Disney+ censure maladroitement les fesses de Daryl Hannah dans Splash

14 avril 2020 à 16h03 dans Cinéma

Disney ne l'a pas caché, la firme américaine souhaite que sa plateforme Disney+ soit destinée à un public familial. Un catalogue bon enfant qui se doit d'être visible par tous, et ce à tout moment. Disney s'en assure à chaque instant, et n'hésite pas à procéder à des changements lorsque la situation ne lui convient pas. Et dans le film Splash, disponible sur Disney+, la firme est allée jusqu'à censurer les fesses de l'actrice Daryl Hannah, maladroitement néanmoins. 

Disney+ censure maladroitement les fesses de Daryl Hannah dans Splash

Des fesses recouvertes de cheveux numériques

Splash conte la rencontre intrigante entre un New-Yorkais et une sirène. Une sirène complètement nue interprétée par l'actrice Daryl Hannah, dont les fesses sont visibles dans une scène devenue culte. Et puisque Disney+ est présentée comme une plateforme bon enfant, le contenu jugé "non familial" ou qui pourrait "heurter la sensibilité des plus jeunes" doit être retiré. Une censure qui prend la forme d'un rajout maladroit de cheveux, dans le but de couvrir au mieux les formes de l'actrice américaine. 

Disney+ didn't want butts on their platform so they edited Splash with digital fur technology pic.twitter.com/df8XE0G9om

— Allison Pregler (@AllisonPregler) April 13, 2020

Une censure qui ne dénature que légèrement le film de 1984. Malgré tout, ce rajout post-production est mal intégré. Plutôt que de tenter une censure bien incrustée la société derrière cet ajout de cheveux s'est contentée d'un résultat passable. D'autant que la version originale ne révélait pas intégralement les fesses de Hannah et en couvrait une petite partie. Pas suffisamment néanmoins pour les goûts de Disney semble-t-il. 

The original pic.twitter.com/05bPUX2b63

— J. R. F. B. (@Numod_Root) April 13, 2020

De plus, si l'on en croit Gizmodo, les tétons de Daryl Hannah seraient visibles dans plusieurs scènes. Une censure partielle à l'objectif simple : supprimer tout contenu jugé comme sexuel de la plateforme. La firme tient à à éviter au maximum les critiques, certaines pouvant provenir de parents amateurs de Splash souhaitant faire découvrir ce classique de Tom Hanks, sans pour autant vouloir exposer leurs enfants à ce genre d'images anatomiques.

La censure oui, mais pas partout

La plateforme tient absolument à ne pas déroger aux attentes des bonnes familles américaines, en usant de la censure, et du zoom, notamment dans le film Splash. Mais dès sa sortie initiale, un message pouvait être découvert dans la description de vieux dessins animés du studio : "Ce programme vous est présenté tel qu'il a été réalisé. Il peut contenir des représentations culturelles obsolètes." 

Un avertissement qui vise de vieux dessins animés, comme le rappelle Numerama, à l'instar des Trois Caballeros, de Dumbo ou encore Ferdinand le taureau. Des œuvres parues avant les années 80 mais qui n'ont pas été altérées, comme le laisse entendre ce message. Et pour cause, des rumeurs laissaient entendre que les films avaient été modifiés pour correspondre davantage à la ligne directrice de la plateforme.

Mais Disney+ a tout de même laissé ces œuvres datées inviolées, tout en précisant que les passages controversés ne sont plus d'actualité, à l'instar de cette pose, issue du film Dumbo, dans lequel on aperçoit ce corbeau prendre la même pose que celle de l'affiche de la chanson Jump Jim Crow, où un acteur blanc se grimait en noir pour tourner des personnes noires en ridicule par le biais de stéréotypes racistes. 

