13 anecdotes sur Shigeru Miyamoto, le légendaire papa de Mario, Zelda...
Vous ne savez pas qui est Shigeru Miyamoto ? Pourtant, le Japonais de 63 ans est vénéré tel un dieu par une bonne partie des gamers. TIME Magazine ira même jusqu'à l'appeler "le Steven Spielberg des jeux vidéo". Une réputation totalement méritée, quand on sait qu'il est à l'origine de tout un tas de créations cultes : Mario, The Legend of Zelda, Donkey Kong, la Wii... Mais ça, plus ou moins tout le monde le sait. Si vous voulez connaître un peu mieux l'homme qui a rendu Nintendo synonyme de fun, alors lisez attentivement les anecdotes qui suivent.
Il est avant tout un artiste
Au lieu de concevoir des jeux vidéo, Shigeru Miyamoto aurait pu devenir... mangaka ! Né en 1952 dans la petite ville rurale de Sonobe, sa famille est alors assez pauvre, n'ayant même pas d'accès à la télévision. Le jeune Miyamoto créait alors ses propres jouets. Passionné de manga, il aspirait à une carrière d'artiste. Il a d'ailleurs fait ses études à l'université des beaux-arts de Kanazawa, mais a vite renoncé à percer dans le milieu en voyant la concurrence féroce que se livrent les mangakas au Japon. Il a ensuite découvert les jeux vidéo, qui représentaient pour lui la combinaison parfaite entre tout ce qu'il aimait en grandissant.
Il a obtenu son entretien chez Nintendo grâce à son père
Peu après avoir décroché son diplôme, Miyamoto obtient, à l'âge de 24 ans, une entrevue chez Nintendo car son père connaissait Hiroshi Yamauchi, président de la firme japonaise de l'époque. Il lui a montré certains des jouets en bois qu'il a confectionné durant son enfance, ce qui lui a permis d'être embauché en tant qu'apprenti dans le département planning, et de devenir le premier artiste de l'entreprise. Sa première tâche : s'occuper du design de bornes d'arcade.
Donkey Kong, son premier succès, se base sur un échec
Donkey Kong, c'est le jeu qui a fait décoller sa carrière, en 1981 alors qu'il n'avait encore que 27 ans. À l'époque, le marché du jeu vidéo commençait tout juste à fleurir pour Nintendo. Le problème, c'est que la firme avait mal jugé le potentiel de Radar Scope, un shoot'em up sur bornes d'arcade. Véritable bide en Amérique du Nord, Big N s'est retrouvé avec plus de 2000 machines non vendues sous les bras, et la nécessité de les rénover avec quelque chose de nouveau.
Faute de personnel, c'est Miyamoto qui s'est retrouvé en charge du projet. Il s'est alors inspiré de Popeye et du triangle amoureux Popeye / Brutus / Olive pour créer un jeu dans lequel un héros doit sauver une princesse des griffes d'un méchant. Vous l'aurez deviné : Brutus correspond à Donkey Kong, Popeye à Jumpman (qui deviendra ensuite Mario) et Olive est Lady (qui deviendra plus tard Peach). En juin 1982, il a été décompté pas moins de 60 000 bornes vendues (180 millions de dollars de chiffres d'affaires), suffisant pour convaincre Nintendo de placer Miyamoto à la tête d'une équipe de développement.
Fun Fact : Minamoto pensait que le mot "donkey" voulait dire "stupide" et non "âne". Comme quoi on peut aller loin dans la vie en étant nul en anglais.
Il s'est inspiré des explorations de son enfance pour créer Zelda
Forcément, lorsqu'on n'a pas la télévision pour se distraire, il faut trouver d'autres moyens de s'occuper. Ainsi, The Legend of Zelda a principalement été inspiré par les promenades de Miyamoto dans la campagne environnant sa maison d'enfance :
Quand j'étais un enfant, j'aimais bien faire de la randonnée. Quand je voyageais à travers le pays sans carte, j'aimais bien tomber sur des choses incroyables en me baladant par moi-même, cela m'a permis de réaliser ce qu'on ressentait en partant à l'aventure.
L'une de ses expériences les plus mémorables fut la découverte d'une caverne au milieu des bois. Après avoir un peu hésité, il a exploré cette caverne à l’aide d'une lanterne. Ce souvenir a clairement influencé son travail, car l’exploration, de cavernes notamment, est l'essence même des jeux Zelda.
Il était accro aux jeux d'argent et à la cigarette
Durant ses années les plus créatives, Miyamoto passait, comme beaucoup de salarymen japonais, une bonne partie de son temps dans les salles de pachinko, une machine ressemblant à un croisement entre un flipper et une machine à sous. Son "côté obscur", qu'il a vite abandonné en se mettant à la natation, un passe-temps qui avait le même effet (en beaucoup plus sain) : échapper au rythme stressant de son travail.
