Meurtre de Louise : ce jeu vidéo pointé du doigt
Fait divers effroyable survenu dans la commune de Longjumeau (Essonne) dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 février. Une jeune fille dénommée Louise a été retrouvée non loin de là, dans le bois des Templiers, poignardée une dizaine de reprises. Le jeu vidéo Fortnite se retrouve mêlé à l'affaire.
Le meurtre effroyable de la jeune Louise, poignardée à plusieurs reprises
Selon les informations du Parisien, de l'ADN prélevé sur les mains de la collégienne de 11 ans correspond à celui d'un individu interpellé le 10 février dernier par les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles à Épinay-sur-Orge. Il s'agit d'Owen L., un voisin de la jeune fille.
Entendu par les enquêteurs, le jeune homme décrit comme "accro aux jeux vidéo en ligne" a d'abord refusé de s'exprimer sur l'affaire. Mais plusieurs témoins ont reconnu Owen sur des caméras de surveillance, où le jeune homme semble suivre Louise à la sortie du collège le vendredi 7 février, quelques heures avant la découverte du corps. Si sa mère a démenti reconnaître son fils de 23 ans. Sa petite soeur, en revanche, affirme qu'il s'agit bien de son frère.
Alors que plusieurs preuves semblaient concorder (des actes de violence envers sa petite soeur, des marques de griffures sur les mains et la possession d'une doudoune étrangement ressemblante avec celle du suspect de la vidéo), Owen est finalement passé à l'aveu ce mercredi 12 février, affirme le parquet d'Evry.
La faute aux jeux vidéo ?
Si les enquêteurs tentent de déterminer ce qui a poussé Owen a emmener et tuer la jeune Louise dans le bois, (il ne souffrait pas de troubles psychiatriques, mais était connu des services de police pour des faits de violence), il aurait - selon les informations de Paris Match et du JDD - perdu une partie de Fortnite l'après-midi du 7 février, avant de faire un tour pour calmer sa colère. C'est alors qu'il aurait croisé Louise peu après.
Alors, y a-t-il un rapport entre cette défaite sur le jeu d'Epic Games et le passage à l'acte de ce "passionné de jeu vidéo" ? Difficile à dire pour le moment. Il faudra sans doute attendre des explications de la part du meurtrier. Mais les jeux vidéo sont souvent ciblés pour entraîner chez les joueurs de la colère et des actes de violence. Un débat épineux dont s'empare depuis de nombreuses années les politiques, qui les accusent régulièrement d'être nocifs. Un phénomène principalement né avec les premières tueries de masse aux États-Unis depuis les années 90. En 2019, Donald Trump évoquait "les jeux vidéo horribles qui sont devenus banals". On se souvient de la prise de position d'Emmanuel Macron en 2023 à leur encontre. Il avait déclaré "qu'on a le sentiment que certains vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués", faisant référence à GTA V, s'attirant les foudres de nombreux français.
Pourtant, plusieurs spécialistes et psychologues démentent le rapport de cause à effet entre jeux vidéo et violence. Aucune étude ne montre de lien de causalité entre un jeu violent et un individu violent, et comme une très grande majorité de jeunes y jouent, il est difficile de prendre en compte cet argument là. La psychologue clinicienne et spécialiste des comportements numériques Vanessa Lalo démentait devant France Culture :
Que ce soit sur Candy Crush, sur Mario Kart ou sur un jeu vidéo où on tue à la 1re personne, le résultat est le même. Le jeu vidéo ne va pas rendre violent à proprement parler. Au contraire, on a pu prouver depuis les années 1990, qu'à chaque sortie de jeu vidéo violent on observe une baisse de la criminalité, en tout cas aux États-Unis. Au contraire, certaines études tendent même à montrer que jouer aux jeux vidéo permet de se décharger de la violence du quotidien.
Les politiques semblent voir en le jeu vidéo le coupable idéal dans certaines affaires. Mais cette suspicion ne viendra t'elle pas davantage d'une méconnaissance générale envers ce milieu par la classe politique ? Encore aujourd'hui, certains définissent encore derrière le terme de gamer un geek accro asocial enfermé dans sa chambre à longueur de journée, et particulièrement instable, donc potentiellement violent.
N'hésitez pas, de votre côté, à partager votre opinion autour de ce débat entre jeu vidéo et violence au quotidien.