Marvel, DC... Selon Alan Moore (Watchmen), les films de super-héros sont un premier pas vers le fascisme
Célèbre auteur à l'origine de nombreux comics à succès, Alan Moore s'est notamment essayé (avec brio) à l'écriture d'aventures de super-héros. Et pourtant, l'image qu'il en a aujourd'hui n'est pas des plus flatteuses, bien au contraire.
Comics, super-héros : un public trop infantilisé ?
Alan Moore, c'est un grand nom du monde des comics, puisque l'auteur et scénariste de 68 ans a une sacrée expérience dans le domaine, et on lui doit des œuvres populaires telles la série de bandes-dessinées V pour Vendetta et la série de comics Watchmen. Cette dernière a permis à son auteur de se plonger dans l'univers des super-héros, en tentant d'adopter un ton plus mature que la concurrence, Marvel en tête. Mais aujourd'hui, Moore en a "définitivement terminé avec les comics" et ne semble d'ailleurs même plus les supporter, comme il l'explique à nos confrères de The Guardian.
Des centaines de milliers d'adultes font la queue pour voir des personnages et des situations qui ont été créées pour divertir des garçons de 12 ans - et c'était toujours des garçons - il y a 50 ans. Je ne pense pas vraiment que les super-héros étaient des affaires d'adultes. Je pense qu'il s'agissait d'un malentendu né dans les années 80 - et j'en suis en grande partie responsable, bien que ce n'était pas intentionnel - quand des œuvres comme Watchmen sont apparues. La majorité des comics sont [toujours] plus ou moins restés les mêmes. Ils n'ont pas "grandi". Je pense que c'était plutôt le fait que les comics parlaient émotionnellement aux [lecteurs]. Alan Moore
Les comics - et par extension les super-héros - ne s'adresseraient-ils donc qu'à un public jeune et ne parleraient-ils qu'aux plus âgés qu'en titillant leur nostalgie ? Si vous pensez qu'Alan Moore risque de se mettre des gens à dos avec une telle vision des choses, attendez-donc de découvrir la suite de son raisonnement.
Des films de super-héros au fascisme, il n'y a qu'un pas ?
Mais au-delà de simplement infantiliser des adultes, les films de super-héros seraient en réalité bien plus dangereux, bien que personne ne s'en rende encore compte. Attention, propos polémique en perspective !
J'avais dit aux alentours de 2011 que je pensais que cela aurait des implications sérieuses et inquiétantes à l'avenir si des millions d'adultes faisaient la queue pour voir des films Batman. Parce que cette infantilisation, cette envie de périodes plus simples, de réalités plus simples, peut très souvent être précurseur du fascisme. Alan Moore
Pour illustrer ces propos très forts et qui ne feront clairement pas l'unanimité, l'écrivain et scénariste britannique évoque l'élection de Donald Trump, qui a pris place dans une période étrange politiquement, beaucoup des films qui sortaient alors étaient selon lui des films de super-héros. En associant l'idée d'un régime fasciste à l'élection de Trump, Alan Moore laisserait donc entendre que la faute était à remettre sur les électeurs, peut-être aveuglés par leurs espoirs stériles, abrutis qu'ils étaient par leur trop grande consommation de films du genre.
N'hésitez pas à nous partager votre interprétation des propos d'Alan Moore car de notre côté, on trouve le raccourci qu'il fait quelque peu douteux.
Il s'est toujours appliqué à deconstruire/détourner le genre pour faire passer ses messages, souvent à base de lutte contre l'autorité.
Ce genre de sortie n'est pas étonnante de sa part.
Comme quoi on peut être un génie et un con en même temps.
Les films de super héros c'est souvent très manichéens (les gentil d'un côté et les méchants de l'autre). Cette vision simplifié des choses est facile, ne demande pas d'efforts et on reste humain, on préfère la facilité.
De là à établir un lien direct, c'est un peu beaucoup mais son début de réflexion n'est pas idiot.
Et à compte la, 99% des films peuvent être une passerelle vers le fascisme hein, le manichéisme c'est pas que les films de super héros.
C'est plus évident dans un film de super-héros dans le sens ou il y a souvent 1 gars qui est surpuissant et tout le monde s'en remet à lui, sans vraiment se poser de question d'une autre voie, d'une alternative...
Et "les comics n'ont pas grandi" ben merde !!! Si vous arrivez à lire les premières versions des histoires sans pouffer de rire, vous êtes forts, c'était très clairement pour les enfants donc c'est très ridicule. The Flash perd puis regagne ses pouvoirs à chaque épisode car il le veut et parce que "la science, c'est cool".
Des oeuvres come Ultimates explique que l'arrivée de Captain America a complètement bouleversé le monde et depuis tous les humains transformés, même Iron Man, viennent d'une volonté de recréer cette arme absolue.
Les comics ont également parlé du racisme, et de sujets très actuels de leurs époques.
Les films... ben ils essaient de faire plaisir à tous les fans, et ils n'ont clairement pas le temps d'aborder des thèmes profonds en 2h donc ça reste très à la surface.
Mais quand même, ça le fait par petite touche. Et le rapport avec le fascisme... Twitch a explosé aussi à cette époque, donc c'est la faute des streamers ? Comment relier 2 faits sans rapport...
Et je préfère la fin du film Watchmen à celle de son comics, car justement bien plus ambigue.
Les super-héros, les Marvel etc, ça va cinq minutes.
Pareil pour Star Wars. C'est sympa mais ça reste un simple shoot de divertissement jetable dont la substance est en fait conne comme la lune, enfantine. (Bah oui, je critique mais je regarde aussi ce genre de films de temps en temps.)
S'il faut faire un lien avec le fascisme, je verrais plutôt cela dans la wokisation de tous ces blockbusters.
Ou pire encore comment il est passé complètement à côté du message de Watchmen.
Pour lui faire aimé les films de super-héros, il aurait fallu éviter de confier l'adaptation de son comics de super-héros à un libertarien clairement supremaciste.