Assassin's Creed Shadows : cet élu japonais veut qu'Ubisoft paie pour ses insultes
Ubisoft n'en finit plus d'être critiqué sur sa façon dont il représente la culture et le patrimoine japonais dans Assassin's Creed Shadows. Mais depuis le début d'une récente polémique, c'est l'escalade, au point que les politiques s'en mêlent.
L'affaire du sanctuaire dans AC Shadows
Choix de Yasuke comme protagoniste principal et étiqueté comme samouraï, figurine représentant un Torii endommagé, destruction d'un sanctuaire dans le gameplay reveal, et plus largement des inexactitudes historiques et des confusions entre les cultures chinoises et japonaise - et qui laissent à penser un manque de recherche approfondi des équipes - Ubisoft s'est embourbé dans une sacrée galère avec Assassin's Creed Shadows. Le Japon ne plaisante clairement pas lorsqu'il s'agit de dépeindre son histoire sous un projet culturel occidental.
L'une de ces polémiques reste solidement accrochée au dos du studio : l'affaire de la destruction du sanctuaire par Yasuke dans la vidéo servant à dévoiler le gameplay des deux personnages jouables. Pour rappel, on voit dans ladite vidéo le samouraï pénétrer dans le sanctuaire Itate Hyozu Jinja (qui existe réellement) et tout saccager sur son passage. Si Ubisoft ne voit pas le mal dans la séquence, plusieurs joueurs y voient un manque de respect envers le patrimoine culturel japonais. L'affaire trouve son relais sur les réseaux sociaux, et les critiques fusent de toutes parts.
La polémique enfle et remonte jusqu'à la sphère politique
Derrière, ce sont les responsables du sanctuaire qui prennent eux aussi la parole. Ils demandent formellement à ce que leur site sacré soit retiré de la version finale du jeu, et expliquent qu'Ubisoft ne les a jamais sondés avant d'incorporer le sanctuaire. Si des mesures concrètes ne seraient finalement pas prises selon le responsable de l'association des sanctuaires shintoïstes, c'est pourtant l'ambition d'un élu local et membre de l'assemblée préfectorale de Hyogo (préfecture où se situe le temple), Takeshi Nagase.
Sur sa chaîne YouTube, l'homme s'est indigné du traitement d'Ubisoft au cours d'une longue vidéo, dans laquelle il fustige le scénario et le "comportement" de Yasuke dans le sanctuaire, qui piétine les reliques et "décapite des gens, armés de son sabre".
Pour nous, de telles scènes sont impensables. Pouvons-nous vraiment excuser cela simplement parce que c'est un jeu ? Pouvons-nous le considérer comme un divertissement ? Le gouvernement, les politiciens locaux comme nous et surtout les membres de notre parlement doivent faire entendre leurs voix sur cette question. En tant que Parti libéral-démocrate, nous avons la responsabilité de défendre la dignité de notre nation et ses traditions.
On ne sait pas à l'heure, où nous écrivons ses lignes, si le problème sera soulevé auprès de la Diète Nationale (le parlement japonais) et si des actions concrètes seront intentées à l'encontre d'Ubisoft. On rappelle que dans sa défense face aux multiples polémiques qui l'entoure, le studio assure s'être rapproché d'historiens et experts en Histoire pour assurer une représentation fidèle du Japon féodal.