Deux œuvres ont tout de même été affectées, mais avant le lancement de Disney+. La première n'est autre que la scène post-générique de Toy Story 2, où Stinky Pete drague lourdement deux Barbie en leur laissant miroiter des places pour Toy Story 3. Une scène difficile à assumer après l'affaire Weinstein, où le tout Hollywood a été secoué. La seconde reste Mélodie du Sud, un long-métrage de 1946 critiqué pour ses références implicites racistes et pro-esclavages. Un film qui n'a jamais bénéficié de sortie en VOD et DVD ou de nouvelle sortie en salles depuis 1980. 

Après un Master en Journalisme à l'IEJ, j'intègre définitivement la rédaction d'Hitek en 2017. Passionné de jeux vidéo, de nouvelles technologies, de science-fiction et de pancakes, je me complais à partager mes centres d'intérêts avec le plus grand nombre. Toujours partant pour un Jägerbomb en terrasse.

Articles de Guillaume Chagot
Source(s) : Gizmodo Numerama
count
Commentaires (11)
Ils se sont pas foulés... CTRL + C, CTRL + V
photo de profil de Billy Par Billy, il y a 5 ans Répondre
La pudibonderie américaine dans toute sa splendeur. Une demi paire de fesses n’a jamais été quelque chose de choquant qu’il faudrait couvrir à tout prix.
photo de profil de Vee Par Vee, il y a 5 ans Répondre
Par contre les scènes où des gens se font tuer à gros coup de gun ça passe crème au USA...
photo de profil de plo Par plo, il y a 5 ans (en réponse à Vee) Répondre
J'ai regardé pas mal de dessin animé/film durant mon enfance, sauf que ce genre de trucs "sexuel" quand t'es gamin tu sais même pas de quoi il s'agit et tu n'y fait même pas attention, c'est qu'en regardant beaucoup plus tard que je comprenais toutes ses allusion que je calculais même pas petit.
Toujours cette hypocrisie malsaine de notre siècle où on va censuré un pauvre bout de fesse mais par contre les scène de violence ou de mort et compagnie no problème hein
photo de profil de morticas Par morticas, il y a 5 ans (en réponse à plo) Répondre
J'ai rien contre ton propos mais si tu veux dénoncer "l'hypocrisie de notre siècle" sans avoir l'air d'une buse, changes de pseudo.

Ou sinon dénonces les tartuferie éternelles des conservateurs.
photo de profil de Murge Par Murge, il y a 5 ans (en réponse à morticas) Répondre
C'est la Vénus à la fourrure.
photo de profil de Lucky Par Lucky, il y a 5 ans Répondre
Ce ne sont pas les seuls qui ont été censurés sur la plateforme, en plus de Toy Story 2 et de Splash qui ont été mentionnés, Dumbo a bien eu une scène censurée, et idem pour Lilo & Stitch
photo de profil de Emeric Par Emeric, il y a 5 ans Répondre
C’est quand même dingue de censurer ce genre de truc. A part un « aaah, des fesses, hahahaha lol » venant des enfants, je ne vois pas ce que ça ferait d’autre. Et je travaille avec des enfants, j’ai entendu des choses plus choquantes qu’une paire de fesses à moitié couverte.
photo de profil de Je ne suis pas un robot Par Je ne suis pas un robot, il y a 5 ans Répondre
Disney qui censure une paire de fesses mais qui s'inspirent d'actrice X pour designer ses persos feminins...
photo de profil de Spider Marmotte Par Spider Marmotte, il y a 5 ans Répondre
Après ça, que je n'entende plus un ricain se plaindre de la censure culturelle en Iran ! Comme les femmes qu'on rhabille sur les pochettes d'albums.
photo de profil de plo Par plo, il y a 5 ans Répondre
Mais grave, on ne souligne jamais assez que les association et partis "familiale" d'extrême droite défendent les mêmes idées que les islamistes intégristes.
photo de profil de Murge Par Murge, il y a 5 ans (en réponse à plo) Répondre
Laisser un commentaire

Vous répondez à . Annuler