Disney+ : ces 5 séries méconnues sont à rattraper d'urgence
Vous avez déjà regardé 15 fois l'intégrale de The Mandalorian, Loki, Les Simpsons, X-Files et même Lost n'a plus de secrets pour vous ? Chez Hitek, nous sommes sympas et nous avons plongé dans le gigantesque catalogue de Disney+ pour partir à la recherche de ses pépites méconnues.
Disney+ souffre d'un paradoxe étrange : la plateforme est à la fois extrêmement populaire et complètement sous-estimée. Trop souvent résumée aux séries Star Wars, Marvel et à son catalogue de grands classiques Disney (et Fox), la plateforme est en réalité riche de centaines de trésors cachés et parfois même oubliés de la pop culture. Du coup, pour vous éviter un énième revisionnage de La Reine des Neiges ou des Kardashians, voici une liste, non exhaustive et totalement subjective, de 5 séries à (re)découvrir d'urgence.
Reservation Dogs
Depuis la sortie du très décrié Thor: Love and Thunder, il est de bon ton de s'amuser à moquer et critiquer son réalisateur Taika Waititi. Cela fait oublier un peu vite la quantité de projets génialissimes généreusement proposés par monsieur Waititi depuis une demi-douzaine d'années ! What We Do in the Shadows, Jojo Rabbit, Wellington Paranormal sont de passionnantes créations, et même Thor: Ragnarok est le seul film Marvel qui trouve grâce aux yeux d'une personnalité comme Quentin Tarantino. Et c'est sur Disney+ que vous trouverez l'une des plus belles séries de Monsieur Waititi : Reservation Dogs.
Créée par Sterlin Harjo et Taika Waititi, la série explore la vie de quatre adolescents natifs américains vivant sur une réserve amérindienne en Oklahoma. Pour tromper l'ennui et la misère sociale qui imprègnent les lieux, les 4 amis se lancent dans une carrière de voleurs et espèrent réunir la somme leur permettant de fuir la réserve et partir s'installer à Los Angeles. Problème : Bear, Elora Danan, Willie Jack et Cheese sont 4 bras cassés qui font une fixette sur la bouffe et sont incapables de rester concentrés sur leur objectif. Pour ne rien arranger, entre deux plans foireux, les 4 amis doivent gérer des parents encore plus irresponsables qu'eux et un héritage culturel envahissant.
Au-delà de ce pitch de départ qui permet des moments de pure comédie, le vrai bonus de la série, c'est une sous-intrigue imprégnée d'un ton fantastique vraiment étrange. Tout doucement, on se rend compte que les monstres, les êtres magiques et les fantômes errent en permanence autour de la réserve et imprègnent de manière plus ou moins directe la vie des héros.
Attention toutefois, entre deux portraits d'un tonton fumeur de weed périmée ou d'un fantôme de guerrier raté, la série pousse parfois très loin la mélancolie et vous n'êtes pas à l'abri de lâcher votre petite larme régulièrement au cours des 2 saisons qui forment la série (pour le moment).
Luz à Osville
Évidemment, qui dit Disney dit dessin animé et si vous avez, évidemment, déjà vu et revu l'intégrale des séries géniales de la plateforme comme Gravity Falls ou DuckTales, on ne peut que vous conseiller la méconnue mais géniale : Luz à Osville.
Luz à Osville raconte comment Luz, une jeune fille intrépide et curieuse, découvre un portail mystérieux menant à un monde fantastique rempli de créatures magiques et de merveilles. Elle est alors recueillie par une fascinante sorcière hors la loi qui va lui faire découvrir ce monde. Fascinée, Luz va tout faire pour devenir sorcière, bien qu'elle n'ait aucun pouvoir ou aptitude pour la magie.
La série s'est retrouvée au centre de toute une polémique interne à Disney. Le groupe n'a jamais vraiment soutenu le programme et il n'existe même pas de merchandising officiel autour du titre, ce qui est quasiment une première pour un produit de la firme aux grandes oreilles. Toutefois, au-delà des débats stériles, vous allez découvrir ici une série comme l'Amérique en fait peu. Inspirée par mille et une créations, Luz à Osville semble être l'enfant d'un brassage culturel unique en son genre et évoque pêle-mêle Harry Potter, Le Voyage de Chihiro et même la série Wakfu des studios Ankama.
Si Luz à Osville finissait par sortir de l'ombre, aucun doute que ses 3 saisons pourraient lui apporter une popularité similaire à celle d'une série comme Avatar, le dernier maître de l'air. De fait, on ne peut que vous inviter à découvrir ce projet rare, ambitieux et méconnu et à le partager au maximum
Atlanta
Vous aimez Donald Glover (alias Childish Gambino), les séries qui retournent le cerveau, et explose le 4eme mur pour carrément envahir notre monde avec leurs bizarreries. Avec Atlanta vous allez vous lancer malgré vous dans une exploration très étrange et décalée d'une ville américaine, sa scène artistique et surtout les méandres de l'ésprit dérangé de son auteur.
