La notoriété de J.R.R. Tolkien a explosé après l’adaptation de sa saga Le Seigneur des Anneaux au cinéma. Considéré comme étant un des pères de la fantasy moderne, Tolkien est connu et reconnu dans le monde entier pour ses romans tels que Le Hobbit, Le Seigneur des Anneaux et Le Silmarillion. L’auteur a inventé des langues parlées qu’il est même possible d’apprendre en Angleterre.
Avec son succès et sa notoriété, suite à de nombreuses lectures, l’auteur est souvent accusé de racisme. Nous vous proposons de faire un tour d’horizon de ces différentes légendes qui poursuivent cet auteur et tenter de rétablir la vérité sur ce monstre sacré de la fantasy.
Accusé de discrimination raciale…
La première accusation, celle qui circule le plus souvent, reste celle de la discrimination raciale. L’univers du Seigneur des Anneaux regorge de races (Hobbits, Humains, Elfes, Orques…) qui possèdent des caractéristiques propres. Parmi elles, on peut souligner celle des Orques qui sont souvent noirs, laids et primitifs ou les Hobbits qui ont la réputation d’être flemmards, bon vivants et naïfs. Bref, des stéréotypes bien ancrés.
Selon un journaliste du Sydney Morning Herald, Chris Henning n’hésite pas à faire un parallèle assez rapide entre la description des nains de Tolkien (petits, poilus, nez crochu, avides d’or, sans terre…) et celle des juifs véhiculée par les nazis. Un peu rapide comme comparaison. Mais il n’est pas sans rappeler que des Italiens de la National Alliance (des extrémistes de droite) ont tenté de s’approprier Le Seigneur des Anneaux, voyant dans l’œuvre de Tolkien une glorification de leurs valeurs.
Rappelons que dans les ouvrages de Tolkien, la plupart des elfes sont bruns ou avec des cheveux argentés et non blonds. Oublions l'argument des elfes aryens donc ! Concernant les nains, il suffit de se pencher un peu dans la mythologie nordique pour voir que leur description est similaire à celle qu'en fait Tolkien. Point de caricature des juifs ici !
Un manichéisme grossier
D’autres journalistes, comme Patrick Besson, n’avait pas hésité à rebaptiser l’œuvre le Seigneur des Fachos dans laquelle l’auteur serait nostalgique d’un idéal germanique. Selon lui, l’opposition manichéenne entre le bien et le mal refléterait une vision raciste du monde. Pour d’autres, comme Isabelle Smadja, essayiste, elle perçoit le roman comme si Tolkien regrettait l’extension du nazisme en faisant le parallèle avec la fin de l’âge des Elfes.
D’autres accusations de racisme vont voir le jour comme celle de Stephen Shapiro, de l’université de Warwick, qui parle du passé de Tolkien comme étant un blanc issu d’une famille "bien blanche" en Afrique du Sud avec un serviteur noir. Les journalistes vont très vite en interprétation ! Juste au passage : ce fameux serviteur déjeunait et posait sur les photos avec la famille Tolkien. Cela choquait d’ailleurs de nombreux Sud Africains blancs !
Et le nombre d’accusations et de théories peut encore continuer… Prenez l’exemple de cette pseudo polémique concernant les clichés des statues d’Argonath qui, pour certains, faisaient un salut nazi. Or, elles ne représentent qu’Isuldur et Anario, faisant un geste de la main gauche, pour signifier le rejet des ennemis du Gondor.
Le but de Tolkien : construire une mythologie forte
Tolkien n’appréciait pas que l’on fasse une interprétation de ses œuvres. Sa seule source d’inspiration reste celle des mythes saxons et nordiques. Le but de l’auteur était de créer une mythologie forte et concrète. Et c’est un défi amplement réussi !
D’ailleurs, Tolkien lui-même a toujours rejeté le fait que Le Seigneur des Anneaux était une allégorie de la Seconde Guerre mondiale. Voici ce qu’il écrivait à son fils en 1945 :
"J’ai dans cette guerre une rancune personnelle et cuisante, qui ferait probablement de moi un meilleur soldat à 49 ans que je l’étais à 20, envers ce petit ignorant rougeaud d’Adolf Hitler […]. Ruinant, pervertissant, détournant et rendant à jamais maudit ce noble esprit du Nord…"
Enfin, il est important de rappeler que Tolkien avait dénoncé l’apartheid en Afrique du Sud lors de son discours d’adieu à Oxford en 1959. Preuve que l’auteur était tout sauf raciste !
Le thème de la rencontre et de la tolérance
Beaucoup critiquent Tolkien en ayant lu uniquement Le Seigneur de Anneaux. Mais faire cela est une erreur. Il faut absolument lire, au minimum, Le Silmarillion, qui permet d’apporter une nouvelle approche sur la Terre du Milieu. En réalité Tolkien met au centre de son œuvre le thème de la tolérance et de la rencontre. Prenez tout simplement l’exemple de l’amitié entre Legolas et Gimli ou encore ce qui lie Gandalf aux Hobbits ou l’amour entre Aragorn et Arwen…
Si de nombreuses rumeurs circulent sur le compte de Tolkien et qui visent à le décrire comme un écrivain raciste, c’est sans doute à cause d’une totale méconnaissance de son œuvre. Il faut une vision globale de la Terre du Milieu et ne pas se cantonner à la lecture du Seigneur des Anneaux. L’objectif de Tolkien est et restera : la création d’une mythologie concrète basée sur la tolérance, le courage et le respect. On regrette aussi souvent le fait que de telles rumeurs au sujet de cet écrivain soient colportées par des journalistes qui tentent le tout pour se faire un nom en pondant des théories sur le dos du père de la fantasy moderne.
Par jeanLucasec, il y a 9 ans :
Mon dieu, vous osez toucher à Tolkien !
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