Les films de Ridley Scott (Gladiator, Robin des Bois, Kingdom of Heaven...) sont ils vraiment fidèles à l'histoire ?
Après Kaamelott, Vikings et le film d’animation Pocahontas, je vous propose de comparer quelques films de sir Ridley Scott avec l’Histoire, 1492 : Christophe Colomb, Gladiator, Kingdom Of Heaven, et Robin des Bois. Mais avant de commencer notre voyage cinématographique à travers l’Histoire, je tiens à préciser que cet article sera moins "complet" que les précédents. Il vise plus à rendre hommage au travail d’un réalisateur que j’admire profondément. De plus, la pluralité des sujets ont rendu cet article difficile à écrire.
1/ 1492 : Christophe Colomb
Bien qu’il soit malheureusement très sous-estimé, 1492 : Christophe Colomb est un très beau film. Tout d’abord, Ridley Scott confirme qu’il est bien de retour depuis Thelma et Louise, suite à une traversée du désert (Legend, Traquée, Black Rain), et montre toute l’étendue de son talent de réalisateur. Plus qu’un film historique, 1492 est une fresque ! Ensuite, Scott offre à Gérard Depardieu, qui joue le célèbre navigateur génois, l’un de ses plus beaux rôles. Néanmoins, Ridley Scott, aussi passionné qu’il est d’Histoire, offre-t-il une vision réaliste de Colomb, fidèle au personnage histoirique ? Rien n’est moins sûr. En effet, la scénariste Roselyne Bosch et Ridley Scott ont fait un portrait plutôt lumineux du découvreur de l’Amérique. Et nous éloigne un peu de la réalité historique.
Si l’on en croit Laurent Vissière, membre du comité éditorial du magazine Historia, et maître de conférences réputé, Christophe Colomb était "un piètre géographe, et sa traversée de l’Atlantique repose sur un faisceau de théories fumeuses et délirantes". Tout d’abord, il est temps de mettre fin à une idée reçue particulièrement résistante (désolé Max Bird). Non, on n'a pas attendu la découverte de l’Amérique pour découvrir que la Terre est ronde. Aristote avançait déjà l’hypothèse de rejoindre l’Asie par l’Ouest. Platon affirmait d’ailleurs que la terre était "sphérique". Christophe Colomb désirait donc suivre l’exhortation d’Aristote, et rejoindre l’Asie par l’Ouest, sans imaginer une seule seconde qu’il se heurterait à un nouveau continent. Christophe Colomb, qui était aussi nul en calcul qu’en géographie (à prendre sur le ton de l’humour : je suis tout à fait conscient que Colomb n’avait pas les mêmes moyens que nous, en matière de calcul), a tenté de calculer la circonférence de la Terre. Problème : d’après ses estimations, le globe terrestre est ainsi diminué de 25 %, et la Chine se trouve d’après ses calculs… (je vous le donne en mille) : en Amérique, et plus particulièrement au niveau de la Floride. Les calculs et les estimations de Christophe Colomb sont contestés par les plus éminents scientifiques de l’époque : mais Christophe Colomb ne veut rien savoir ! Et, avec la bénédiction de la reine Isabelle la Catholique, Colomb embarque pour un voyage qui va changer à jamais la face du Monde.
Si Colomb avait promis à la Reine de créer une route vers l’Inde, et de trouver des richesses innombrables, il désirait surtout découvrir l’île de Cipango, véritable ligne de démarcation du continent asiatique, une île "très grande et très éloignée de la Chine". Une île qu’on connaît aujourd’hui sous le nom de Japon. Le Japon avait été désigné par le nom de Jih pen kuo par Marco Polo, ce qui signifie "Pays du Soleil-Levant". Et Jih pen kuo est devenu Cipango. Problème : Marco Polo, s’il a parlé effectivement de Cipango, s’il a fait une description très précise de ses innombrables richesses, il n’y était jamais allé. En octobre 1492, Colomb débarque à Guanahani. Il y rencontre des peuples indigènes. D’après Dee Brown dans Enterre mon coeur à Wounded Knee , les peuples rencontrés par Colomb étaient particulièrement accueillants. Comprenant néanmoins qu’il n’est pas arrivé sur Cipango, étant donné le peu de richesses qu’il voit au premier abord, Colomb demande aux indigènes où se trouve Cipango. Les amérindiens mentionnent alors l’île de Cuba, une grande île pleine de richesses. Problème : Cuba n’est pas Cipango. Il se tourne alors vers l’île de Hispaniola, plus tard rebaptisée Haïti.
