas de report'
Les gens ont joué le jeu et sont retournés dans les bars et restaurants après le confinement mais les cinémas ont été oubliés... les distributeurs ont tout décalé, l'état n'aide en rien les cinémas et même les films français sont maintenant décalés...
Est-ce que tu vas garder ton abonnement netflix si pendant 1 an il n'y a pas de nouveautés ? Je ne crois pas... ben c'est pareil avec les cinémas... qui meurent à petit feu ! :(
Astier c'est l'un des rares qui aurait pu se permettre à lancer le film en ce moment... même avec des séances à 8h du matin tous ses fans seraient partis le voir !
Tu peux pas demander à Astier de supporter les cinemas français sur ses épaules.
Ensuite, bah c'est le jeu ma pauvre lucette. On ne peut pas accepter d'être parqué comme des moutons et sauver l'economie. Soit on vie normalement, soit on fait des sacrifices (inutile a mon sens).
Les personnes "sauvées" du covid, seront remplacé par les suicides, les mort de faim, et de froid pour les futurs sdf. C'est ce que arrive quand on vois 1mm devant le bout de son nez.... Et 90% des gens le voient même pas. Par contre sa fait la queue pour acheter le dernier iphone alors que ca peut pas payer son crédit. L'occident!
Par ailleurs, mauvais emploi du verbe "entériner" qui veut dire:
"Rendre quelque chose valable, définitif en l'enregistrant ; l'admettre, l'approuver. Confirmer un état de fait, une situation."
Donc l'échec au box office ne peut pas entériner le projet ambitieux, mais plutôt son succès.
Alors oui minimisons le Covid, c'est pas la grippe espagnole, ni la peste. Tournez vouz vers l'histoire et voyez les vrais épidémies !