Ces étranges spécimens écrasés sur la Lune auraient pu survivre aux conditions extrêmes
Le 22 février 2019, une sonde spatiale était mise en orbite autour de la Lune avec comme objectif d’alunir. À son bord, elle transportait de petits spécimens appelés tardigrades. Problème, elle connut un problème amorçant sa descente, et s’écrasa à plus de 3 000 km/h sur notre satellite. Des photographies de l'impact révèlent de nombreux débris disséminés sur notre satellite. Qu'en est-il des tardigrades échoués ? Ont-ils pu survivre dans ces conditions ? Et pourquoi étaient-ils à bord ?
Les tardigrades, de minuscules invertébrés pourtant quasi indestructibles
Qualifiés d'espèce animales parmi les plus robustes au monde, les tardigrades, aussi appelés « oursons d’eau », sont de minuscules invertébrés, terrestres ou aquatiques, mesurant en moyenne un millimètre. Proches des arthropodes, tels que l'insecte ou les arachnides, ils ressemblent à un microscopique ver blanc. Plusieurs experts parlent des tardigrades comme une espèce extrêmement robuste et quasiment indestructible. En effet, "ils peuvent en effet mettre leur métabolisme à l’arrêt, notamment en perdant jusqu’à 95 % de leur eau corporelle. Cette déshydratation déforme le corps dont la taille peut diminuer de moitié. Les pattes disparaissent, seules les griffes sont encore visibles. Cet état appelé cryptobiose persiste jusqu’à ce que les conditions redeviennent favorables". Comme le rappelle la revue Sciences & Vie.
Les tardigrades sont également aptes à vivre dans le vide spatial, selon une expérience à l’université de Kyoto en 2007, mais aussi résister aux radiations extrêmes, aux pressions très faibles et fortes, ou à des températures basses (– 272 °C) et élevées (+150 °C).
Les Tardigrades ont-ils pu survivre, 5 ans après le crash ?
À l'époque, en 2019, les tardigrades ont été choisis pour faire partie du voyage spatial en compagnie de tout ce qui peut permettre à "une sauvegarde de la planète Terre" et de l'espèce humaine. Une sorte de bibliothèque de souvenirs humains dans l'espace de la taille d'un DVD accrochée à la sonde israélienne Bereshit (échantillons de lieux sacrés, échantillons de sang de 24 personnalités, le wikipédia en anglais, des milliers de livres classiques, et donc des tardigrades déshydratés).
Après le crash de la sonde le 11 avril 2019, le cofondateur de la Fondation Arch Mission, une association consacrée à la diffusion du savoir humain dans le système solaire à l'origine de la mission déclare : « Nous pensons que les chances de survie des tardigrades sont extrêmement élevées ».
Aujourd'hui, le son de cloche n'est plus le même. Sans eau, ni oxygène, ni microalgues (dont ils se nourrissent), les tardigrades ne pourront jamais survivre selon les experts. Des tests au laboratoire ont montré que des spécimens congelés étaient intacts après un choc à 2600 km/h sous vide sur du sable mais étaient mutilés au-delà de 3000 km/h. De plus, ils doivent résister à l’absence d’eau et supporter un froid de – 170 à -190 °C et une chaleur de 100 à 120 °C durant le jour. Science & Vie rappelle que même la sonde n’était pas prévue pour résister à de telles amplitudes.