On connaît la suite : Christophe Colomb retourne en Europe, et fera deux autre voyages vers l’Amérique. Mais il n’a jamais eu conscience d’avoir découvert un Nouveau Monde. Seulement d’avoir trouvé une autre route menant vers l’Asie. Ridley Scott a-t-il véritablement trahi le personnage de Christophe Colomb ? Et, si oui, dans quel but ? Il est vrai que le Colomb du film n’a rien du piètre géographe, qui a passé sa vie coincé dans un rêve, tel qu’était le vrai Christophe Colomb. Même s’il est traversé par une crise mystique, cela n’est pas suffisant : Colomb était avant tout un rêveur. Un rêveur éternel. Et c’est d’ailleurs ce qui fait toute la beauté de son histoire : l’Amérique a été découverte par un homme qui refusait l’évidence. Christophe Colomb ne voulait pas de cette "prétendue" découverte, et il est donc resté persuadé du fait qu’il n’avait fait qu’accoster en Asie.
2/ Gladiator
La filmographie de Ridley Scott regorge de chefs d’oeuvre : Alien, Blade Runner, Thelma et Louise, La Chute du Faucon Noir, Kingdom of Heaven, American Gangster. Et, Gladiator est à mes yeux son plus beau film. Certaines personnes lui préféreront peut-être Alien ou Blade Runner. Si l’histoire est ouvertement romanesque (le général Maximus n’existe pas !), le film se veut comme une fresque historique. Si les discours politiques nous en disent long sur la République romaine, le personnage qui m’intéresse le plus au niveau historique reste l’empereur Commode, ennemi juré du gladiateur Maximus. Et ce, malgré le fait que le scénario ne soit pas fidèle à l’Histoire.
Tout d’abord, si Commode était bien le fils de Marc Aurèle, s’il n’avait effectivement pas la confiance de son père, Commode n’a jamais été coupable d’un parricide. Marc Aurèle est mort en Pannonie, en mars 180, frappé par la Peste antonine. Pourquoi dans ce cas Scott et son équipe ont-ils fait de Commode un meurtrier ? Pour plusieurs raisons sans doute. Tout d’abord, la relation entre père et fils devient, par la présence du parricide, digne d’une tragédie grecque voire d’une pièce de William Shakespeare. Et il est indéniable que Ridley Scott et ses scénaristes ont été fortement influencés par les codes de la tragédie classique. Bien évidemment, le parricide complexifie la relation entre Marc Aurèle et son fils, la rend à la fois passionnelle, tragique, grave, magnifique. Eh oui, on peut dire (sans passer pour un psychopathe qui plus est) que le parricide embellie l’Histoire dans ce cas précis. Ensuite, le parricide permet d’insister sur une réalité historique : effectivement, l’on peut imaginer que la relation entre Marc Aurèle et son fils Commode n’était pas rose tous les jours, Aurèle n'ayant accordé, semble-t-il, que peu de crédit à son fils, puisqu’il a créé un conseil d’amici pour l’entourer durant son règne. Le parricide permet donc d’insister sur une relation difficile.
