Les neuf plus grands huis-clos du cinéma
Alors que la moitié de l'humanité se retrouve confinée, du fait de la pandémie de CoVid-19 qui fait rage partout dans le monde, Netflix a diffusé il y a quelques semaines un huis-clos dont on a tous entendu parler, La Plateforme (vous pouvez retrouver notre critique ici). Dans cet article, nous allons revenir sur neuf huis-clos qui ont marqué l'Histoire du cinéma.
1 - Douze hommes en colère (1957)
Sans aucun doute le premier film auquel on pense, dès lors qu'on parle de huis-clos. Véritable monument du Septième Art, Douze hommes en colère de Sidney Lumet nous invite au coeur des délibérations d'un jury devant juger le sort d'un jeune homme accusé de parricide. S'il est coupable, il ira sur la chaise électrique. S'il est innocenté, il vivra. Les qualités de film sont indéniables : les dialogues percutants, les personnages magnifiquement interprétés, et la réalisation, bluffante pour un premier film. Sidney Lumet renouvellera l'exploit du huis-clos classe et sous tension dans Point limite (1964) et Le Crime de l'Orient-Express (1974).
2 - Shining (1980)
Shining est sans aucun doute un des films les plus célèbres de Stanley Kubrick. En racontant les turpitudes de la famille Torrance, après que Jack, le père interprété par un Jack Nicholson en totale roue libre, écrivain en mal d'inspiration décide de devenir le gardien d'un hôtel du Colorado, l'Overlook, il a offert aux générations futures un classique du film d'horreur. Si les fans de Stephen King, qui a écrit le roman original, lui ont reproché de ne pas avoir suivi à la lettre l'oeuvre de l'écrivain (la question de l'alcoolisme, d'une importance capitale dans le roman, est occultée dans le film), Stanley Kubrick offre là un véritable monument du cinéma, qui mérite sa place dans notre classement des meilleurs huis-clos de l'Histoire. Parce que l'une des spécificités de Shining, c'est sa capacité à faire de son lieu unique un outil narratif à plusieurs dimensions. Tout d'abord, ce huis-clos effrayant symbolise la prison mentale de son personnage principal, mais aussi celle de la structure familiale. Ensuite, avec ses nombreux mystères, l'Overlook semble un personnage à lui tout seul. Bref, Shining est un film passionnant, qu'on vous recommande de voir et de revoir.
3 - Alien, le huitième passager (1979)
Avec Alien, le huitième passager, Ridley Scott a marqué à jamais l'Histoire du Cinéma, et plus particulièrement l'Histoire de la SF. Avec ce jeu de chat et de la souris entre l'équipage du Nostromo et un Alien terrifiant, Ridley Scott offre un parfait contre-point à Star Wars : Un Nouvel espoir de George Lucas, sorti deux ans plus tôt. Finie la douce féerie de la SF, bienvenue dans l'horreur la plus organique. Un véritable monument !
4 - Les Huit Salopards (2016)
Mettre le huitième film de Quentin Tarantino dans ce classement est à la fois un caprice personnel (Les Huit Salopards est mon Tarantino préféré, et fait partie de mes films favoris), doublé d'une évidence. A la croisée du western-spaghetti, de The Thing de John Carpenter (un autre huis-clos monumental), de Reservoir Dogs (le premier film de QT) et des Dix Petits Nègres d'Agatha Christie, Les Huit Salopards est incontestablement un des films les plus aboutis du cinéaste, qui pousse son art du dialogue à son paroxysme. Ensuite, parce que, si Quentin Tarantino a confié que Les Salopards était son premier film d'horreur, il n'en demeure pas moins un western. Un genre qui préfère généralement les grands espaces à l'enfermement dans une mercerie. On pourra par ailleurs me rétorquer que j'aurais pu choisir The Thing de Carpenter (véritable chef d'oeuvre angoissant), mais il m'a paru nécessaire de varier les genres, pour montrer toute les variations thématiques qu'on peut observer dans les huis-clos (on a déjà mentionné deux huis-clos horrifiques, avec Shining et Alien).
5 - Snowpiercer (2013)
Premier film au casting international et en langue anglaise pour le réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho, qui a bénéficié d'une audience toute particulière ces derniers mois suite à la sortie de son dernier chef d'oeuvre Parasite (Palme d'Or, Oscar du Meilleur film, Oscar du Meilleur réalisateur, Oscar du Meilleur scénario original, Oscar du Meilleur film étranger), est une adaptation d'un classique de la BD de SF française, Le Transperceneige, de Lob et Rochette. Alors que l'humanité est confinée dans un train qui roule éternellement, après qu'un cataclysme climatique ait rendu la terre trop hostile pour la survie des Hommes, une révolution éclate. En effet, l'arrière du train, habité par les couches les plus pauvres, veulent casser ce système qui les oppresse, et se dirige vers l'avant du train, où vivent les classes privilégiées et dirigeantes. Un film à l'esthétique splendide, devant lequel on ne s'ennuie pas une seule seconde.
