Couvre-feu : attestation, salles de cinéma... tout ce qu'il faut savoir sur les règles mises en place

Face à l'épidémie de Covid-19 qui regagne du terrain en France, le Président Emmanuel Macron a décidé qu'un couvre-feu serait mis en place dans plusieurs grandes métropoles du pays. Parmi elles, l'Ile de France, Marseille, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Toulouse et Saint-Etienne. Une mesure visant à interdire les rassemblements festifs privés qui commencera dans la nuit de ce vendredi 16 au samedi 17 octobre à minuit. Pour tous les habitants de ces zones, à partir de 21 heures et ce, jusqu'à 6 heures du matin, il sera donc obligatoire d’être chez soi. Après l'annonce faite par le Président de la République, c'est Jean Castex, le Premier ministre qui a tenu une conférence de presse ce jeudi pour présenter en détails les nouvelles règles qui devront être respectées lors du couvre-feu. On fait le point pour vous.

Tout le monde chez soi entre 21h et 6h

Lors de sa conférence de presse de ce jour, Jean Castex a expliqué que le couvre-feu, qui rentrera en vigueur dès demain soir minuit, durera au minimum quatre semaines. Cependant, il pourra durer jusqu'à six semaines, si le Parlement l'approuve.

Le couvre-feu est donc une mesure qui vise à réduire drastiquement les réunions familiales et amicales dans la sphère privée. Le gouvernement appliquera donc la même règle que dans les restaurants à savoir pas plus de six personnes dans un domicile. En parallèle, entre 21 heures et 6 heures, les établissements recevant du public devront fermer. Des exceptions existeront pour les établissements de santé, médico-sociaux, les restaurants réalisant de la livraison à domicile et pour les hôtels.

Le retour des attestations Dérogatoires

Bien évidemment, comme cela avait été le cas lors du confinement en mars dernier, des sorties exceptionnelles sur ce créneau seront autorisées. Parmi les dérogations, vous pourrez sortir pour aller à la pharmacie, à l'hôpital ou pour toute autre raison médicale, pour des raisons professionnelle, se rendre chez un proche qui a besoin d'aide, prendre un train après 21h ou avant 6h ou encore promener votre chien.

Pour toutes ces sorties, il sera obligatoire de télécharger une attestation de déplacement (sur ordinateur ou smartphone) ou de l'écrire sur papier libre. Disponible sur le site du Ministère de l'Intérieur, elle sera valable pour une heure. Pour des raisons professionnelles, il sera demandé aux policiers, aux soignants ou aux journalistes de présenter des justificatifs de leur profession en plus de l'attestation.

En cas de non respect de ces nouvelles règles, une amende de 135 euros sera adressée au contrevenant et s'il réitération il y a, alors le récalcitrant pourra écoper d'un mois d'emprisonnement et d'une amende de 3750 euros. Pour faire respecter le dispositif, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a expliqué que 12 000 policiers et gendarmes seront déployés pour chaque nuit.

Les salles de cinéma encore plus fragilisées

De son côté, la FNCF, la Fédération Nationale des Cinémas Français, n'a pas tardé à réagir suite à l'intervention d'Emmanuel Macron ce mercredi soir. Avec ce couvre-feu, les salles de cinéma qui souffrent déjà des suites du confinement et des mesures sanitaires mises en place pour rouvrir ne pourront compter que sur la séance de 18h30 pour permettre à des millions de Français d'aller voir des films après leur journée de travail. Pour la FNCF, cette décision du couvre-feu va provoquer la déprogrammation de nombreux films et les conséquences sont extrêmement graves pour la filière cinéma.

Le groupe MK2 a opté pour l'ouverture plus tôt de ses dix cinémas parisiens. Ainsi, les Parisiens pourront profiter d'une séance matinale dès 8h avec le tarif réduit matinée habituel.

Enfin, la Fédération qui représente les exploitants de salles réclament aux distributeurs de maintenir les films à l'affiche, mais aussi d'en proposer des nouveaux. Les exploitants espèrent que le gouvernement autorisera les Français à rentrer chez eux après 21h, s'ils reviennent d'une séance de ciné afin de pouvoir assurer une exposition suffisante des films.

Après la conférence de Jean Castex, il semblerait que l'appel de la FNCF n'a pas été entendu par le gouvernement. La filière cinéma risque donc d'être encore plus fragilisée avec ce couvre-feu puisque les séances qui ne pourront pas être assurées le soir représentent tout de même plus de la moitié du public des salles de ciné.