Enfin, on pourrait interpréter ce meurtre d’une autre manière : et si, par ce meurtre, Scott et son équipe de scénaristes, avaient voulu mettre dans Commode le souvenir de plusieurs empereurs romains ? Car, si l’on reconnaît quelques traits de son caractère, notamment son goût prononcé pour les jeux du cirque (Commode, se prenant pour Hercule, aurait participé, d’après les chroniques antiques, à plus de 700 combats de gladiateurs) et sa profonde paranoïa, on lui attribut dans Gladiator de nombreux points biographiques qui appartiennent en vérité à d’autres empereurs. Par exemple, il n’a jamais été mentionné que Commode avait des pulsions incestueuses pour sa sœur. Alors que Caligula oui. De même, bien qu’il ait eu une éducation militaire et politique très développée (tribun à 14 ans, consul à 17 ans), il n’est pas particulièrement raffiné, et ne s’intéressait à rien d’autre qu’aux gladiateurs. Ce raffinement, dans le film, le rapprocherait plus de Néron… Ainsi, à travers Commode, les scénaristes semblent dresser le portrait d’un empire en perdition. On peut néanmoins, comme l’ont fait de nombreux historiens, regretter ces inexactitudes historiques. D’autant plus qu’on a l’impression de passer à côté du personnage de Commode, dont on n'a qu’un pâle reflet de la démesure. Commode était un personnage particulièrement complexe. Nombreuses sont ses exactions que les historiens s’accordent à interpréter comme la volonté de caricaturer les institutions romaines, de les tourner en dérision. Comme lorsque, à la manière de César, qui avait rajouté au calendrier le mois de Julius (juillet) et Auguste le mois d’Augustus (août), Commode avait remplacé tout le calendrier d’alors par son nom et ses surnoms. Remplacer le mois d’Augustus par le mois de Commodus, n’est-ce pas une manière de provoquer, de s’attaquer l’institution impériale ?
Commode, bien que profondément atteint mentalement, demeure un personnage passionnant. De la psychologie de bas étage nous permet de faire un lien possible entre sa démesure caustique, qui portait atteinte aux valeurs romaines, et l’insulte commise par son père, lorsqu’il a dévalué son statut d’empereur en formant autour de lui un cercle d’amici. Malgré cela, malgré cette représentation presque erronée, à la fois grossie et amoindrie de Commode, le personnage du film demeure particulièrement intéressant. À la fois par sa fonction de représentation d’une pléiade d’empereurs romains de la démesure (Néron, Caligula, Commode), mais également parce qu’il s’agit d’un personnage particulièrement touchant, dont on comprend la souffrance. D’autant que Joaquin Phoenix, l’acteur qui l’interprète, est prodigieux dans ce rôle d’empereur torturé. Il me semble d’ailleurs important de rendre à César ce qui appartient à César (si j’ose dire). Malgré de nombreuses erreurs historiques (sans doute volontaires, comme nous venons de le voir), le film tient également compte de nombreux autres éléments vraiment historiques. Comme la relation tumultueuse entre Commode et le Sénat, ou le fait que cet empereur a bel et bien été assassiné par un esclave. Bien que ce n’était pas Maximus (qui n’a jamais existé)… Bien que ce n’était pas également par un gladiateur, mais par un esclave grec, qui sous l’ordre de la maîtresse de l’Empereur et de sénateurs qui allaient être condamnés à mort, l’a étranglé dans sa baignoire.
Il demeure que Gladiator reste un chef d’oeuvre, à la réalisation sublime, au jeu d’acteur parfait, aux scènes d’action épiques, aux décors et aux costumes grandioses, et à la musique prodigieuse (Now we are free, j’en frissonne encore!). Dernière parenthèse avant de passer au film suivant : si vous n’êtes pas convaincu par la possibilité que Commode soit la synthèse de plusieurs empereurs romains, songez que Maximus suit le même schéma. On peut voir dans ce personnage de fiction les figures historiques, notamment Narcisse (l’esclave grec qui a assassiné Commode) et Spartacus (le gladiateur qui a instigué une grande révolte d’esclaves).
3/ Kingdom of Heaven
S’il n’a pas eu un très grand succès auprès du box-office mondial, Kingdom of Heaven reste à mes yeux l’un des meilleurs films de Ridley Scott, mais aussi, et surtout, l’un des plus grands films jamais réalisé sur le Moyen-Âge. Le Docteur Nancy Caciola de l’Université de Californie de San Diego a ainsi rapporté que Kingdom of Heaven "restitue à merveille l’aspect et l’ambiance du Moyen-Âge". Malgré d’évidentes erreurs historiques, le film reste particulièrement instructif sur l’Histoire. Toutefois, ces quelques erreurs permettent en vérité de faire passer un message de tolérance, que la simple vérité historique n’aurait pu dire. Ainsi, Ridley Scott se débrouille-t-il à merveille avec un sujet particulièrement polémique (faire un film sur les croisades peu de temps après le 11 septembre 2001, et en pleine guerre d’Irak, ça peut en surprendre plus d’un), pour faire un film tour à tour historique et politique. Une merveille.
