Test FIFA 19 : le spectacle avant tout

3 octobre 2018 à 14h14

Chaque année, EA met à l'honneur sa simulation de football et s'invite dans les foyers de dizaines de millions de joueurs à travers le monde. 2018 n'échappera pas à la licence FIFA puisque le titre se décline également dans une itération annuelle avec en prime, la récupération de la Ligue des Champions. 

Hans Zimmer aux commandes d'une partie de la bande-originale

La grande nouveauté de ce FIFA 19 réside avant tout dans la Ligue des Champions, la licence ayant été rapidement récupérée par EA. FIFA s'accapare avec plaisir la coupe aux grandes oreilles pour un mode de jeu qui lui fera honneur. À côté de ça, FIFA 19 reprend son mode "Aventure" là où vous l'aviez laissé avec la possibilité de switcher entre les trois personnages de cette épopée footbalistique : Alex, Danny et Kim. 

EA profite de FIFA 19 pour y étoffer le classique mode "Coup d'envoi" avec de nouvelles options disponibles comme des conditions de victoire (le premier arrivé à ...) ou un mode sans arbitre, pour des fautes non sifflées en pagaille et des cartons inexistants. La stratégie y est placée sur un piédestal avec l'introduction des tactiques dynamiques, qui facilitent les changements tactiques, et notamment les placements des joueurs. 

Ce FIFA 19 est annoncé plus beau que jamais, avec une météo dynamique, des joueurs mieux modélisés, certains via un motion-capture soigné, ou encore une foule plus réaliste. Le nombre d'équipes disponibles est également augmenté, avec l'apparition de la Chinese Super League, la ligue chinoise de football. Moult nouveaux stades font également acte de présence, offrant davantage de choix aux joueurs, même si l'impact reste minime. 

Test du fifa 19

Année après année, Electronic Arts publie la nouvelle itération de sa série FIFA. L'éditeur fait le pari de promettre une nouvelle édition meilleure que la précédente. Avant même sa venue, FIFA 19 a su faire briller les yeux des amateurs de ballon rond, avec l'arrivée de la Champion's League et de l'Europa League, un mode "Coup d'envoi" croulant sous les options et une promesse visuelle bien présente. Même si les conditions sont réunies, FIFA 19 vaut-il un coup de sifflet ou un carton ? C'est ce que nous allons voir dans notre test. 

À peine lancé, FIFA 19 nous accueille sur une version revisité par Hans Zimmer du thème emblématique de la Champion's League, qui se plaît à résonner dans nos têtes. Le match d'inauguration sauvagement passé, nous voilà face à un menu sobre, clair mais fourni. Les habitués de la licence n'y auront pas de surprises, les modes habituels ayant répondu présent. Outre le mode Champion's League, qui offre la possibilité de prendre part à la compétition depuis ses débuts avec l'équipe de notre choix (équipe qui peut être sélectionnée à notre guise, en respectant les critères de la compétition), pas de grosse surprise. Néanmoins, c'est dans l'enrichissement de ses activités que ce dernier répond présent. 

Coup d'envoi, le mode à tout faire

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Le mode "Coup d'envoi" notamment, se dote de règles alternatives. Buts comptabilisés seulement en dehors de la surface, sans règles, les options se multiplient bien que certaines soient plus intéressantes que d'autres. "Têtes et volées" par exemple, risque de vous forcer à effectuer les mêmes actions de manière consécutive, appauvrissant le gameplay. L'incontournable de ce FIFA 19 n'est autre que le mode "Sans règles", qui s'explique relativement aisément et qui va permettre aux plus barbares d'entre vous de s'exprimer librement. 

Ce nouvel opus sert également de conclusion au mode "Aventure" dans lequel Alex Hunter, notre rookie britannique, a évolué depuis les terrains boueux de son Angleterre natale jusqu'au gazon peaufiné du Santiago-Bernabéu, le stade mythique du Réal Madrid. À la manière d'un GTA V, le mode "Aventure" nous propose de jongler entre les trois personnages que sont Alex, son ami Danny et sa demi-sœur Kim. Au menu de cette conclusion : Champion's League, matchs de championnat et bien évidemment, choix plus ou moins décisifs. Des choix qui ne changent pas drastiquement votre aventure, même si ceux effectués dans FIFA 18 vous seront rappelés dès vos premières minutes de jeu. 

