Amazon dépose un brevet pour une sonnette connectée à une caméra capable d'alerter la police
Amazon a déposé un brevet le 29 novembre dernier pour une technologie de reconnaissance faciale couplée à une caméra de sécurité installée à une porte d'entrée. Un peu comme dans un épisode de Black Mirror, l'entreprise souhaite proposer un logiciel qui soit capable d'analyser les images de la caméra située à l'entrée de chez vous et de les comparer à une base de données. L'utilisateur pourra alors paramétrer cette base afin de déterminer les personnes potentiellement "suspectes" et le système avertirait aussitôt les forces de l'ordre afin d'intervenir physiquement.
Le brevet n'apporte pas énormément de détails. Tout ce que l'on sait c'est que les visages des personnes qui se présenteraient devant votre porte seraient scannés. Après comparaison avec la base de données des personnes suspectes, si l'individu correspond à l'un des profils, la police sera contactée immédiatement.
Un brevet qui inquiète déjà
Bien entendu, il ne s'agit là que d'un brevet. Cela ne veut pas dire qu'un tel système sera un jour proposé sur le marché. Mais cela inquiète l'association américaine des libertés civiles (l'ACLU) qui craint que ce type de technologie ne renforce les inégalités déjà existantes. En effet, la reconnaissance faciale est moins précise sur les personnes de couleur. L'association a peur que la démocratisation de cette technologie puisse conduire à des scénarios catastrophiques. Car l'utilisateur serait en mesure d'intégrer des photos de personnes dites "suspectes" dans la base de données... Même si on imagine que ces ajouts devront faire l'objet d'autorisation, cette possibilité inquiète !
Amazon a toutes les cartes en main
Et Amazon semble avoir toutes les ressources pour lancer ce produit. Effectivement, le géant américain a racheté en avril dernier Ring, une société spécialisée dans la vidéosurveillance et les sonnettes connectées et propose Rekognition depuis 2016.
Rekognition a d'ailleurs fait l'objet d'une polémique. L'ACLU s'était attaquée au système de reconnaissance faciale d'Amazon. L'entreprise de Jeff Bezos l'avait proposé au gouvernement américain.
L'association avait mis en évidence les failles de ce système en le testant sur des membres du Congrès. Rekognition avait alors considéré que 28 d'entre eux étaient des criminels malgré le fait qu'il ne faisaient pas partie de la base de données. Cette faille est due à un manque de précision sur la reconnaissance faciale. C'est pourquoi l'ACLU, tout comme certains actionnaires, avaient alors demandé à Amazon de ne plus commercialiser cette technologie... Hélas, le géant du e-commerce américain a fait la sourde oreille.
Bien évidemment, si Amazon souhaite lancer ce type de service et de produit, on pense que l'entreprise aura pensé à encadrer et anticiper toutes les éventuelles dérives relatives à cette technologie pour être en conformité avec la législation...