Les principales erreurs historiques concernent, de manière majoritaire, les personnages du film. Car, bon nombres d’entre eux, ont véritablement existé. C’est le cas, bien évidemment, de Saladin, le dirigeant de la dynastie ayyoubide, et principal acteur de la reconquête de Jérusalem par les musulmans en 1187. C’est le cas également du roi Baudouin IV de Jérusalem, qui bien que lépreux, reste aujourd’hui connu comme étant l’un des plus grands rois de la Ville Sainte, comme nous l’affirment les historiens.
D’autres personnages, de premier plan dans le film, mais moins souvent cités dans les livres d’Histoires, ont également réellement existé. Parmi eux, Renaud de Châtillon. La description de ce sinistre personnage dans le film est, semble-t-il, plutôt fidèle à ce qu’il était dans la vraie vie. Seule différence majeure : Renaud de Châtillon n’était pas un templier, mais un de leurs plus fidèles alliés. Il multipliait les provocations envers les musulmans, pillant, saccageant, massacrant, notamment une caravane musulmane se rendant à La Mecque. Les chroniqueurs francs de l’époque ont tenté d’amoindrir la gravité des actions commises par Renaud de Châtillon. Tandis que les chroniqueurs musulmans le décrivaient comme un véritable bourreau. Ridley Scott et son scénariste, William Monahan, semble donner plus de crédit aux chroniqueurs musulmans. Pour insister sur le sadisme de ce bourreau, ils lui font commettre un meurtre symbolique, sans que celui-ci ne soit attesté par les Historiens ou par les chroniqueurs : le meurtre de la sœur de Saladin.
Du reste, le film retrace bien la vie de Renaud de Châtillon. De son influence grandissante à Jérusalem à sa mort, tué par Saladin après la Bataille de Hattin, en passant par sa retraite à Kérak et le massacre de la caravane se rendant à la Mecque, tout y est. On peut néanmoins regretter que son rôle à Jérusalem ait été amoindri par l’équipe du film. Les Historiens attestent que, lors du règne de son ami Guy de Lusignan, c’était Renaud de Châtillon qui tirait les ficelles, et qui influençait ce mauvais roi. Cependant, amoindrir le rôle de Renaud de Châtillon au profit de celui de Guy, permettait de faire de ce dernier un faire-valoir intéressant pour les personnages de Baudouin IV (insistant sur la médiocrité de Gui en tant que roi) et Balian d’Ibelin (son rival à tous les points de vue, notamment au niveau sentimental : Balian couchant avec Sibylle, la femme de Guy. Sibylle et Balian d’Ibelin, quant à eux, voient leurs vies modifiées pour les besoins du film. Notamment, lorsque le scénariste leur invente une histoire amoureuse, alors qu’ils ne l’ont jamais été (bien que Sibylle ait été fiancée à un frère de Balian). On peut se demander les raisons de cette modification : j’y vois, personnellement, la volonté de la part de Scott et de son scénariste, d’unir par ces deux personnages les chrétiens d’Occident et les chrétiens d’Orient. On se souvient tous de cette phrase que prononce Sibylle avant de coucher avec Balian : "Ici, en Orient, tout ne peut être que lumière entre deux êtres." De plus, cette histoire d’amour permet de rapprocher plus encore Balian des idéaux de bonne entente entre les deux religions qu’incarne Baudouin IV, puisque en épousant Sibylle, sœur du roi défunt, Balian devient son beau-frère, et prend la relève. Enfin, d’est aussi l’occasion de donner à ce bon chevalier un dilemme moral, puisque Sibylle est la femme d’un autre (entre autre son plus grand rival, Guy de Lusignan).