Il a imaginé Wii Fit... alors qu'il traversait sa crise de la quarantaine
Après avoir soufflé ses quarante bougies, Miyamoto a décidé de reprendre sa vie en main en arrêtant de fumer et en adoptant un régime alimentaire plus sain. Chaque jour, il se pesait et gardait les résultats sur un mur de sa salle de bain. Il s'est ensuite tout simplement dit que le concept d'un jeu de fitness intéresserait les joueurs, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il a eu raison puisque Wii Fit s'est écoulé à presque 23 millions d'exemplaires dans le monde.
Miyamoto est un grand fan de Banjo
Attention, on ne parle pas ici de Banjo-Kazooie, jeu mythique de la Nintendo 64, mais bel et bien de l'instrument de musique. Parmi les nombreux centres d'intérêt de Miyamoto figure le style de musique "bluegrass", similaire à la musique country. Il pense qu'il y a un lien très fort entre apprendre à jouer à un jeu vidéo et apprendre à jouer d'un instrument. D'ailleurs, il s'était essayé à la composition chez Nintendo, mais il a su déléguer sa place au mythique KÅji KondÅ, à qui l'on doit (entre autres) la majorité des thèmes de Mario et de Zelda.
George Lucas est son idole
Quoi de plus normal qu'un génie comme Miyamoto soit fan d'un autre créateur d'univers tout aussi génial que lui ? Plus encore, George Lucas est carrément une idole pour le Japonais. Il l'admire notamment pour Les Aventuriers de l'Arche Perdue, le premier film de la saga Indiana Jones, sorti en 1981.
Son visage est sans doute moins connu au Japon qu'à l'étranger
La célébrité de Shigeru Miyamoto est telle qu'une grande partie des gamers reconnaîtront immédiatement son visage en le voyant. Au Japon, pays où les jeux vidéo ont une place prépondérante dans la culture, ce n'est pas le cas. L'explication est simple : pour protéger sa vie privée et celle de sa famille, Miyamoto donne rarement d'interviews et n'apparaît presque jamais à la télévision. Un choix qui peut clairement se comprendre, s'il veut éviter l'émeute à chaque fois qu'il se rend dans un supermarché.
Il est devenu Chevalier en 2006
En 2006, alors que la Wii préparait son arrivée dans le monde vidéo-ludique, le ministère de la Culture français fût pris d’une envie de décorer trois grands créateurs de jeux vidéo de la médaille de Chevalier des Arts et des Lettres. Shigeru Miyamoto donc, mais aussi Frédérick Raynal pour Alone in the Dark et Little Big Adventure, et Michel Ancel, papa de Rayman et Beyond Good and Evil. D'ailleurs, pour la sortie de Super Mario Maker, ce dernier avait défié Miyamoto sur un niveau créé par ses soins. Une séquence assez sympa qu'on vous propose de découvrir.
Il tire son inspiration de tout et n'importe quoi
Miyamoto est connu pour s'inspirer d'expériences extrêmement banales pour créer ses jeux, à l'image de Wii Fit cité plus haut. Nintendogs a vu le jour lorsqu'il a décidé de recueillir un chien berger des Shetland, les Chomp enchaînés de Mario sont inspirés d'un chien particulièrement agressif qui l'a pourchassé un jour durant son enfance, les séquences de nage dans Super Mario 64 sont basées sur son expérience en natation...
L'une de ses plus grosses déceptions : Zelda II : The Adventure of Link sur NES
Lorsqu'on lui demande s'il a déjà réalisé un mauvais jeu, Miyamoto avoue ne pas savoir quoi répondre. Il y a toutefois un jeu qui l'a particulièrement déçu : le deuxième titre de la saga Zelda, sorti sur NES en 1987. "On aurait pu faire beaucoup mieux," déclarait-il récemment à Kotaku. "Cela aurait été bien d'avoir des plus gros ennemis, mais la NES n'était pas assez puissante". À l'époque, Miyamoto avait 34 ans. Il en aura 64 lorsque sortira Breath of the Wild en mars 2017.
Il est tellement exigeant que ses collègues ont peur de lui
Derrière le personnage attachant et souriant qui se montre lors de certains évènements ouverts au grand public, se cache un homme entièrement dévoué à son travail et en constante recherche de la perfection, venant de lui-même, mais aussi de ses collègues. Ces derniers le caractérisent souvent avec la phrase "upending the tea table", en référence à un comic japonais. Comprenez-ici que Miyamoto a tendance à changer radicalement de direction lors du développement d'un jeu si quelque chose ne lui plaît pas, même si ce n'est qu'un détail, quitte à abandonner une tonne de travail qui aurait pris des semaines voire des mois à effectuer. C'est particulièrement le cas sur les jeux Zelda, notamment Twilight Princess dont la date de sortie avait été reportée.
Vous l'avez compris, Shigeru Miyamoto est non seulement un génie du jeu vidéo, mais c'est aussi un modèle d'inspiration pour beaucoup, un personnage unique... qui visiblement n'hésite pas à dire ce qu'il pense. L'année dernière, il avait accusé Squeezie et Cyprien d'être de faux gamers !