Dossier : dix films, séries et livres d'horreur à conseiller à ceux qui n'aiment pas ça !
Si le genre horrifique touche un large public, il demeure cependant, même parmi les plus férus de cinéma et de littérature, des personnes qui y sont insensibles, voire réticentes. Voici donc une sélection de dix films, séries et ouvrages horrifiques, qui permettent d'aller au-delà des stéréotypes du genre. Une sélection d'autant plus appropriée que l'auteur même de ces lignes n'apprécie pas les jump scare.
Attention : cette sélection, purement subjective, n'est pas exhaustive. Par ailleurs, nous avons renoncé à de nombreux grands noms du cinéma d'horreur, du fait que le vidéaste InThePanda a récemment livré une excellente vidéo sur le sujet (voir vidéo ci-dessous), où il propose dix films d'horreur pour commencer. Par respect pour son travail, nous ne traiterons pas des films qu'il a mentionnés. On vous conseille donc, en complément de notre article, de regarder attentivement sa vidéo. Peut-être y trouverez-vous matière à élargir vos horizons cinématographiques.
1 - Get Out (Jordan Peele, 2017)
Premier film de Jordan Peele, Get Out est un petit bijou qui devrait mettre tout le monde d'accord. Issu de la comédie, puisqu'il a fondé le duo Key & Peele, le réalisateur livre ici une véritable satire sociale. Chris Washington (Daniel Kaluuya) est un jeune photographe afro-américain, en couple depuis quelques mois avec la belle Rose Armitage (Allison Williams), fille d'une famille bourgeoise blanche-américaine, qui se félicite de voter Obama à chaque élection. Invité à passer un week-end dans la majestueuse demeure des Armitage, Chris va comprendre, dès son arrivée, que quelque chose de louche est en train de se tramer.
Pourquoi faut-il le voir ? Tout d'abord, parce que si Jordan Peele livre ici un vibrant hommage aux films d'horreur qu'il affectionne tant, le genre horrifique reste majoritairement à la périphérie, laissant la part belle à la satire sociale, Get Out s'attachant plus à livrer une autopsie du racisme américain. Et si horreur il y a, elle laisse plus un sentiment de malaise constant, que le réalisateur diffuse à grand renfort de baroque. Le film, drôle et intéressant, est bourré de bonnes idées, jusque dans sa conclusion tendue. Mais la plus grande qualité de Get Out reste l'interprétation de ses acteurs, avec en tout premier chef un Daniel Kaluuya (Black Panther) qui livre ici une performance tout en finesse. Sa partenaire de jeu, Allison Williams est elle aussi exemplaire. Du reste, Get Out apparaît comme un premier essai réussi pour un réalisateur talentueux autant qu'une parfaite introduction au cinéma d'horreur.
2 - Midsommar (Ari Aster, 2019)
Si pour vous le cinéma d'horreur n'est qu'une succession de clichés mis bout à bout, sans véritable ambition de mise en scène, nous vous conseillons vivement de regarder Midsommar, second film d'Ari Aster, qui avait déjà fait forte impression avec Hérédité en 2018. Attention toutefois, Midsommar est un film radical, dur, violent, gore par moment. Mais la réalisation est d'une telle beauté que ce film est un plaisir de cinéphiles. Le film raconte l'histoire de Dani et Christian, jeune couple sur le point de se séparer. Mais une tragédie touche Dani, poussant Christian à renoncer provisoirement à son projet de la quitter, et à l'emmener avec lui et ses amis en Suède, dans un village isolé, afin d'assister à un festival païen qui n'a lieu qu'une fois tous les 90 ans.
