En 2001, le cinéaste Peter Jackson a mis en scène l’une des plus grandes trilogies cinématographiques de tous les temps : Le Seigneur des Anneaux. Trois films cultes qui doivent beaucoup à leurs personnages. Des personnages emblématiques, attachants, qui questionnent également la question de la masculinité. Découvrez comment Peter Jackson a évité les clichés avec ses personnages masculins et a proposé une autre représentation de la masculinité au cinéma.
La trilogie Le Seigneur des Anneaux : une révolution populaire
En 2001, Peter Jackson décide de s’attaquer au mythe de J.R.R. Tolkien en adaptant le célèbre chef d’œuvre littéraire, Le Seigneur des Anneaux. Un projet ambitieux, casse-gueule, excentrique, qui a abouti à une trilogie culte et très appréciée du grand public. Trois films, sortis de 2001 à 2003.
La trilogie Le Seigneur des Anneaux c’est tout de même 17 Oscars (dont 11 sur le dernier volet), et approximativement 3 milliards de dollars de recettes au box-office. C’est aussi une trilogie soutenue par une fan base hallucinante. Face à ce succès sans précédent, qui a permis de rappeler que le blockbuster américain avait des choses à raconter, Peter Jackson est revenu quelques années plus tard dans l’univers de Tolkien en dirigeant la trilogie Le Hobbit.
Des personnages masculins sains
La plupart des personnages majeures de Le Seigneur des Anneaux sont des hommes. Elrond, Sauron, Gandalf, Aragorn, ou même Frodon, Le Seigneur des Anneaux est un univers dominé par la masculinité. Pour autant, Peter Jackson a décidé de mettre en scène une masculinité moderne et saine, très loin des carcans habituels hollywoodiens. Ici, pas d’homme macho, immature ou toxique, mais une représentation de la masculinité saine et nouvelle. Notamment Sam et Frodon, qui ont une masculinité très douce, et qui sont libres d’exprimer leurs émotions et s’encouragent à s’aimer les uns des autres.
Souvent, dans la pop culture, la masculinité est agressive, violente, désagréable. Paul Atreides dans Dune mène une guerre, Han Solo dans Star Wars est un gros macho, Nathan Drake dans Uncharted est violent. Mais le meilleur exemple pour exprimer cette masculinité toxique est de comparer Aragorn et Geralt de Riv, le héros de The Witcher. Geralt est un descendant direct d’Aragorn. Les deux personnages sont des vagabonds bourrus, ingrats, qui protègent les impuissants sans attendre de récompense ou de remerciement. Les deux personnages sont de vieux guerriers aigris dont les actes sont déjà entrés dans la légende avant même que leurs récits ne débutent.
Pourtant, la force de Aragorn ne réside pas dans son habilité au combat ou ses conquêtes sexuelles. La force d’Aragorn réside dans sa capacité à élever les autres. Aragorn a de nombreux passages où il se montre sous un visage doux et compréhensif. Aragorn préfère créer et aider que détruire et tuer.
Boromir est un exemple d’une masculinité plus classique au sein du cinéma hollywoodien. Boromir est un héros vaillant, un guerrier courageux, et un ami fidèle. Pourtant, il succombe à la tentation de l’anneau. Rapidement, Boromir se transforme en un homme violent, dangereux, dont le caractère est extrêmement problématique. L’histoire le dépeint comme un ayant tort. Il représente en quelque sorte une masculinité toxique, à l’opposée du traitement de Aragorn.
Le cas Frodon
Evidemment, le vrai héros du Seigneur des Anneaux n’est pas Aragorn mais bien Frodon, épaulé par son fidèle ami Sam Gamegie. C’est avec ces personnages que Peter Jackson fait valoir son point de vu sur la masculinité. Sam et Froddon ne sont ni des guerriers, ni des magiciens, ni des sages, ce ne sont que de simples Hobbit torpillés dans cette aventure dangereuse malgré eux. Au cours de son voyage, Frodon est de plus en plus triste. Sam préférait lui aussi la Comté. Et les deux personnages se soutiennent régulièrement en exprimant leurs émotions et en ne retenant par leurs larmes. Contrairement à Aragorn, Sam et Frodon ne sont clairement pas des archétypes de héros hollywoodiens.
J.R.R. Tolkien, et par extension Peter Jackson, ont donc mis en scène une autre forme de masculinité. Une masculinité saine, sans agressivité, sans machisme. Ils rappellent que la guerre n’est pas glorieuse, et que la valeur d’un homme se trouve ailleurs que dans ses faits d’armes.
Par Cinéphile94, il y a 6 mois :
C'est vrai que ce sont des héros très différents de ce que l'on voit d'habitude
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