Mars : un halo d’oxygène vert jamais vu ailleurs que sur Terre

20 juin 2020 à 12h01 dans Science

Depuis longtemps, des astronomes sortis dans l’espace ont capturé différentes images montrant une lueur verte surplombant la haute atmosphère de la Terre. Ces photos montrant une sorte de halo d’oxygène verdoyant ont été prises du côté nuit depuis l’ISS, à partir d’un angle spécifique situé en orbite basse. Il y a une quarantaine d’années, les scientifiques ont spéculé sur la possibilité que le phénomène soit également présent sur Mars. Aux dernières nouvelles, une équipe belge vient de confirmer cette hypothèse.

L’observation de la lueur verte n’a pas été une mince affaire

La trouvaille a eu lieu grâce à un instrument de l'orbiteur Trace Gas Orbiter (TGO) appelé NOMAD. Ce dispositif a été conçu à l'Institut royal d'Aéronomie Spatiale de Belgique (IASB). Il s’agit du premier instrument sensible au vert ayant été déployé dans le cadre d’une mission sur la planète rouge.

Notons que, si les chercheurs s’attendaient à voir ce halo vert sur Mars, la découverte n’a pas été inscrite parmi les objectifs de la mission. Pour constater la présence généralisée d’émissions d’oxygène vert, l’équipe a passé en revue les données obtenues par l’instrument. Le NOMAD-UVIS a balayé la surface martienne depuis une altitude de 20 à 400 km entre le 24 avril et le 1er décembre 2019.

La détection de la lueur n’aurait pas été une tâche facile. Le fait est qu’elle a une faible luminosité. Pourtant, les planètes qui se trouvent à l’horizon émettent également de la lumière à cause de l’ensoleillement de leur surface. 

Des informations précieuses sur la planète Mars

Cette découverte représente deux intérêts majeurs. La première intrigue est que l’étude de la lueur de l'atmosphère d'une planète revêt un aspect purement scientifique. Ce phénomène peut fournir de précieuses informations sur la composition et la dynamique d'une atmosphère.

En outre, la recherche pourrait largement aider dans la préparation des missions martiennes, que ce soit robotiques ou habitées. Par exemple, la gestion des satellites en orbite et des engins lors des descentes en surface nécessite des données précises sur la densité atmosphérique.

II y a lieu de souligner que ces halos d’oxygène vert sont différents des aurores polaires ou aurores boréales. Les aurores boréales sont les manifestations de l’interaction des particules chargées présentes dans les vents solaires avec les atomes de la haute atmosphère. Les halos verts, eux, sont les résultats de la rencontre entre la lumière solaire avec les atomes et les molécules atmosphériques.

« Pour l'instant, la Nasa et l'ESA travaillent avec des modèles. Ce n'est pas idéal pour calculer, par exemple, le timing de descente d'un engin vers le sol martien », a déclaré Jean-Claude Gérard, planétologue à l'Université de Liège et auteur principal de l'étude.

Les détails sur la recherche ont été présentés dans la revue Nature Astronomy.

Nick, politiste de formation, j'ai toujours été passionné par la science et la technologie. Ma nature hyperactive et philosophe me pousse incessamment à réfléchir sur l'évolution et les défis de nos sociétés à l'ère du numérique. Intelligence artificielle, transhumanisme, astronomie, objets connectés, blockchain et fintech sont des sujets qui m'intriguent particulièrement. Hitek m'offre l'opportunité de partager le peu que je connais en la matière, mais que je connais bien.

Articles de Nick Olaizola
Source(s) : Nature Astronomy
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Commentaires (1)
Une lueur d'espoir pour la mission ExoMars de l'ESA et Artemis de la NASA.
photo de profil de Nick Par Nick, il y a 4 ans Répondre
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