Pourquoi faut-il le voir ? D'abord, parce que Midsommar est un véritable choc visuel. Non pas seulement pour ses effets de gore, mais surtout pour sa réalisation audacieuse et sa photographie splendide, toujours lumineuse, quasi aveuglante, qui révolutionne les codes du cinéma d'horreur. Ensuite, pour l'interprétation de la jeune Florence Pugh, magistrale, viscérale, dans son rôle de jeune femme meurtrie par le drame. L'actrice, que l'on a revue récemment dans Les Quatre Filles du Docteur March (Greta Gerwig, 2020) et que l'on retrouvera prochainement dans le film Black Widow, est promise à un bel avenir cinématographique. Enfin, par les questions qu'il soulève, mais également par son ton, Ari Aster parvient à livrer un film aussi cruel que poétique, avec ce qu'il faut de cynisme pince-sans-rire pour à la fois faire passer la pilule pendant le visionnage, et prolonger le malaise longtemps après.
3 - Providence (Alan Moore & Jacen Burrows, 2015-2017)
On savait le légendaire scénariste de Watchmen et V pour Vendetta passionné par l'univers de Lovecraft, à qui il avait rendu hommage avec son compère Jacen Burrows dans The Courtyard et Neonomicon. Mais c'est avec Providence que Moore livre sa plus belle lettre d'amour au maître de l'Horreur et du Fantastique. Providence est un roman graphique en douze chapitres, racontant le road-trip d'un jeune journaliste, bien décidé à écrire son premier roman. Il part donc enquêter dans l'Amérique profonde, pour découvrir le monde sous le monde, cher aux écrivains fantastiques qu'il affectionne tant, de H.P. Lovecraft à Robert W. Chambers. Il ignore cependant que son voyage l'emmènera au bout de l'horreur et à la limite de la folie.
Pourquoi faut-il le lire ? Déjà parce qu'il s'agit, sans doute, d'un des trésors les plus étourdissants d'Alan Moore, quoique injustement méconnu. Comme à son habitude, le scénariste anglais, qui avait déjà fait les yeux doux au genre horrifique (Monster, From Hell), révolutionne ici son médium de prédilection, la bande-dessinée. Moore utilise ici un procédé qu'il avait déjà perfectionné dans Watchmen et La Ligue des Gentlemen extraordinaires : chaque chapitre est entrecoupé par le journal intime du personnage principal, permettant au lecteur de voir à quel point il tente de s'accrocher naïvement à la raison. Ensuite, parce qu'Alan Moore, connu pour sa profonde érudition, montre ici toute sa maîtrise de l'univers lovecraftien, chaque chapitre étant un hommage à une nouvelle précise de l'auteur de L'Appel de Cthulhu et du Cauchemar d'Innsmouth. Enfin, parce que Moore livre dans Providence une véritable exégèse de l'oeuvre de Lovecraft, auteur connu pour son racisme et son homophobie, en proposant un personnage principal juif et homosexuel. Un comics passionnant, qui saura satisfaire par son intrigue profonde et intelligente les fans de l'univers de Lovecraft autant que les néophytes.
4 - The Haunting of Hill House (Netflix, 2018)
La sortie de The Haunting of Hill House, première saison d'une série d'anthologie horrifique, a fait l'effet d'un raz de marrée. Difficile de passer à côté des critiques dithyrambiques de la presse spécialisée et du public. Comment surprendre avec un sous-genre horrifique (ici la maison hantée), mille fois visité, de La Maison du Diable (Robert Wise, 1963) à La Dame en Noir (James Watkins, 2012), en passant par Poltergeist (Tobe Hooper, 1982) et L'Orphelinat (Juan Antonio Bayona) ? C'est là le grand défi auquel a dû répondre Mike Flanagan, nouveau grand nom du cinéma horrifique, biberonné aux livres de Stephen King, dont il a adapté plusieurs oeuvres (Jessie, Doctor Sleep) au cinéma. En adaptant le roman Maison hantée de Shirley Jackson (1959), Flanagan raconte sur plusieurs époques le destin d'une famille éprouvée par la mort de la mère.