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Même si la mise en scène, notamment du côté de Danny, a été vue à la hausse, certaines animations faciales, les sourires particulièrement, ne tirent pas le tout vers le haut. Néanmoins, cette troisième et dernière aventure clôt la saga Alex Hunter et ne devrait d'ailleurs pas être présente dans la prochaine itération, reste à savoir si EA a déjà prévu un remplaçant ou non. Rejoignons maintenant les terrains et concentrons-nous sur les changements apportés par ce FIFA 19. Visuellement, les changements ne sautent pas aux yeux. Toutefois, le nombre d'animations a été revu à la hausse et les duels font plus réalistes que jamais. Les contacts ont également été travaillés, profitant de ces nouvelles animations pour calmer le jeu. Malgré tout, FIFA 19 ne parvient pas à calmer le rôle prépondérant de l'accélération durant les phases de jeu. Les phases de contre-attaque sont toujours aussi perforantes et stopper un ailier lancé à pleine vitesse est une véritable plaie.

Ces animations supplémentaires viennent ajouter davantage de profondeur aux phases de contrôle, plus posées, menant tout de même quelques fois à la légendaire passe laser qui, on ne sait comment, vient mettre un petit pont à deux de vos défenseurs avant de trouver le pied magique d'un adversaire qui s'empresse de tromper le gardien. Le pressing est particulièrement mis en avant par l'IA, qui s'efforce de ne pas vous laisser de répit. Un pressing qui semble particulièrement varier en fonction de l'équipe sélectionnée pour votre adversaire. En effet, plus les notes générales de l'effectif adverse sont basses, plus l'IA s'avèrent laxistes. L'endurance, bien que plus impactante dans cet opus, laisse encore à désirer chez certains joueurs, qui s'apparentent ici à des machines. Mais là encore, les joueurs dont les barres d'endurance sont plus réduites que les autres souffrent bien plus des fins de match. Lorsqu'arrive la 80ème minute, les joueurs sont tellement épuisés que certaines accélérations sont tout bonnement impossibles à exécuter. Un juste milieu à trouver, même si du mieux est à dénoter. 

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Néanmoins, l'IA est plus présente et s'efforce d'avoir un véritable impact pendant les phases de construction. Les appels sont plus intelligents, même lorsqu'ils ne sont pas forcément demandés, et le pressing mis en avant. FIFA 19 vient également étoffer ses possibilités tactiques, avec l'ajout des tactiques dynamiques, personnalisables via votre gestion d'équipe et accessible en jeu sans se référer au menu. Le pad suffit, sur manette du moins. "Offensif" ou "défensif" fera descendre ou grimper votre bloc, de la façon dont vous l'aurez choisi. Un plus qui ravira les amateurs des préparations d'avant-match. Des réglages qui peuvent être enregistrés et sélectionnés "par défaut", pour éviter de perdre l'équivalent d'une pause déjeuner avant chaque premier coup de sifflet. 

Le jeu y est plus lent, plus marqué que dans la précédente itération de la licence. EA a tenu à poser le jeu, forçant les joueurs à réfléchir davantage, à construire leurs actions plutôt que de dépêcher bêtement un Gareth Bale sur l'aile avant de repiquer au centre. Malgré cela, les phases d'engagement souffrent toujours d'une impression d'ouverture facile. Le bloc a tendance à grimper automatiquement, permettant à l'adversaire de s'infiltrer plus facilement dans la défense, menant une attaque parfois concluante. Un point sur lequel l'éditeur reviendra éventuellement en cours de route, si les retours sont écoutés, et considérés.

