Science : des scientifiques ont percé les origines de la peste
Au XIVème siècle, une maladie extrêmement mortelle a décimé approximativement 60 % de la population européenne en seulement huit ans. On parle évidemment de la peste noire, une maladie extrêmement contagieuse et aujourd’hui très célèbre. Récemment, des scientifiques viennent de percer l’un de ses plus grands secrets : ses origines.
Les origines de la peste
Au XIVème siècle, une épidémie de peste noire a entraîné un taux de mortalité historique en Europe. En seulement 8 ans, cette maladie extrêmement contagieuse a décimé plus de 60 % de la population européenne. L’épidémie de la peste noire a atteint l’Europe en 1346 par le bassin méditerranéen, notamment via les navires de transports et de marchandises. En plus d’un taux de mortalité très élevé en Europe, la peste noire a également fortement touché le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Elle a également marqué une longue vague d’épidémie qui a régulièrement ressurgit par intermittence pendant presque 500 ans.
L’une des grandes questions autour de cette pandémie de la peste noire concerne évidemment ses origines. Pendant très longtemps, l’origine de la peste a animé les débats auprès de la sphère scientifique. L’une des hypothèses les plus avancées par les scientifiques est que la peste est née en Chine. Mais aucune preuve concrète n’a jamais détaillé cette théorie.
L’avis des scientifiques
Récemment, des scientifiques ont répondu à cette vaste question et ont pu déterminer les origines de la peste. Grâce à l’ADN d’humains décédés issus d’un site funéraire du XIVème siècle dans le nord de l’actuel Kirghizistan, les scientifiques ont pu déterminer les origines de la peste en Europe. Phil Slavin, un professeur de l’Université de Stirling en Ecosse, a eu connaissance de l’existence de deux sites funéraires médiévaux au Kirghizistan. Sur plus de 400 pierres tombales, une centaine étaient datées de 1338-1339, soit peu de temps avant le début de la pandémie, et avait une épitaphe mentionnant une mort par pestilence.
Pour trouver les causes de ces décès, les chercheurs ont fouillé dans l’ADN dentaire de 7 squelettes. Comme l’explique Maria Spyrou, une chercheuse allemande :
La pulpe dentaire est une source précieuse, car c’est une zone très vascularisée qui donne une forte chance de détecter des pathogènes dans le sang.
L’ADN a ensuite été séquencé puis comparé à une base de données contenant le génome de milliers de bactéries. Grâce aux résultats obtenus, les chercheurs ont appris que les corps étudiés avaient été infectés par la bactérie Yersinia pestis, responsable du développement de la peste noire. Cette communauté au Kirghizistan avait donc été victime du même fléau qui a frappé peu de temps après l’Europe. Les scientifiques ont également pu déterminer que cette bactérie est une souche de la peste noire. Celle qui se trouve à la base de l’arbre généalogique de la peste.
Ces découvertes poussent les scientifiques à penser que le Kirghizistan a été le point de départ de l’épidémie de peste en Europe. De plus, des études sur les rongeurs ont décelé des traces d’une souche de cette bactérie dans leur ADN. « La plus proche qu’on ait trouvé dans le monde » a précisé Johannes Krause, chercheur à l’Institut Max Planck.
Malgré les croyances populaires, la peste n’a jamais été éradiquée de la surface de la Terre. Chaque année, des milliers de personnes sont infectées, notamment en Asie centrale. Mais grâce aux méthodes de médecine actuelle, le risque de pandémie mondiale est pratiquement nulle.
Je donne peu de chance aux personnes qui ont dû se faire hospitaliser (même ceux qui ont juste recu de l'oxygène pur) de survie à l'époque de la peste.
Les personnes hospitalisées (même celles recevant de l'oxygène pur) avaient, à mon avis, des chances de survie très limitées pendant la pandémie.