Pourquoi faut-il la voir ? Tout simplement parce qu'il s'agit d'une des séries Netflix les plus maîtrisées. Elle était d'ailleurs dans notre sélection des dix séries incontournables du leader des SVOD. Mark Flanagan a réussi à tisser une histoire particulièrement émouvante, reposant sur des personnages merveilleusement bien écrits et superbement interprétés. On retiendra aussi la mise en scène inventive, précise et efficace de Flanagan, qui confirme avec The Haunting of Hill House quel merveilleux conteur il est. On a hâte de découvrir la saison 2 de The Haunting, prévue pour cet automne : The Haunting of Bly Manor.
5 - Le tour d'écrou (Henry James, 1898)
Le Tour d'écrou est une nouvelle, parue en 1898, racontant les efforts inconsidérés d'une gouvernante, chargée de veiller sur deux orphelins, pour les soustraire à l'influence maléfique de deux fantômes, deux anciens amants (un valet attaché au domaine et l'ancienne gouvernante), morts peu avant son arrivée.
Pourquoi faut-il la lire ? Parce que 120 ans après sa parution, Le tour d'écrou demeure un modèle d'efficacité. Un classique de la littérature fantastique, qui a énormément influencé par la suite le cinéma d'horreur. Plusieurs fois adapté, on retiendra surtout deux adaptations : Les Innocents (Jack Clayton,1961) et Les Autres (Alejandro Amenabar, 2001). A noter également que c'est Le Tour d'écrou qui a inspiré Mike Flanagan pour The Haunting of Bly Manor, deuxième saison de la série d'anthologie The Haunting.
6 - The Outsider (HBO, 2020)
Adaptation magistrale d'un roman pourtant mineur de Stephen King, la série The Outsider, créée par Richard Price (créateur de The Night Of et proche collaborateur de David Simon sur The Wire et The Deuce) raconte l'histoire d'un flic désabusé, enquêtant sur le meurtre atroce d'un jeune garçon dans une petite bourgade américaine. Très vite, l'enquête mène la police à Terry Maitland, mari et père de famille aimant, professeur d'anglais et entraîneur de baseball, dont on a trouvé l'ADN. Problème : il a été filmé au moment du meurtre à une conférence, à plus de 100 km du lieu du crime.
Pourquoi faut-il la voir ? Parce que The Outsider vient nous rappeler à quel point, bien utilisées, les métaphores horrifiques peuvent être extrêmement pertinentes : le roman comme la série font le portrait au vitriol d'un pays constamment endeuillé. Ensuite, parce que si l'oeuvre de Stephen King a souvent été adapté au cinéma et à la télévision, hormis quelques grands films (Shining, Carrie au Bal du Diable, Dead Zone), son oeuvre a souvent été massacrée. Alors quand une adaptation de Stephen King d'aussi bonne facture fait son apparition, on ne peut résister à vous en parler.
7 - Le Cauchemar d'Innsmouth (H.P. Lovecraft, 1936)
Avec sa quarantaine de nouvelles et récits courts, l'univers de Howard Philips Lovecraft apparaît comme une gigantesque et magnifique cathédrale, chaque oeuvre étant une alcôve, avec son lot d'ombres et de mystères. Difficile toutefois, quand on est néophyte, de savoir par quel bout commencer. Ne faut-il pas un manuel pour vagabonder dans cet univers si particulier ? Eh bien non. Si toutes les oeuvres de Lovecraft son interconnectées, il est possible d'y entrer par n'importe quelle porte. Toutefois, Le Cauchemar d'Innsmouth, qui raconte l'aventure d'un jeune homme se rendant dans un village côtier craint de tous les habitants alentours, nous semble une entrée en matière des plus efficaces.
