Critique de Scream : scénario, casting, avis et bande-annonce de la saison 2

La série Scream s'est achevée le 2 septembre et, pour l'avoir suivi depuis le début, elle fait partie des meilleures séries du moment. Une véritable surprise puisque, pour être parfaitement honnête, je pensais que ce serait une catastrophe. Si le masque redessiné ne me gênait pas outre mesure (en mettant de côté l'aspect symbolique du masque décrédibilisé par Scary Movie), je ne voyais pas comment MTV allait faire durer un concept comme celui de Scream sur 10 épisodes de 43 minutes (soit un peu plus de 7 heures). Le principe même d'un film d'horreur est la vitesse, la tension dans le massacre ! Et pourtant... Bande-annonce !

Un scénario ahurissant

Première peur déjouée : voir un remake du premier film en version série. Certes, la série présente de nombreuses similarités avec le Scream de Wes Craven (normal, c'est la même licence) mais innove et garde une certaine indépendance. Quand on regarde le scénario dans son ensemble (chose possible maintenant que la diffusion est terminée), on se rend compte que chaque pièce a été pensée de manière globale pour avoir une cohérence et une construction parfaite.

Ce qui surprend aussi dans cette série, c'est la force de sa modernité. Contrairement aux classiques qui ont vieillis (et qui présentent souvent des situations déconnectées de la réalité), la série joue à fond la carte de la modernité. Technologie, hyper-connexion, sexualité, guerre de popularité, autant de thèmes actuels qui sont abordés avec brio, sans tomber ni dans l'apologie ni dans la critique excessive. D'ailleurs, les personnages parlent souvent d'éléments concrets de notre vie de tous les jours : smartphones, réseaux sociaux, séries actuelles... Un pari risqué mais qui est parfaitement exécuté !

Et comme dans tout produit télévisuel de ce type, on veut deviner qui est le tueur. Le petit ami ? Le prof sexy ? Eh bien si d'ordinaire ce secret ne fait pas long feu pour un spectateur attentif, je peux vous assurer que l'identité du tueur restera un mystère jusqu'au bout, même si vous êtes convaincus de l'avoir trouvé. Concrètement, dans l'avant-dernier épisode, l'histoire est tournée de telle façon qu'il y a deux suspects potentiels. Dans le final, le doute est laissé et accentué. Pour au final faire une révélation à laquelle on ne s'attendait pas du tout...

Un suspense maitrisé mais qui apporte des défauts

Ce mystère constant autour de l'identité du tueur permet de mettre en place un super suspens qui emporte le spectateur dans l'histoire. Ajoutez à cela des éléments d'intrigue apparemment indépendants qui viennent apporter encore plus de complexité à l'histoire, vous avez un suspense très prenant. Mais pour temporiser cette tension (sinon on ne tiendrait pas 7 heures), les producteurs ont décidé d'intégrer des scènes très "teen movie". Limite stéréotypes des séries américaines pour ados, ces passages enrayent quelque peu l'enthousiasme face à la série... Même si, au final, cela fonctionne plutôt bien puisque chaque sonnerie de téléphone devient stressante, surtout dans ce genre de moments... Mais ces scènes ont un mérite : elles apportent des chansons peu connues, mais très sympas (petit coup de cœur pour Star Spangled de Remmi).

Un casting plutôt bon pour des personnages en demi-teintes

Un autre point positif de la série concerne les personnages. Les acteurs ne sont pas tous au même niveau de crédibilité (on passe d'une très bonne interprétation à quelque chose de plutôt médiocre en fonction des personnages), mais c'est aussi à l'image des personnages. Si Emma Duval, personnage principal de la série, est souvent agaçante (comme dans tous les films/jeux vidéo/séries de ce type), d'autres personnages sont plus intéressants. Noah Foster par exemple. Geek fan des "slasher movie" et des criminels, il est le contact privilégié entre le spectateur et les producteurs. Exprimant des idées sur des problèmes et des interrogations que se posent les spectateurs, il est sans aucun doute le personnage le plus intéressant de toute la série.

Attention à la fin...

Un grand plaisir à regarder donc. Mais, au-delà de la surprise totale de la fin, il y a un élément qui m'a déplu. Oui, je l'ai beaucoup aimé MAIS ce n'est pas une vraie fin. J'entends par là que la fin soulève de nouvelles questions et problématiques, intéressantes en elle-même, mais qui n'ont pour seul but que d'introduire la saison 2. Une deuxième saison prévue pour 2016 en plus ! Or c'est l'un des grands problèmes des séries américaines : elles lancent des interrogations, des pistes de suite et parfois, la suite ne voit jamais le jour (coucou Flash Forward !!) Donc il faut croiser les doigts pour que la deuxième saison voit bien le jour...