L'avocat du diable : pourquoi les lives facebook "votes" vont vite nous saouler ?

Ces derniers jours, une mode s'est considérablement développée sur Facebook : les votes en live. Mis en place il y a de ça plusieurs mois, les vidéos live de Facebook offraient une idée dominée jusque là par Périscope : la possibilité de parler à ses amis, et plus souvent ses fans, directement sur votre mur. Force est de constater que le succès n'a pas vraiment été fulgurant bien qu'utilisé partiellement. Pourtant, les vidéos live ont explosé ces derniers jours à travers le concept des votes. Surexploités et déjà presque épuisés, il s'agit de comprendre pourquoi ces votes en live vont vite nous saouler. 

Voter en live 

C'est l'élection américaine qui, à ma connaissance, a popularisé de manière abstraite cette nouvelle mode. En effet, l'avant-veille et la veille de l'élection finale, des pages américaines (puis ensuite françaises) partageaient un live Facebook dans lequel Trump et Hillary s'affrontaient. Pour les départager, il suffisait d'appuyer sur l'"émotion" correspondante à votre vote, souvent "J'aime" ou "J'adore". Vous pouvez ensuite suivre le décompte des voix en direct (ce n'est pas forcément le cas tout le temps).

Ayant très bien marché lors de ce court laps de temps, le concept a vite été exporté à travers d'autres duels sur d'autres pages. Il faut dire que l'idée est alléchante : faire une vidéo live va forcément attirer du monde sur votre page puisqu'elle va créer un buzz éphémère. Si en plus vous êtes inspiré, vous pouvez surfer sur une grosse vague. C'est ainsi que "Chocolatine vs Pain au chocolat", "PS4 vs XBOX" ou la majorité des grandes questions du XXIème siècle ont été posées en l'espace d'une courte semaine. 

Surexploitation habituelle

Notre société se construit, et d'autant plus notre société "virtuelle", sur le principe de l'éphémère. J'entends par là que via les réseaux sociaux, ou les applications, les modes s'enchaînent et se supplantent les unes aux autres sans rarement se compléter. Les exemples se multiplient chaque mois, le plus récent et évident s'avère être Pokémon Go, qui a rassemblé une communauté quasi unanime en un temps record. Sur Facebook rappelez-vous des BitStrip, ces petites BD qui vous mettaient en scène dans des situations loufoques avec vos amis. 

Cependant, aussi innovantes que ces idées puissent être, elles n'ont tenu dans l'actualité chaude qu'un petit mois. Pourquoi ? La surexploitation : en parler partout, tout le temps, et à un rythme effréné. A l'époque des BitStrip, les fils d'actualités étaient inondés jusqu'à l'écœurement en un temps record : presque 2 semaines. L'essoufflement de Pokémon Go fut plus long, parce que l'idée de progression dans le jeu apportait une réelle quête. Mais la finalité reste la même : on passe de la qualification "mode" à "démodé". 

Pour conclure, inutile de préciser que, par leur surexploitation, les votes en live Facebook sont voués à l'échec d'ici les prochaines semaines. Sachant que presque tous les grands duels intéressants ont été exploités, les derniers lives tournent autour de questions ridicules et souvent déconcertantes.