Un député LR veut encadrer Pokémon Go avec une loi
En général, quand il existe du néfaste autour d’un jeu (et il en faut souvent bien peu...), les hommes politiques sautent à pieds joints dans le plat. "N’attendons pas que l’hémicycle du palais Bourbon ne soit transformé en arène pour dresseurs de monstres avant de légiférer", s’émeut Vincent Ledoux, député LR (Les Républicains) dans les colonnes du Figaro. Vous l'aurez deviné, devant cette "menace" imminente se cache le jeu Pokémon Go. Le député a adressé une question écrite à Axelle Lemaire, la secrétaire d’État chargée de l’économie du numérique. L'objectif : légiférer face aux différents dangers que représente l’application de Nintendo et Niantic.
"Chasser ou conduire, il faut choisir !"
Bien entendu, les premières craintes de Vincent Ledoux concernent les différents incidents rencontrés par des utilisateurs irresponsables, notamment ceux qui n'hésitent pas à jouer au volant.
Les joueurs se regroupent dans des commissariats de police ou dans des cimetières et abandonnent leur voiture sur le bord de la route, traversent des chaussées imprudemment. Un jeune homme de 22 ans, en pleine chasse, a récemment percuté un muret en voiture. Chasser ou conduire, il faut choisir !
Au-delà de tout ce qui a fait la Une des faits divers, le député LR oriente également sa volonté de légiférer autour de la protection des données personnelles. On le rappelle, bien que la licence Pokémon soit japonaise, Pokémon Go est développé par Niantic, une entreprise américaine et ancienne filiale de Google. Selon Vincent Ledoux, "les États-Unis ne sont pas considérés par les autorités européennes de protection des données à caractère personnel comme assurant un niveau de protection suffisant de notre vie privée".
Sur ce point, il est difficile de lui donner tort, même si l'on s'aperçoit qu'il ne maîtrise pas parfaitement son sujet puisqu'il s’interroge sur le fait que "les données à caractère personnel des joueurs font, en effet, l’objet de transfert vers les serveurs américains de Nintendo", sachant que les données des joueurs sont stockées soit chez Google, soit chez The Pokémon Company selon le compte choisi.
"Une véritable chaîne de danger entoure Pokémon Go"
Le dernier point abordé par le député concerne les achats in-app. Il explique que "les achats intégrés à l’application excluent tout droit de rétractation tel que prévu pourtant par notre code de la consommation, fragilisant ainsi les publics vulnérables comme les mineurs". Certes, mais ce n'est pas nouveau puisque cela s’applique à énormément de jeux en ligne.
Autant de points qui font dire à Vincent Ledoux qu’une "chaîne de dangers entoure le phénomène Pokémon Go".
Le gouvernement écarte l'idée
Du côté du gouvernement, pas question pour autant de légiférer, fait savoir le cabinet d'Axelle Lemaire au journal Le Parisien. "Au volant ou à pied, il faut respecter les règles de circulation", indique-t-on.
De même, concernant la protection des données, aucune réflexion spécifique n'est menée. "Le jeu pose les mêmes questions que les réseaux sociaux ou les applis de cartographie", explique-t-on dans l'entourage d'Axelle Lemaire qui rappelle que le "privacy shield" négocié à Bruxelles permet déjà d'encadrer les pratiques des géants américains de l'Internet.
De notre côté, la seule chose que nous pouvons vous conseiller de faire, c'est de profiter du jeu, de tous les attraper si c'est votre but, de faire des rencontres, de vous balader, mais sans pour autant adopter un comportement irresponsable ! N'oubliez pas également de répondre à notre sondage ci-dessous.
ça toujours été comme ça
Le jeu n'est pas responsable si ses utilisateurs sont irresponsable.
Et faire une loi ce serait punir également ceux qui savent faire attention. Comme toujours ceux qui font bien vont payé pour ceux qui font n'importe quoi.
Comment ça le terrorisme? Connais pas
Juste en terme de données, techniquement Niantic a les moyens de savoir où vous étiez tel jour à telle heure et ils peuvent si ça leur chante récupérer des images prises lorsque la RA est activée. Dans les conditions générales il y a une clause qui indique que toutes ces données peuvent être revendues également. On peut ne pas être contre, mais je ne pense pas que la question puisse être balayée d'un revers de la main.
Je suis tombé sur une citation il y a un bout de temps et je la trouve assez pertinente : "Si c'est gratuit c'est que c'est toi le produit."
J'ai assisté à une conférence où le type triait l'humanité entre les "néandertaliens pré-informatiques" et les "homo informaticus de notre époque", avec leur page fesse-de- bouc. Quand il s'est entendu demander dans quels "case" il mettait les informaticiens professionnels (une bonne cinquantaine dans la salle) qui avait lu les clauses contractuelles et/ou qui savaient quel niveau de sécurité espérer, et n'avaient donc pas de compte, la réaction du gars était à la limite de la "grosse colère"…