Capturer le CO2 ? Et pourquoi pas avec une colonne Morris !
C'est dans le 14e arrondissement de la capitale, Place Victor et Héléne Basch (ou plus connu sous le nom de "carrefour Alésia"), que va être installée une colonne Morris encore jamais vue. Une colonne remplie d'eau dans laquelle vont croître des millions de micro-algues. L'objectif étant que ces organismes végétaux photosynthétiques capturent le CO2 de l'air, et rejettent de l'oxygène.
Un puits de carbone digne de 100 arbres
Cette colonne, qui aurait donc la même fonction qu'un arbre, mais à une échelle bien plus importante : "Un puits de carbone de 1m3 d'eau permet de fixer une quantité de CO2 équivalente à celles de 100 arbres". C'est en tous les cas ce que chiffraient les concepteurs de ce dispositif en 2015. Un tel équipement pourrait fixer "au minimum" une tonne de CO2 en une année, un chiffre faramineux. Célia Blauel, adjointe au maire du 14e arrondissement de Paris où la colonne est en cours d'installation, a confié ceci :
Les travaux d'installation de la colonne ont commencé début avril 2017 et devraient s'achever début mai, pour une mise en service avant l'été. Il s'agit d'une initiative portée par Suez, qui se charge d'installer et de concevoir un protocole de suivi et d'évaluation des performances de ce dispositif. Paris ne joue que le rôle de territoire d'expérimentation dans le cadre de notre politique de lutte contre le dérèglement climatique.
L'objectif de Suez n'est autre que d'évaluer les performances et les difficultés éventuelles que pourraient poser ou non une colonne telle que celle-ci dans un milieu urbain.
Une colonne qui a ses limites
Il est tout de même bon de savoir que si cette colonne s'avère efficace, elle aura ses limites. En effet, elle ne le sera probablement que contre un seul type de gaz à effet de serre : le CO2. Une capture loin d'être inutile, puisque selon une étude de l'École nationale des travaux publics de l'État, chaque Français émet en moyenne deux tonnes de CO2 par an pour effectuer ses déplacements. Les algues dont il est question ne sont malheureusement pas capables, à priori, d'extraire de l'air d'autres polluants tels que les oxydes d'azote (NOx) dont le trafic routier est responsable de plus de la moitié des émissions, ou les particules en suspension. Il en va de même pour ce qui concerne le dioxyde de soufre (SO2), les composés organiques volatiles (COVs), le monoxyde de carbone (CO) ou encore les métaux lourds. Et puisqu'un schéma vaut mieux qu'on long discours :
Toujours est-il que selon Olivier Rousselot, les premiers résultats sont encourageants.
C'est assez enthousiasmant et ça a l'air de bien fonctionner. Il nous faut toutefois encore décortiquer le système et voir comment l'améliorer pour une éventuelle industrialisation.
A voir si la suite des aventures de la colonne Morris s'avère prometteuse, ce qui serait une grosse avancée dans le domaine de la pollution.
Plus sérieusement c'est quand même une très bonne idée même si ça ne remplace pas un parc dans les villes !
Or, "chaque Français émet en moyenne deux tonnes de CO2 par an pour effectuer ses déplacements."
Donc 2 colonnes Morris par habitant, juste pour le CO2, "un seul type de gaz à effet de serre".
Un chiffre faramineux, donc.