Le Seigneur des Anneaux : Gandalf et le Roi Sorcier d'Angmar méritaient un vrai duel

Régulièrement, nous replongeons sur la saga du Seigneur des Anneaux en tentant de comprendre le lore créé par J.R.R. Tolkien, et de soulever les questions qui taraudent les fans à propos de certains personnages, lieux ou événements non expliqués par le romancier britannique. C'est dans cette réflexion que nous voulions revenir sur l'opposition entre Gandalf et le Roi Sorcier d'Angmar, et d'imaginer lequel l'aurait emporté sur l'autre à l'occasion d'un duel dans une arène. 

Une confrontation tronquée dans le film de Peter Jackson

Peut-être l'un des duels les plus fantasmés de tout l'univers de Tolkien. La rencontre épique entre Gandalf et le Roi Sorcier d'Angmar dans Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi a davantage tourné au gonflage de pectoraux qu'à un véritable duel de sorciers. Le film de Peter Jackson va même jusqu'à barbariser l'œuvre de J.R.R. Tolkien en faisant tourner l'opposition en faveur du lieutenant de Sauron. Nombreux sont les fans assidus des livres qui ont levé leurs boucliers lorsque le bâton de Gandalf s'est brisé sous l'emprise démoniaque du Nazgûl. Car chez Tolkien, cette scène n'a jamais lieu.

Un écart avec le matériel source que nous avons déjà traité dans nos colonnes. Sans doute que le réalisateur néo-zélandais a maladroitement voulu rendre le sorcier plus menaçant et accentuer le drame de la séquence, Gandalf représentant le dernier espoir à Minas Tirith face aux armées de Sauron, avant bien sûr le sauvetage d'Aragorn et son Armée des Morts.  

Dans le pavé de Tolkien donc, le chef des Nazgûl ne brise pas l'arme magique de Mithrandil. Davantage, ce dernier n'est pas apeuré devant cette présence maléfique. En relevant la scène, on constate que le romancier britannique a voulu opposer deux forces du bien et du mal, sans donner l'avantage à l'une ou l'autre.

Le Seigneur des Nazgûl pénétra à cheval dans la ville. Grande forme noire détachée sur les feux qui brûlaient derrière elle, sa stature devenait une immense menace de désespoir. Le Seigneur des Nazgûl passa ainsi sous la voûte que nul ennemi n'avait franchie, et tous fuirent devant sa face.
Tous sauf un. Attendant là, silencieux et immobile dans l'espace précédant la Porte, se tenait Gandalf monté sur Gripoil : Gripoil qui, seul parmi les chevaux libres, affrontait la terreur sans broncher, aussi ferme qu'une image taillée dans Rath Dínen.
"Vous ne pouvez entrer ici, dit Gandalf - et l'ombre énorme s'arrêta. Retournez à l'abîme préparé pour vous ! Retournez ! Tombez dans le néant qui vous attend, vous et votre Maître. Allez !"
Le Cavalier Noir rejeta son capuchon en arrière, et voilà qu'il portait une couronne royale ! Mais elle n'était posée sur aucune tête visible. Les feux rouges brillaient entre elle et les larges et sombres épaules enveloppées dans le manteau. D'une bouche invisible sortit un rire sépulcral.
"Vieux fou ! dit-il. Vieux fou ! Mon heure est venue. Ne reconnais-tu pas la Mort quand tu la vois? Meurs maintenant et maudis en vain !" Sur quoi il leva haut son épée, et des flammes descendirent le long de la lame.

Gandalf vs. le Roi Sorcier d’Angmar : avantage au Magicien Blanc

Gandalf reste ainsi impassible devant le Nazgûl. Et c'est bien normal, puisqu'il est — rappelons-le — un Maiar, un immortel envoyé des Valar pour combattre Sauron et ses armées en Terre du Milieu. L'un des cinq Istari qui prend donc l'apparence d'un vieillard, enveloppe charnelle trompeuse choisie afin de masquer ses réelles capacités, qui sont nombreuses : il est en effet capable de contrôler les esprits de ceux qui l'entourent, d'influer sur la faune et la flore. Il possède Narya, parfois appelé "Anneau de Rubis", qui lui confère le pouvoir du feu et pousse les êtres à s'élever devant la tyrannie ou le désespoir. 

Voilà des éléments qui placent assurément Gandalf (aussi appelé Olorin sous son nom de Maiar) en tête des sondages concernant ce duel fantasmé par tout un pan de la communauté du Seigneur des Anneaux. D'autres éléments vont en faveur du Magicien incarné chez Peter Jackson par l'acteur Ian McKellen. La rencontre face au Balrog en premier lieu. Dans La Communauté de l'Anneau, Gandalf affronte la terrible créature des profondeurs devant laquelle il ne faiblit pas, et qu'il empêche même de progresser par sa flamme d'Anor. S'il meurt de ses blessures (il est ressuscité par la suite par Eru Illuvatar), il parvient à tuer le démon de feu au cours d'un duel épique. On rappelle que les Balrogs sont les plus fidèles lieutenants de Morgoth, le maître de Sauron. Le Fléau de Durin qui a élu domicile dans les profondeurs des Mines de la Moria est même l'un des puissants de sa race. 

Difficile alors d'imaginer Gandalf perdre contre le chef des serviteurs de Sauron après avoir vaincu un Balrog. D'autant qu'après sa mort, sa puissance et sa sagesse sont décuplées. Loin d'être une récompense, il revient pour remplacer Sarouman à la tête des Istari. En contrôlant la lumière et l’ombre de manière plus précise, il peut créer des rayons de lumière extrêmement puissants. Les Nazgul en ont fait les frais à la sortie d'Osgiliath. Des pouvoirs dont il n'a pas eu besoin pour se mesurer aux anciens Rois trépassés au Mont Venteux lorsqu'il s'est mis en quête de rattraper Aragorn et les Hobbits dans le premier tome. 

Bref, en analysant bien ce potentiel face à face, la majeure partie des éléments vont en faveur de Gandalf, personnage sujet à tout un tas de théories et dont les lignes nous manquent pour dresser l'étendue de ses pouvoirs. Vous pouvez retrouver plusieurs articles dédiés au plus célèbre des magiciens dans nos colonnes, ici et là.