Avec Netflix, la nouvelle ère des cartoons ?

Le mois d’août pourrait s’avérer précurseur dans le monde des cartoons. Tandis que Netflix dévoile consécutivement ses deux nouvelles séries Désenchantée et Paradise PD, les nombreuses attentes et le succès programmé des productions mènent à penser que les cartoons ont de beaux jours devant eux.

De l’autre côté de l’Atlantique, voilà désormais des années que quelques statistiques cherchent à prouver la déchéance des cartoons. En effet, en termes d’audiences brutes, force est de constater que les séries animées n’ont plus le même succès qu’auparavant. On relève d’ailleurs que les cinq grosses productions américaines en la matière - à savoir Les Simpsons, South Park, Family Guy, American Dad! et Futurama - perdent de la vitesse au fur et à mesure des saisons.

Netflix, le trouble-fête

Une série est venue récemment bousculer, non seulement la hiérarchie des séries animées, mais également leur mode de fonctionnement : Rick & Morty. Publié sur Adult Swim, qui conserve les contrats avec les créateurs, la série est également disponible sur Netflix dans la plupart des pays. À proprement parler, il ne s’agit pas d’une "série Netflix", mais plutôt d’une série qui profite de la plateforme streaming, en plus de ses audiences télévisées. Dans les pays étrangers, les diffusions en direct n’étant pas possibles via la chaîne américaine, Netflix a contribué à populariser Rick & Morty.

D’autres séries ont également suivi ce procédé, à l’image de Bojack Horseman. D’autres, encore, ont noué un partenariat avec Netflix en plus de leur diffusion originale. Family Guy notamment, ainsi que Futurama sont désormais disponibles sur la plateforme. Aveu de faiblesse ? Pas uniquement, c’est plutôt une autre manière d’envisager le succès d’un cartoon.

Le modèle parfait ?

Le modèle "Netflix & Chill" n’a jamais paru aussi efficace que pour les cartoons. Laisser les épisodes défiler, en faisant ce que l’on veut à côté et surtout, SURTOUT, pouvoir éventuellement zapper ceux que l’on aurait déjà vu. C’est notamment l’un des reproches majeurs qui est fait aux chaînes françaises disposant des droits de certaines séries animées, diffusant simplement toujours les mêmes. C’est ce qui explique également une chute des audiences : en parallèle du streaming et de Netflix, comment faire le poids en n’ayant que des droits limités, et surtout, en imposant des épisodes aux spectateurs ?

En effet, contrairement à toute série lambda, les cartoons n’ont pas forcément besoin d’une lecture linéaire qui permettrait de comprendre l’histoire. Les épisodes peuvent être pris indépendamment les uns des autres. C’est ce qui fait leur force, et ce qui prouve également que l’association avec Netflix, qui laisse libre choix aux utilisateurs, conserve de belles promesses.

L’association du futur ?

Dernièrement, l’ultra-influent Matt Groening, papa, en outre, des Simpson et de  Futurama a misé sur Netflix pour la diffusion de sa prochaine Désenchantée. C’est un message fort : Matt Groening, contrairement à certains producteurs en manque de soutien, se rétractant sur Netflix, aurait pu tenter d’autres socles pour sa production. Le fait de choisir Netflix démontre que le modèle est prometteur, même pour ceux qui ont déjà une (énorme) valeur dans le milieu.

Enfin, les cartoonists pourront se lâcher au niveau de leur humour. Chose qu’ils ne pouvaient faire que brièvement auparavant, les chartes des chaînes sur lesquelles les séries étaient diffusées bloquaient évidemment quelques propos ou autres blagues. Avec Paradise PD et Désenchantée prochainement, cet argument là est clairement le plus important. Trashs et sans retenu : les deux séries pourraient s’imposer comme de véritables chevaux de Troie pour forcer le destin des séries animées sur la plateforme rouge et noir.