6 - Gravity (2013)
Si on connaissait le génie d'Alfonso Cuaron depuis Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban et Les Fils de l'Homme, Gravity a fini de le consacrer parmi les meilleurs réalisateurs existants (il gagnera l'Oscar du Meilleur réalisateur, avant d'être à nouveau récompensé de la même récompense avec Roma en 2019). Inutile de résumer ce film que tout le monde a vu... Tout au plus parlerons-nous de l'immersion totale que Cuaron parvient à créer pour son spectateur, dans le plus grand huis-clos qui soit : l'espace.
7 - Locke (2013)
Si on connait surtout Steven Knight pour son chef d'oeuvre Peaky Blinders et pour Taboo, on a tendance à oublier qu'il est aussi un réalisateur. Sorti en 2013, Knight réalise un film avec pour seul acteur Tom Hardy, qui deviendra par la suite son plus proche collaborateur (Peaky Blinders, Taboo, producteur de A Christmas Carol). 85 minutes pendant lesquelles on suit Tom Hardy au téléphone dans sa voiture, faisant tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher sa vie de s'effondrer. Steven Knight permet, avec une unité de lieu et de temps, et un seul personnage visible à l'écran, à réaliser un thriller haletant, malgré ses défauts. Par certains aspects, le film rappelle Cosmopolis, un film trop sous-estimé du très grand David Cronenberg.
8 - Shutter Island (2010)
Bien que Shutter Island soit (à raison) un des films les plus appréciés du légendaire Martin Scorsese, il fait pourtant figure d'exception au sein de sa filmographie extrêmement riche. Alors que les personnages de Scorsese sont généralement extrêmement libres de leurs mouvements, ils vont et viennent dans la ville (que ce soit New York, Boston ou Chicago), comme des rois dans leurs royaumes. Même dans ses films plus spirituels, comme Silence, les personnages bougent beaucoup. Dans Shutter Island, c'est tout l'inverse : le personnage de Leonardo DiCaprio arrive dans un hôpital psychiatrique pour y en enquêter, et se retrouve finalement entravé. Shutter Island est un thriller implacable, passionnant, dirigé par une main de maître par un Scorsese qui n'en finit plus de devenir gigantesque. Un huis-clos qu'on devait absolument mettre dans notre sélection. A noter par ailleurs que Scorsese reviendra au huis-clos dans l'enfantin Hugo Cabret, dont toute l'histoire se déroule à l'échelle d'une gare.
9 - Panic Room (2002)
On s'en serait voulu de ne pas inclure un film de David Fincher, un des réalisateurs qu'on admire le plus. Dans ce cinquième film, le réalisateur déjà auréolé pour ses chefs d'oeuvre Se7en et Fight Club, livre un thriller haletant, avec une Jodie Foster enfermée dans une pièce que des malfrats veulent forcer. Comme toujours chez Fincher, la réalisation ne souffre d'aucun défaut. Si Panic Room apparaît souvent comme un film mineur du réalisateur, c'est en vérité un "faux petit film", qu'on vous recommande absolument !
D'ailleurs un film qui a 10 ans pour les jeunes d'aujourd'hui c'est déjà très très vieux... suis pas sûr qu'un gamin de 20 ans aujourd'hui connaisse Shutter Island (de façon générale hein). Donc pas plus mal de lui faire découvrir un film qui n'est pas non plus trop vieux et qui va en rebuter plus d'un à cause des effets spéciaux, de la façon de filmer (par exemple demande à un gamin d'aujourd'hui à regarder le film Dune de 1984).
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=28771.html
En revanche j'aurai aussi cité Burried ou Phone Game, 8 Femmes également. Carnage de Polanski aussi ou bien Le Prénom.
Dernièrement Le Jeu était sympa aussi
C'est un lieu clos d'où on ne peut pas s'échapper.
Un huis clos peut très bien se dérouler dans une maison (Panic Room / Saw 2 ...) qui possède pourtant plusieurs pièces.
- Misery
- Dernier train pour Busan
- REC
- Funny Games
- The Thing
- Battle Royale
- Predator dans un certain sens
- Life
Sinon on dit "Dirigé d'une main de maître" , pas "par une main de maître par...)
Quand c'est pas l'orthographe...