Pourquoi le lire ? Tout d'abord, parce que Le Cauchemar d'Innsmouth est sans nul doute l'une des meilleures nouvelles de Lovecraft. Ensuite, parce que dans son édition française (J'ai Lu), il est publié avec quelques autres des récits les plus impressionnants de l'auteur du Mythe de Cthulhu, dont Le Monstre sur le Seuil. Enfin, parce que dans votre odyssée au royaume de la peur, Lovecraft est un passage obligé. Ce rejeton difforme d'Edgar Allan Poe (Les Nouvelles Extraordinaires) et de Robert W. Chambers (Le Roi en Jaune) a emmené la terreur à un niveau cosmique. Son influence est inestimable, son univers horrifique pouvant se mêler à tous les genres. Ainsi, la série de Fantasy Carnival Row, disponible sur Amazon Prime Video, a-t-elle brillamment tiré profit du bestiaire Lovecraftien. A noter par ailleurs qu'est diffusée actuellement une excellente série sur HBO (OCS en France), intitulée Lovecraft Country, produite par Jordan Peele, réalisateur de Get Out (voir plus haut).
8 - The Thing (John Carpenter, 1982)
Parce qu'il est difficile d'établir une telle sélection sans évoquer le cinéma de John Carpenter, et notamment son plus grand chef d'oeuvre, The Thing. Le film raconte les mésaventures d'une bande de scientifiques coincés dans une station de recherches en Antarctique, confrontés à une créature extraterrestre pouvant parasiter et assimiler toute forme de vie. Comment trouver la créature, quand cette dernière peut prendre l'apparence de n'importe qui ?
Pourquoi faut-il le voir ? D'abord, parce que c'est du grand cinéma. John Carpenter est un grand réalisateur, et en fait une fois de plus la démonstration. Tout y est solide : la mise en scène, le scénario, l'interprétation des acteurs, la musique du regretté Ennio Morricone. Ensuite, parce que si Carpenter adapte ici la nouvelle Who Goes There ? de John W. Campbell, on sent que le réalisateur s'inspire également de l'univers de Lovecraft et des Dix Petits Nègres d'Agatha Christie, chef d'oeuvre de la littérature policière britannique, qui permet de saisir au mieux le sentiment de paranoïa naissant. The Thing vient rappeler qu'il est inutile de tout montrer en matière d'horreur : seulement quelques signes, et le cerveau fait le reste. Film grandiose, The Thing a d'ailleurs inspiré Quentin Tarantino dans un de ses meilleurs films (et un de ses plus incompris) : The Hateful Eight, avec Kurt Russell (révélé par The Thing) et Ennio Morricone à la musique.
9 - Contes de la Crypte (HBO)
Si HBO a su s'imposer comme la plus grande chaîne de l'Histoire de la télé, c'est grâce à ses nombreuses séries magistrales : Game of Thrones, Chernobyl, Westworld, Succession, The Leftovers, Watchmen, Boardwalk Empire. Mais il serait de bon ton de ne pas oublier que HBO n'a pas attendu les années 2010 pour révolutionner le petit écran. Dès la fin des années 90 et le début des années 2000, la chaîne du groupe Warner a sorti une pléiade de séries toutes plus cultes les unes que les autres : Les Soprano, The Wire, Six Feet Under, Deadwood ou encore Tales From The Crypt. Cette dernière est une gigantesque anthologie d'horreur de 93 épisodes d'une demi-heure, dispatchés sur sept saisons.