D’autres changements ont été opérés pour le personnage de Balian. Ce dernier n’est pas le bâtard de Godefroy d’Ibelin, mais de Barisan d’Ibelin, dont il est le fils légitime. À noter également que Godefroy d’Ibelin, qu’incarne à merveille Liam Neeson, n’a jamais existé, et n’est qu’un mélange entre Barisan d’Ibelin et Godefroi de Bouillon. Godefroi de Bouillon, mort 87 ans avant la prise de Jérusalem par Saladin, qui clôture le film, et reste un modèle d’intégrité aux yeux des chroniqueurs. Ayant participé à la première Croisade (celle qui a débuté en 1095, soit 92 ans avant la prise de Jérusalem décrite dans Kingdom of Heaven), il n’a pas, contrairement à ses frères d’armes, torturé et massacré les musulmans présents à Jérusalem, se contentant de prier sur le Mont des Oliviers. C’est ce que nous rapporte Albert d’Aix en 1100 dans ses chroniques. Enfin, Godefroi de Bouillon fait partie des Neuf Preux. Les Neufs Preux sont, selon Jacques de Longuyon (poète du XIVème siècle), les neuf héros païens, bibliques et chrétiens qui incarnent toutes les vertus et idéaux de la chevalerie. Voici leurs noms : Hector (de Troie), Alexandre Le Grand, Jules César, Josué (le successeur de Moïse dans l’Ancien Testament), Judas Maccabée (pas Judas Iscariote, l’homme qui a trahi le Christ, mais le chef de la Révolte des Maccabées contre les Séleucides, de 175 à 140 av. notre ère), le Roi Arthur (oui, Alexandre Astier is the best!), Charlemagne et Godefroi de Bouillon. Ainsi, en faisant une filiation entre Balian et Godefroi de Bouillon à travers le personnage de fiction Godefroy d’Ibelin, l’équipe scénaristique faisait de Balian un idéal de chevalerie. Ce qui dénote une grande connaissance en Histoire, vous en conviendrez… Autre différence majeure entre l’Histoire de Balian et son adaptation dans le film, Balian n’a pas grandi dans le nord de la France, mais bien en Terre Sainte. Il faut néanmoins comprendre que déplacer son histoire vers l’Europe, permettait de lui faire suivre le destins de nombreux croisés, cherchant la rédemption. Ainsi, Balian symbolise-t-il dans sa recherche spirituelle le destin de nombreux hommes de l’époque. Un choix judicieux. Enfin, il est resté en Terre Sainte, et n’est pas retourné en France.
Bref, Kingdom of Heaven a certaines différences avec l’Histoire, mais il s’agit d’aider le message politique de l’oeuvre et de tracer une trame narrative intéressante.
4/ Robin des Bois
Si le Robin des Bois de Ridley Scott a reçu des critiques très mitigées, je l’ai énormément apprécié. Robin des Bois par le réalisateur de Gladiator a un très grand intérêt, pour qui s’intéresse à l’Histoire. Bien que je puisse comprendre que l’on puisse apprécier d’avantage Robin des Bois : Prince des voleurs, avec Kevin Costner, Morgan Freeman et Alan Rickman.
Ridley Scott prend le parti de raconter l’histoire de Robin des Bois avant qu’il ne devienne ce héros légendaire. On peut difficilement lui reprocher le traitement du personnage de Robin des Bois, ce dernier étant un personnage de fiction, autour duquel s’articule tout une mythologie. On peut néanmoins analyser le début du film à la lumière de ce que nous savons de Richard Coeur de Lion, puisque le film commence par le siège de Châlus, où le roi Richard fut mortellement blessé. Et force est de constater que l’équipe du film fait une erreur monumentale. Il ne s’agissait pas d’une guerre entre français et anglais, puisque que le roi Richard était français (par sa mère, Aliénor d’Aquitaine, et par son père, Henri II d’Angleterre, aussi duc de Normandie, et comte d’Anjou et du Maine). Richard Coeur de Lion ne faisait que rester sur ses terres françaises, et faisait face à un vassal récalcitrant. Comment expliquer cette erreur ? Sans doute un peu d’ignorance historique. Ou peut-être l’équipe du film voulait-elle saisir l’opportunité de raconter l’histoire de l’Angleterre à travers celle de Robin des Bois, d’où l’importance des français, comme belligérants principaux du film.
