Le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam vient de rendre un rapport dans lequel il dresse une sorte de portrait robot des candidats au djihad. Oubliez toutes vos idées reçues, les profils sont particulièrement surprenants.
Le rapport du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam, un organisme privé, a été établi grâce aux témoignages de 160 familles touchées par le départ d'un ou plusieurs de leurs membres vers le djihad en Syrie ou en Irak. L'organisme, qui a pour but de combattre la radicalisation islamique, a tenté de dresser un portrait des candidats aux djihad. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les conclusions sont surprenantes. Alors que la plupart des préjugés nous feraient regarder vers des familles de confession musulmane, on apprend que 80% des familles ayant été interrogées se sont déclarées athées. Par ailleurs, 10% des familles uniquement comptent un grand-parent immigré. Le slogan pas d'amalgame n'a jamais été autant justifié. Si on s'intéresse aux classes sociales, une nouvelle fois, les milieux populaires ne sont pas les plus représentés (16%). Pire, les catégories supérieures affichent même 17%. Les classes moyennes représentent la grande majorité des candidats au djihad (67%). Notez que si les milieux éducatifs sont massivement représentés, c'est essentiellement dû à une volonté de témoigner plus forte. Pour consulter l'intégralité du rapport, c'est ici.
Des jeunes qui ont connu la dépression
Quand on regarde du côté de l'âge moyen des candidats au djihad, la tranche la plus représentée est celle des 15/21 ans (63%). Et si vous pensiez que les futurs djihadistes étaient tous des voyous multirécidivistes, le rapport conclu qu'ils ne sont que 5% à avoir commis des actes de petite délinquance. A l'inverse, 40% des candidats auraient été touchés plus ou moins fortement par la dépression. Le rapport émet donc "l'hypothèse que l'endoctrinement fonctionne plus facilement sur des jeunes hyper sensibles, qui se posent des questions sur le sens de leur vie".
Les jeux vidéo au coeur du recrutement
Sans surprise, Internet est le média le plus utilisé pour recruter les futurs djihadistes (91% des cas). Toutefois, les méthodes utilisées s'adaptent de plus en plus aux générations actuelles. C'est ainsi que les références à Call of Duty sont nombreuses pour tenter d'attirer les jeunes qui souhaitent combattre. Les djihadistes ciblent alors des jeunes garçons passionnés d'armes qui ont souvent été refoulés de l'armée ou de la police. "L’armée n’a pas voulu de lui, il fera sa guerre à lui" souligne le rapport. Idem du côté d'Assassin's Creed qui peut donner envie à certains jeunes de passer du virtuel au réel. Le synopsis du jeu présentent des similitudes avec les actions des terroristes : "le joueur doit obéir au Saint Maître de la confrérie dans l’intérêt supérieur de ramener la paix. Il appartient à un groupe d’élite identifiable seulement par ceux qui en font partie... La progression dans le jeu se réalisera donc par des meurtres comme le « jihadiste » dans sa démarche de purification du monde."
Parmi les autres techniques d'embrigadement, le rapport évoque de nombreux mythes utilisés comme celui du chevalier héroïque, celui de la cause humanitaire (notamment pour les jeunes filles), ou celui du porteur d'eau pour les personnes en quête d'un guide.
YouTube et les réseaux sociaux comme vecteurs
YouTube est l'un des moyens de propagation des messages des djihadistes, notamment via des vidéos de propagande utilisant la rengaine habituelle de la théorie du complot. Inévitablement, les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter sont largement utilisés pour diffuser des messages visant à enrôler de plus en plus de personnes. 11 septembre, apocalypse, francs maçons sont autant de levier utilisés pour faire basculer les candidats. Ces derniers n'ont même plus besoin de faire un détour par la case mosquée comme le souligne le rapport : "L'islam radical peut faire basculer des jeunes sans qu'ils n'aient participé à aucune prière. Certains sont partis ou voulaient partir en Syrie sans qu'aucune pratique religieuse ne soit décelée la veille."
Si ce rapport est très précieux, nous vous rappelons qu'il se base sur les témoignages de 160 familles et que si des chiffres portant sur tous les candidats étaient disponibles, ils pourraient changer légèrement la donne, mais sans pour autant inverser les tendances fortes, notamment celle de la présence massive de candidats issus de familles athées.
Par jeanLucasec, il y a 8 ans :
#pasdamalgame
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