Cette étude démontre que la Terre pourrait à l'origine avoir été plate
Une récente étude démontre qu'à l'origine, la Terre pourrait avoir été plate. De quoi donner du grain à moudre aux complotistes, et plus précisément aux "platistes" ? Explications.
Les Platistes et leurs adeptes
C'est l'une des théories du complot les plus connues, au même titre que les Reptiliens, celle qui sous-tend que l'homme n'a jamais marché sur la Terre, ou celle qui veut que Les Etats-Unis auraient organisé les attentats du 11 septembre 2001 : les "platistes", ceux, qui comme son nom l'indique, pensent que la Terre est plate.
Une théorie qui rassemble contre toute attende de nombreux adeptes. Aux Etats-Unis, on rapporte que pas moins de 16 % de la population pense que notre chère planète est plate. Une étude menée en 2017 par l’Ifop pour l’institut Jean Jaurès et l’observatoire Conspiracy Watch montre de son côté que 9 % des Français y croient. Une fumisterie qui trouve son relais sur Internet et en particulier sur les réseaux sociaux, où ces idées sont véhiculées à tout-va. Les platistes prétendent que les astronautes sont filmés en studio, que les fusées décolleraient sans personne à leur bord, et que la NASA ne serait qu'un outil de propagande.
Le phénomène des disques instables
Inutile de préciser que les recherches de Pythagore, Aristote puis Galilée ont confirmé que la Terre a une forme sphérique. En revanche, il est intéressant de se pencher sur cette récente étude menée par des scientifiques de l'université du Lancashire central (UCLan) au Royaume-Uni. Repérée par le site Newatlas.com, cette étude consiste à déterminer l'origine de la formation des planètes du système solaire (dont la nôtre évidemment). Ils ont ainsi établi qu'il n'était pas impossible qu'à l'origine, certaines d'entre elles aient été plates. De quoi mettre en ébullition le cerveau des platistes ? Pas vraiment.
Comme le rapporte la revue, les planètes nouvellement formées pourraient prendre une forme plus plate avant de s’arrondir. Les planètes se forment à partir de disques protoplanétaires, des anneaux de poussière et de gaz entourant les étoiles. S'il reste encore de nombreuses recherches à mener afin de démontrer l'évolution de la formation des planètes, l'une des théories les plus crédibles - l'accrétion centrale - veut que les particules de poussière commencent à se coller les unes aux autres, formant des objets de plus en plus gros jusqu'à ce qu'ils se transforment en planètes.
Mais il existe une autre hypothèse (parmi d'autres) appellée le phénomène « des disques instables ». Selon cette théorie, le disque protoplanétaire refroidit, avant de s’effondrer en morceaux, dont certains deviennent alors des planètes. Pour tenter de corroborer cette théorie, les chercheurs à l'origine de l'étude ont utilisé des superordinateurs permettant de mener des simulations d'envergure.
« Nous étudions la formation des planètes depuis un long moment, mais nous n'avions jamais songé à nous pencher sur la forme des planètes au moment où elles se constituent », affirme l'astrophysicien Dimitris Stamatellos, coauteur de l'étude publiée dans la revue scientifique Astronomy & Astrophysics. Et pour cause : « Nous avons toujours pensé qu'elles étaient sphériques.»
Partant de ce postulat, et grâce aux simulations sur ordinateur, les chercheurs ont découvert que lorsque les planètes se forment par la méthode d'instabilité du disque, elles ne se développent pas uniformément vers l'extérieur, et ont ainsi tendance à accumuler davantage de matière au niveau des pôles qu'à l'équateur, les étirant ainsi en une sorte de « sphéroïde aplati », nomme les chercheurs. Une sorte de statut intermédiaire avant de prendre leur forme finale.
l’équipe rappelle qu'il ne s'agit-là que de simulations, mais ces observations pourraient permettre de mieux comprendre - à l'avenir - comment se forme les planètes à leur naissance, et ainsi confirmer ou non la méthode d’instabilité des disques.