Cette hypothèse n’est pas à prendre à la légère, il me semble. Car, Ridley Scott place l’Histoire de Robin des Bois dans un contexte historique réaliste et vérifié : celui de la grave crise politique et sociale qu’a dû subir l’Angleterre pendant le règne de Jean sans terre, frère benjamin et successeur de Richard Coeur de Lion. En effet, le roi Jean devait faire face à la menace française, et au roi de France Philippe II. Par son côté despotique, et par ses taxes toujours plus nombreuses, il a réussi à se mettre à dos les barrons d’Angleterre, ce qui a conduit à la rédaction de la Magna Carta. Tout cela est expliqué dans le film. Néanmoins, on remarque que Ridley Scott et l’équipe scénaristique du film ont délibérément voulu faire du roi Jean sans terre un deuxième Commode (voir Gladiator). Notamment en faisant un fils peu aimé de ses parents. Ce qui est faux, d’un point de vue historique. Bien qu’affublé du surnom de "Jean sans terre", du fait de son statut de dernier né du roi Henri II d’Angleterre, Jean était en vérité le favori de son père, suite à la révolte de ses frères aînés. De même, il aurait été intéressant d’illustrer le personnage de Jean sans terre pendant que Richard participait à la Troisième Croisade, en mentionnant le fait qu’il ait tenté de prendre le pouvoir pendant l’absence de son frère.
Si l’Histoire de Jean sans terre vous intéresse, je vous conseille vivement la lecture de la pièce Le roi Jean, écrite par le légendaire William Shakespeare. Très instructif !
Pour clôturer cet article, je dirai que Ridley Scott a réalisé trois autres films historiques. Les Duellistes, La Chute du Faucon Noir et Exodus. J’ai choisi de ne pas en parler. J’adore les deux premiers films, mais ne connaît pas suffisamment leurs sujets. Quand au troisième, bien que j’aie beaucoup lu sur le personnage de Moïse, le film ne m’a pas du tout convaincu.
Quel film ou quelle série souhaitez-vous que nous analysions la prochaine fois ? Dites-le nous en commentaire !
Je nuancerai cependant en soulignant que c'est dommage de parler d'erreurs historiques dans des films alors que l'une des plus grandes erreurs historique au monde est encore mentionnée ici -peut-être même est-ce la plus grande erreur de toute l'Histoire-. Je parle bien entendu de la découverte de l'Amérique. Cela faisait des décennies que l'on parle d'une théorie comme quoi les vikings l'auraient découvertes bien avant, mais depuis plusieurs années cela été prouvé par de nombreuses fouilles archéologique qui datent ces découvertes aux alentours de l'an 1000, soit 5 siècles avant. Principalement en Terre-Neuve, dans le Canada, qui fut baptisé Vinland par les Vikings (expédition menée par Leif Erikson, fils de Erik Thorvaldson connu sous le nom de "Erik le Rouge", explorateur qui a découvert le Groendland). Cependant cela ne se limite pas qu'à cette presque-île. Puisqu'une épave de langship ou communément appelé "drakkar" a été découverte dans une rivière prêt du Missippi.
Même si j'ai bien conscience que ma précision va sans doute trop loin pour la thématique de l'article et que cette période n'a rien à voir avec celles de ces films cités. L'histoire est avant tout d'enseigner la vérité sur notre passé et continuer d'attribuer les mérites de cette découverte à Christophe Colomb est une grave erreur à mes yeux que je ne supporte plus de voir.
Néanmoins, merci beaucoup pour ce riche article.
Actuellement , dernièrement même avec les chinois , des scientifiques européens sont entrain de numérisé toutes les archives de cette époque et ils se sont aperçus que tout ce décrit Christophe COLOMB est vrai pour la simple et bonne raison , qu'il suivait un chemin postale ( la poste de l'époque ) pour ses déplacements .
Et ils se sont aussi aperçus que la muraille de chine à ce moment n'existait plus , elle était déjà en ruine , ce qui explique pourquoi il n' y fait pas références dans ses écrits puisque déjà ce monument relevait du passé et ne servait à rien .
Ce que j'ai dit est passé dans un reportage récent d'arte sortit en 2016, ne le retrouvant pas avec google , vous n'avez plus qu'à attendre une rediff , désolé .
En fait tout ce que j'ai dit fait référence à Marco POLO et son oeuvre " Le livre des merveilles " :
https://youtube.com/watch/?v=Dyj1jxB_pS0
Vous auriez pu aussi parler de la "beauté" de l'histoire de ces indigènes et du sort qu'ils ont subit par les colons espagnols x) .. vous savez , la crucifixions, les massacrent , les viols, tout çà tout çà ..