Pourquoi faut-il la voir ? Tout d'abord, parce que par son ton et son inventivité, Tales From The Crypt renverrait presque American Horror Story du très doué Ryan Murphy dans ses placards. Ensuite, parce que si on oublie (trop) souvent Tales From The Crypt, il ne faut cependant pas oublier quel gigantesque morceau de culture pop était cette série. Il suffit, pour s'en convaincre, de prêter un regard aux équipes artistiques réunies pour ce projet hors-normes. Derrière la caméra, des réalisateurs aussi gigantesques que Robert Zemeckis (Retour vers le futur, Qui veut la peau de Roger Rabbit ?), Richard Donner (Superman, Les Goonies), Walter Hill (The Warriors) ou encore Tobe Hooper (Poltergeist). Parmi les acteurs, on retrouve Brad Pitt, Arnold Schwartzenegger, Tom Hanks, Michael J. Fox, Steve Buscemi, Joe Pesci, Ewan McGregor, Sandra Bullock, Demi Moore, Daniel Craig, Kirk Douglas, Benicio Del Toro ou Malcolm McDowell, pour ne citer que les plus illustres. (A noter par ailleurs que Hanks et Schwartzenegger ont également réalisé un épisode.) Enfin, côté bandes-originales, vous retrouverez Danny Elfman (Beetlejuice, Batman), James Horner (Titanic, Braveheart), Alan Silvestri (Retour vers le futur, Avengers) ou encore David Newman (Anastasia). Bref, Tales From The Crypt est un véritable Graal cinéphilique, qui saura convaincre les amateurs et les néophytes du cinéma d'horreur, aimant l'humour noir et débridé.
10 - Anatomie de l'horreur (Stephen King, 1981)
On termine cette sélection par une oeuvre particulière : un fabuleux essai, signé par le maître incontesté de l'horreur contemporaine. Avec Anatomie de l'horreur, l'auteur de The Shining, Carrie au bal du Diable et de Ça explore ce genre qui le passionne et dont il est devenu le souverain incontesté. Paru en 1981 aux Etats-Unis, ce livre passionnant sera publié dans une nouvelle édition augmentée au format poche, prévue pour 2 septembre 2020 en France.
Pourquoi faut-il le lire ? Parce que Stephen King est d'une époustouflante érudition en matière d'horreur. Dès sa préface, l'écrivain américain analyse comme pas un le succès du cinéma d'horreur. Il en décode les principaux archétypes, évoque les plus grands chefs d'oeuvre cinématographiques et littéraires du genre horrifique, contextualise l'horreur au niveau social et politique, avant de traiter l'impact que peuvent avoir les romans et les films d'horreur sur la population, du plus noble au plus regrettable. Un livre à lire absolument !
Avec cette sélection, nous avons voulu vous inviter à un voyage, permettant de revisiter votre propre conception du genre horrifique. S'il est vrai que la majeure partie de la production actuelle n'est que clichés mille fois usités, il n'en demeure pas moins qu'en cherchant bien, tout le monde peut trouver un film ou un livre d'horreur qui saura éveiller des sentiments profonds et complexes. Parce que l'horreur, à son meilleur, est porteuse de métaphores universelles. Bien évidemment, on rappelle que cette liste ne fait qu'effleurer le sujet. On aurait souhaiter évoquer le cinéma de David Cronenberg ou de M. Night Shyamalan, les livres de Peter Straub et de Shirley Jackson. Malheureusement, l'horreur est un sujet si vaste, qu'un seul article ne pouvait que le traiter en profondeur. Cependant, si le sujet commence à vous intéresser (auquel cas, on aura réussi notre mission), on vous recommande vivement d'écouter les nombreux conseils de vidéastes tels qu'Inthepanda (voir l'introduction) ou de journalistes tels que Simon Riaux, qui ont parlé plus longuement du sujet que nous. On vous conseille également de faire un tour au Festival du Film Fantastique de Gerardmer.
Je prends Providence de mon côté.
Quitte à mettre un film de ce réalisateur, j'aurais plutôt mis en avant Hérédité (Hereditary en VO)., qui est au moins aussi bon que Midsommar et bien plus adapté à ce classement car il possède plus de traits du cinéma d'horreur classique que Midsommar.
Le ciné de Del Toro par exemple propose de l'horreur. Elle est poétique et palpable et c'est comme ça que je la préfère.
L'horreur tout comme l'épouvante ne sont pas là uniquement pour vous effrayer ou vous dégoûter, c'est bien plus grand que ça !