Une affaire de timing

Les tirs ont également été l'objet d'un certain rajout, incarné par la seconde barre de frappe. Cette barre, qui peut être activée ou non sur la simple seconde pression du bouton tir, vous propose de choisir le timing grâce auquel votre joueur frappera dans la balle. À noter que cette barre est également présente pour les têtes. Un ajout plutôt gadget qui n'est absolument pas nécessaire pour marquer aisément, même si un tir bien placé fait toujours aussi mouche. Au contraire, tenter de se servir de ce timing peut avoir des conséquences néfastes sur vos tirs. Un aspect du tir qui sera sans doute esquivé par les joueurs occasionnels mais perfectionné par les professionnels. 

L'un des ajouts de ce FIFA 19 réside dans l'ambiance, aussi bien visuelle que sonore. Les tifos viennent allumer le stade à l'avant-match avant que ce dernier ne démarre, quand les supporters n'hésitent pas à scander leurs chants de manière à booster leurs équipes respectives. Côté son, tout est au poil, même si les commentaires semblent bien trop inspirés de FIFA 18 et doivent faire face à certains bugs, comme des commentaires qui continuent alors que le match est terminé. Visuellement parlant, même si les supporters font un tantinet plus réaliste, ces derniers souffrent toujours d'un gros copié-collé. Les ralentis, particulièrement, font ressortir le nombre aberrant de triplés au mètre carré dans les gradins. Un souci du détail, certes. 

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Pour se rabattre sur les autres modes de jeu, les modes "Carrière" et "Club Pro" n'évoluent pas ou très peu. EA a bien compris où se trouvait la poule aux œufs d'or et compte bien mettre le paquet dessus. Le mode FIFA Ultimate Team y est ici plus complet que jamais avec les divisions, qui tendent à remplacer les divisions classiques en ligne. La course à l'équipe parfaite est déjà lancée et nombreux sont les joueurs en quête de leur première icône. Des joueurs d'exception aux statistiques impressionnantes qui ne manqueront pas de faire baver d'envie votre adversaire à l'heure où les équipes sont présentées. À côté de ça, FUT n'a pas été modifié outre mesure, EA attendant plutôt les retours futurs des joueurs les plus présents, de manière à y effectuer quelques changements, probablement dans le prochain opus. Inutile de s'adonner à une grosse mise à jour quand le développement de la prochaine itération est déjà lancé. 

Conclusion

Simulation la plus complète sur le marché, FIFA 19 débarque plein de bonnes idées, souhaitant faire mieux que son petit frère, paru l'année dernière. Des phases de construction plus lentes, qui mettent en avant le pressing, les contacts et les duels. Un ajout bienvenue qui doit encore être légèrement ajusté, même si les problèmes excessifs liés à la vitesse ne sont pas tous gommés. FIFA 19 est en soi un prolongement de FIFA 18, ne modifiant pas drastiquement le gameplay manette en main, rajoutant tout de même son lot de nouveautés. La double frappe ravira les amoureux de timing quand les tactiques dynamiques intéresseront les stratèges en herbe. Côté modes de jeu, le mode "Coup d'envoi" profite d'une remise aux goûts du jour de première heure, quand les modes "Carrière" et "Club Pro" mériteraient une petite refonte pour ne pas se voir délaisser au second plan.

FUT reste évidemment le mode incontournable de ce FIFA 19. Plus complet que jamais, il s'apparente à un jeu de cartes footbalistique, où la chance y a une part importante, rien que dans l'obtention des joueurs. L'ambiance y est retravaillée, peaufinée même, dans des stades au nombre tape à l'œil, sublimés par des tifos à l'effigie des plus grandes stars actuelles. L'ambiance sonore est au poil, même si les commentaires souffrent de petits bugs ennuyeux. FIFA 19 ne devrait pas marquer l'histoire mais pourrait bien signer une phase de transition, ouvrant la porte à un prochain opus mémorable, qui sait. 

Après un Master en Journalisme à l'IEJ, j'intègre définitivement la rédaction d'Hitek en 2017. Passionné de jeux vidéo, de nouvelles technologies, de science-fiction et de pancakes, je me complais à partager mes centres d'intérêts avec le plus grand nombre. Toujours partant pour un Jägerbomb en terrasse.

Articles de Guillaume Chagot
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