DC : ce film devait lancer une franchise, il a mis fin à deux carrières
Il existe des films si ratés qu’ils en deviennent presque fascinants. Des projets ambitieux qui échouent à tous les niveaux, mais qui, par leur démesure, marquent durablement l’histoire du cinéma. L’un d’eux fête ses 20 ans cette année. Et malgré un accueil critique catastrophique, il connaît aujourd’hui une seconde vie inattendue sur les plateformes de streaming gratuites. Voici l’histoire d’un désastre devenu culte malgré lui.
Alan Moore pour les nuls… les très très nuls…
Avant d’être un long-métrage explosif et bancal, The League of Extraordinary Gentlemen était un chef-d’œuvre de la bande dessinée. Imaginée par Alan Moore (auteur de Watchmen, V pour Vendetta, From Hell) et dessinée par Kevin O’Neill, publié par une filiale de DC Comics. Cette série de comics met en scène un groupe de personnages littéraires du XIXe siècle réunis dans une même intrigue dystopique. Une œuvre dense, sombre, érudite et hautement subversive — tout sauf un blockbuster grand public.
Mais Hollywood, comme souvent, a préféré à la fidélité la simplification (enfin ce qu'elle estime être la simplification). Le film, sorti en 2003, reprend le concept de base (des figures iconiques de la littérature unies contre une menace mondiale), mais le vide de tout ce qui faisait la richesse de la BD. Exit les tensions politiques, les critiques sociales et la complexité psychologique : place aux explosions numériques, à un humour douteux, et un Sean Connery visiblement en plein burn-out. Alan Moore, furieux, reniera immédiatement cette adaptation qu’il qualifiera de trahison pure et simple — et on ne peut pas lui donner tort.
La Ligue des gentlemen : la triste histoire derrière le nanar
Oui, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires est une catastrophe. Avec un score de 16 % sur Rotten Tomatoes, des critiques assassines et une réputation de film "maudit", il coche toutes les cases du nanar super-héroïque. Mais voilà : comme Van Helsing, Le Retour de la Momie ou L’Île aux pirates de Renny Harlin, il y a dans ce naufrage une forme de plaisir coupable. Ce genre de film si maladroit, si bruyant, si peu cohérent; qu’il en devient étrangement attachant.
C’est aussi une capsule temporelle du début des années 2000, époque où les studios ne savaient pas encore vraiment comment adapter un comic book — enfin, à supposer que vous considériez qu’ils savent le faire aujourd’hui, bien sûr. Le résultat est un festival d’effets spéciaux datés, de punchlines forcées et de scènes d’action illisibles. Pourtant, certains spectateurs — souvent ceux qui l'ont vu enfants — redécouvrent aujourd’hui le film avec une certaine tendresse nostalgique. Résultat : LXG (comme l’avaient baptisé les génies du marketing à l’époque), deux décennies après sa sortie, reste un film toujours très regardé sur les plateformes de streaming qui l’exploitent (comme Disney+).
Mais derrière les rires, il y a aussi de la tristesse. Ce film marque la dernière apparition en chair et en os de Sean Connery au cinéma. Usé par le tournage, l’acteur écossais mettra un terme définitif à sa carrière, n'acceptant par la suite qu’un doublage dans un (très mauvais) film d’animation écossais, Sir Billi. Autre victime : Stephen Norrington, prometteur réalisateur du premier Blade, dont la carrière s’éteint après ce fiasco. Ironie du sort : son style visuel influencera pourtant durablement les codes esthétiques des films de super-héros modernes.
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Et surtout les américains qui voulaient à tout prix y mettre un personnage de leur littérature... et qui n'ont trouvé que Tom Sawyer XD
Par contre heureuse surprise de voir Dorian Grey et de l'avoir mixé avec Highlander. J'avoue que je ne connaissais pas la BD à l'époque et l'affiche dans le métro donnait trop envie : "En octobre, Sean Connery est chargé de recruter un monstre, un pirate, un vampire, un homme invisible et un immortel"
Par contre pour le scénario on reviendra plus tard... Pourquoi un méchant fabrique une league pour la détruire alors qu'il y a très peu de chance qu'elle se forme toute seule. Et pourquoi Moriarty est si jeune ?
Après avoir lu la BD, je comprends mieux quand Mina dit "Je préfère ceux qui ont plus d'expérience" XD