Au cœur d'Atlanta se trouve Earnest "Earn" Marks, un jeune homme qui tente de trouver sa place dans l'industrie musicale tout en jonglant avec les responsabilités de la vie quotidienne. Earn, interprété par Donald Glover lui-même, est un personnage de loser magnifique. Jamais vraiment au bon endroit et encore moins au bon moment, Earn tente de profiter de la carrière naissante de son cousin Alfred/Paper Boi (Brian Tyree Henry vu dans les Éternels) tout en tentant d'être un petit copain correct pour sa dulcinée Vanessa (Zazie Beetz).
Un peu comme Reservation Dogs décrit un peu avant avant, "Atlanta" mélange la comédie, le réalisme cru et de grosses touches de surréalisme. De ce cocktail s'échappent des épisodes aussi géniaux que cauchemardesques comme « Dans les bois » ou « Teddy Perkins » pour lesquels Donald Glover s'est inventé un nouvel alter ego. Teddy Perkins est une version inquiétante de Michael Jackson dans les dernières années de sa vie. Perkins était interprété par Donald Glover, mais le générique de fin mentionne : Teddy Perkins joué par Teddy Perkins. Pour finir de semer la confusion, Glover a fait venir un comédien grimé pour ressembler au personnage lors des Emmy Awards.
Bref, vous l'avez compris, vous êtes ici face à bien plus qu'une simple série sur l'industrie musicale et la vie en ville. "Atlanta" est clairement un descendant de l'esprit Twin Peaks et une porte ouverte sur l'esprit de son passionnant créateur Donald Glover.
Raising Hope
Vous adorez Malcolm, Earl ou Scrubs ? Vous êtes tellement nostalgique des séries des années 2000 que vous avez même fini par regarder l'intégrale des 9 saisons de The Middle ? Voici une alternative plus douce : Raising Hope.
Jimmy Chance est un naïf qui travaille dans l'entreprise de tonte de gazon de son père. Un soir, il a le coup de foudre pour celle qu'il imagine déjà comme la femme de sa vie, mais alors que cette dernière est assommée à coups de télévision par la mère de Jimmy, celui-ci découvre qu'elle est une meurtrière psychopathe en cavale. Le souci, c'est qu'avant de finir sur la chaise électrique, la criminelle donne naissance à Hope, une adorable petite fille issue de sa nuit d'amour avec Jimmy. Avec l'aide de sa famille d'ados attardés et de ses amis excentriques et/ou marginaux, Jimmy doit apprendre à devenir père.
Créé par Gregory Thomas Garcia, à qui l'on doit déjà la série Earl, Raising Hope est un peu le best-of des séries post Malcolm. On y trouve au casting des acteurs et actrices aperçus dans toutes les séries de ce genre à l'époque (Earl, Malcolm, Scrubs, The Middle, Tout le monde déteste Chris), mais aussi tous les éléments constitutifs de ces séries. Ainsi, comme dans Malcolm, Jimmy évolue dans une famille vivant au seuil du niveau de pauvreté, comme dans Earl, la vie lui accorde une deuxième chance, comme dans Tout le monde déteste Chris, il est le souffre-douleur de sa famille, etc.
Entre comédie décalée et émotion sincère, la série aborde des thèmes universels tels que l'amour filial, les relations intergénérationnelles et les défis de la vie quotidienne, sans jamais se prendre au sérieux pour autant. Si vous êtes nostalgique de l'époque où mettre un morceau de Sum 41 suffisait à faire une bonne bande originale et où la découverte d'Internet suffisait à faire un gag efficace, Raising Hope est pour vous !
The Bear
C'est peut-être la plus connue de cette sélection. Il faut dire que sortie un peu discrètement en juillet 2022, la série a mis du temps à trouver son public. Toutefois, le bouche-à-oreille qui entoure The Bear fait que l'arrivée prochaine de sa deuxième saison pourrait bien enfin faire mieux connaître, cette série dont les fans se repassent déjà en boucle les plus beaux monologues de son héros.
The Bear raconte comment Carmy, qui a travaillé dans les meilleurs restaurants gastronomiques du pays, retrouve la grisaille de son Chicago natal pour reprendre la sandwicherie de son frère récemment décédé.
The Bear est un peu comme si l'équipe de The Wire avait décidé de faire une série familiale. Avec son visuel très cru et ultra-réaliste, et ses personnages dépressifs et torturés issus des classes les plus pauvres et mal loties de l'Amérique, The Bear raconte l'anti-rêve américain.
Mais à bien y regarder, sous ses airs de production indépendante taillée pour remporter des prix, The Bear enchaîne surtout les séquences à gros potentiel comique et les portraits de marginaux et de losers au potentiel comique jamais renié. Ainsi, on se retrouve avec des histoires de limonade enrichie en somnifère pour endormir les enfants trop agités d'un anniversaire ou de tournois d'un jeu d'arcade interdit pour attirer les clients et les forcer (quasiment sous la menace) à acheter des sandwichs à la viande marinée.
La série offre ce privilège rare de vous permettre de choisir votre lecture de l'intrigue et des personnages qu'elle présente, selon l'humeur qui vous convient. Du coup, que vous ayez le cafard ou l'envie de vous marrer un bon coup, on ne peut que vous conseiller de faire un tour au comptoir de The Bear.