Pain au chocolat ou chocolatine : Emmanuel Macron a tranché
Alors que les rumeurs de remaniement vont bon train, le Président de la République, raillé après ses vœux pour 2024, est revenu sur un tout autre point lors d'une récente allocution. L'occasion pour lui de donner un avis pour le moins tranché quant à une épineuse question : faut-il dire pain au chocolat ou chocolatine ?
Une lutte sans merci
Emmanuel Macron a choisi son camp ! Tandis que beaucoup attendent fébrilement l'annonce d'un potentiel nouveau Premier Ministre qui succèderait à l'actuelle, à savoir Elisabeth Borne, c'est sur un sujet autrement plus léger que le chef de l'Etat a décidé de s'épancher. Une étonnante confidence, survenue le vendredi 5 janvier lors de la galette de l'Elysée, une cérémonie annuelle visant à célébrer l'Epiphanie.
Lors de sa prise de parole, filmée et diffusée par BFM.TV, l'homme politique se réjouit du fait que la célèbre "baguette" ne soit pas concernée par le "problème" du débat entre différentes zones quant à son appellation. Une facilité qui ne peut malheureusement pas être appliquée à un autre mets phare de la boulangerie de l'Hexagone : le pain au chocolat. Si le croissant échappe, lui aussi, à la controverse, il faut bien reconnaître que le débat fait rage entre pain au chocolat et chocolatine. Visiblement amusé par cette joute, le Président y va alors de son commentaire, qui risque d'en décevoir plus d'un... Il glisse ainsi que, chez lui, "on dit pain au chocolat" !
L'origine du problème
Si le Président a donc opté pour pain au chocolat, plongeons dans l'histoire afin de mieux comprendre cette fameuse mésentente. Comme l'expliquent nos confrères du magazine Geo.fr, les viennoiseries sont, en toute logique, originaires de la capitale de l'Autriche. Elles arrivent néanmoins en France, notamment par l'intermédiaire du duo formé par August Zang et Ernest Schwarzer : en 1837, ils ouvrent une viennoiserie à Paris. Tous deux proposent une version chocolatée du croissant, baptisée Schokoladen... Seulement, les locaux ne maîtrisant pas leur langue, ils commencent donc à nommer le mets de manière phonétique, donnant donc "chocolatine". Mais ce n'est pas tout : si cette confusion reste ancrée dans les esprits, les artisans français s'emparent de la viennoiserie et, durant le XXe siècle, modifient la célèbre recette.
Ils prennent le parti d'utiliser de la pâte feuilletée plutôt que de la pâte à pain et cherchent un nouveau nom pour qualifier le résultat. En hommage au cœur de leur profession, ils nomment cette nouvelle version pain au chocolat. L'usage du terme ne tarde pas à se répandre sur le territoire, mais de nombreux irréductibles préfèrent conserver la première dénomination : la guerre est déclarée. Toute cette histoire peut prêter à sourire, mais certains sont très (trop ?) impliqués dans ce débat sans fin. Pour preuve, en 2018, une dizaine de députés du groupe Les Républicains (LR) ont soumis un amendement appelé "chocolatine". Le but ? Faire "légèrement" évoluer la loi afin de "redonner ses lettres de noblesse à de nombreux produits locaux". Cette tentative est intervenue lors de l'étude d'un projet de loi agriculture et alimentation. La proposition du petit groupe de signataires a finalement été rejetée par l'Assemblée Nationale. Le ministre de l’Agriculture de l'époque, un certain Stéphane Travert, avait glissé à demi-mot que cette demande n'était "pas du niveau" du Parlement...
Du coup c’est ni une chocolatine ni un pain au chocolat, c’est un « feuilleté au chocolat ». Le débat est clos.
La France c'est le titanic.