Kill La Kill : une surenchère de n'importe quoi au service de l'action
L'académie Honnôji n'est pas une académie ordinaire. Elle est dirigée d'une main de fer par sa jeune directrice, KiryÅ«in Satsuki. Celle-ci a établi une hiérarchie basée sur le pouvoir en distribuant des uniformes Goku à une, deux, ou trois étoiles aux plus méritants. Ces uniformes, une fois portés, décuplent la puissance de leur porteur.
Matoi Ryuko, soupçonnant Satsuki d'être responsable de la mort de son père, veut se venger de cette dernière. Mais avant de pouvoir affronter Satsuki, Ryuko va d'abord devoir vaincre les porteurs d'uniformes Goku ainsi que le "conseil des quatre" qui possède les uniformes Goku à trois étoiles...
Les codes du manga Shonen poussés à l'extrême
Si ce n'était pas évident, le scénario va avant tout servir de prétexte à l'action. Car de l'action, Kill La Kill en est bourré ! Pas un épisode ne se passe sans sa dose de combat. Mais n'allez pas croire pour autant que l'animé ne se résume qu'à Ryuko battant les élèves de l'académie les uns après les autres pour parvenir jusqu'à Satsuki. Kill La Kill possède un vrai scénario et plutôt original avec ça. Il faut cependant attendre l'épisode 16 pour que ce scénario commence vraiment à se révéler.
Ces innombrables scènes d'action sont ponctuées de scènes humoristiques principalement apportées par les personnages de Mankanshoku Mako et sa famille. Que ce soit le caractère des personnages, la destruction engendrée par les combats ou même les retournements de situation, tout est absurde. Kill La Kill est un peu comme un grand délire entre amis, c'est complètement bête, mais on finit par se prendre au jeu. Mais là où l'anime devient brillant, c'est qu'il assume son délire jusqu'au bout en allant toujours plus loin dans l'exagération.
Mais au delà de cet aspect délirant, une seconde lecture de l’œuvre est possible. En effet le déroulement des événements suit un schéma assez classique : une héroïne fait face aux méchants poussée par le pouvoir de l'amitié. Ce schéma, c'est celui des Nekketsu, ce genre dont sont issus les mangas les plus populaires, comme Dragon Ball, One Piece ou Fairy Tale.
Kill La Kill intègre de nombreux éléments de Nekketsu et va même jusqu'à faire du sang bouillant (traduction de "Nekketsu") de l'héroïne, un élément scénaristique. La présence de ces éléments couplé à l'absurdité de la série laisse à penser que Kill La Kill pourrait en fait être une parodie des mangas shonen génériques qui en prend les codes et les pousse à l'extrême jusqu'à les rendre complètement absurdes.
Les personnages sont tout aussi excentriques que l'intrigue. Chacun possède un caractère simple et poussé à l'extrême. Ryuko est déterminée à se venger et à protéger ses amis. Satsuki est fière et arrogante. Mako est une boute-en-train naïve et optimiste... Le passé des protagonistes est rapidement évoqué afin de donner un semblant de raison à leurs combats, mais finalement, les personnages ne sont eux aussi qu'un prétexte pour encore plus d'action et de n'importe quoi. Ce n'est pas pour autant que les personnages ne sont pas charismatiques, au contraire. En évitant de se perdre en flash-back et autres monologues, l'anime parvient à définir les personnages par leurs actes et leur personnalité plus que par leur passé ou leurs motivations.
Concerto pour destruction massive en bordel majeur
Graphiquement, Kill La Kill est vraiment à deux vitesses. En dehors des combats, les personnages ont un style dessiné tout à fait correct pour un anime de 2013. Cela ne les empêche pas de trancher énormément avec les décors qui utilisent au maximum le rendu informatique. Lors des combats, la 3D des décors permet de les détruire dans des proportions épiques, chaque combat étant encore plus destructeur que le précédent. Les personnages en revanche voient leur qualité d'animation revue à la baisse. C'est là le plus grand défaut de l'animé, sans doute pour éviter d'exploser le budget animation, Kill La Kill a énormément recours à des animations simplifiées pour représenter l'intensité des combats. Mais pour certains cela crée l'effet inverse et rend juste les combats très brouillons. L'anime a également beaucoup recours aux déformations cartoonesques, une fois de plus pour exagérer encore plus les actions des personnages.
Les musiques sont excellentes, composées par Sawano Hiroyuki, ça ne pouvait pas louper. Si vous ne connaissez pas encore l'homme, sachez qu'on lui doit les musique de Shingeki No Kyojin, Aldnoah Zero et Owari no Seraph pour ne citer que les plus connus. Alternant entre rock, orchestral et électro, les musiques parviennent à rattraper ce que l'animation perd, rendant ainsi l'action épique voire héroïque. Les thèmes sont suffisamment forts et mémorables pour que l'on puisse identifier les personnages à la musique jouée.
En résumé, Kill La Kill parvient à tirer son épingle du jeu au sein des productions de plus en plus industrialisées de ces dernières années. Si l'animation pas toujours au top et les délires loufoques en rebutent certains, Kill La Kill parviendra tout de même à jouer sur la corde sensible des amateurs d'actions épiques pleines de retournements de situation et de révélations.
Un peu en retard Hitek?
C'est article est écrit par un fan dans l'optique de faire découvrir la série. Rien à voir donc avec l'actualité. ;)
Simplifié c'est tout sauf le bon mot, au contraire le studio c'est amusé a placer tout des types d'animations différente en fonction du moment. Pour un truc "de simplet" ils ont dût drôlement s'arracher les cheveux.