Nosferatu : le premier film Harry Potter a influencé la direction du long-métrage
Sorti le mercredi 25 décembre 2024, Nosferatu est le dernier film de Robert Eggers. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne laisse personne indifférent. On apprend aujourd'hui comment la production du long-métrage a été influencée par le premier film Harry Potter.
Nosferatu influencé par un échec du premier Harry Potter ?
Pour de nombreux cinéphiles, Nosferatu de Robert Eggers était l'un des films les plus attendus de l'année. En plus d'être la promesse d'un grand film gothique, ce remake du classique du cinéma expressionniste de Friedrich Murnau était surtout l'occasion de retrouver l'un des cinéastes les plus talentueux de sa génération. Révélé avec son premier film The VVitch, Robert Eggers a réussi à se tailler une réputation de grand artisan du renouveau du cinéma horrifique et d'esthète obsessionnel. Ses films suivants The Lighthouse et The Northman ont également montré l'intérêt qu'éprouve le metteur en scène à l'égard des légendes et des mythes. Le voir ainsi se confronter au mythe de Dracula était donc, à plus d'un titre, digne d'intérêt.
Sorti le 25 décembre 2024, Nosferatu divise le public français, après avoir charmé la critique américaine qui lui avait réservé un accueil dithyrambique. Une partie des spectateurs acclame un sens de l'esthétique unique qui vient sublimer le récit de Bram Stoker, tandis que l'autre partie fustige certains choix artistiques, notamment l'apparence du Comte Orlock incarné par Bill Skarsgård. (L'auteur de ces lignes se range dans la première catégorie.) Quoi qu'il en soit, la promotion de Nosferatu nous permet d'en apprendre davantage sur sa production, et une interview parue dans The Hollywood Reporter est à ce titre pleine d'enseignements.
En effet, le réalisateur et scénariste américain Chris Columbus, que l'on connait notamment pour avoir été l'un des grands artisans du renouveau du cinéma américain de divertissement - puisqu'il a écrit dans les années 1980 les scénarios de Gremlins et des Goonies pour Amblin Entertainment - et pour avoir été le réalisateur des deux premiers films de la saga Harry Potter, a accordé une interview au Reporter en tant que producteur de Nosferatu. Il revient notamment sur la manière dont un échec de Harry Potter à l'école des sorciers a influencé sa relation avec Robert Eggers sur le tournage du long-métrage.
J'ai travaillé avec tellement de producteurs et de responsables de studio par le passé qui m'ont dit : "Désolé, tu ne peux pas avoir ça." Je déteste ça. Sur Harry Potter à l'école des sorciers, j'étais frustré par la séquence où les enfants tombent dans le Filet du Diable. La scène ne fonctionnait pas, et j'ai dit : "Je dois l'améliorer avec un peu de CGI." Et l'un des responsables m'a répondu : "Et bien, peu importe si cette scène n'est pas aussi réussie que les autres scènes du film. Ça va." Et je me suis dit : "Je ne veux jamais avoir cette attitude. Chaque scène doit être excellente, et il faut aider le réalisateur à réaliser sa vision."
Alors, quand j'ai entendu cela à propos de mon propre film, je me suis dit que je ne dirais jamais ça si je produisis pour quelqu'un d'autre. Je dis plutôt au réalisateur : "Nous devons t'aider à trouver la meilleure façon possible de réaliser cela." C'est donc une attitude positive, et Eleanor [Columbus, sa fille et partenaire de travail] l'a aussi. Nous sommes tous les deux des soutiens inébranlables de nos réalisateurs. Cela va probablement être le coup de grâce pour Maiden Voyage en tant qu'entreprise de production, mais notre philosophie, c'est que nous ne disons jamais non au réalisateur. Nous trouvons un moyen de faire en sorte que cela se produise. Nous disons au réalisateur : "Ne t'inquiète pas pour ça, c'est nous qui nous en chargeons."
Robert Eggers travaille avec Chris et Eleanor Columbus depuis son premier long-métrage, The VVitch. Et il semblerait en effet que le cinéaste jouit d'une liberté artistique presque totale, qui lui a permis entre autres d'utiliser une caméra des années 1940 pour réaliser The Lighthouse - qui rendait un vibrant hommage au cinéma expressionniste allemand - ou encore à tourner Nosferatu entre la République tchèque et la Roumanie, afin de capter au mieux l'ambiance d'une Bohême fantastique et gothique.
Et vous, que pensez-vous de Nosferatu de Robert Eggers ? N'hésitez pas à nous le dire dans l'espace commentaire. Si cet article vous a intéressé, nous vous encourageons à découvrir quel pourrait être le prochain film de Robert Eggers.