Cet animal préhistorique est ramené à la vie 46 000 ans après son extinction

29 juillet 2023 à 12h36 dans Science

Le Pergélisol est probablement l'endroit le plus fascinant sur Terre. Et également celui qui suscite le plus de fantasmes morbides. Cet endroit proche des pôles (surtout celui du nord-est de la Sibérie) est réputé pour conserver absolument tous les micro-organismes qu'il renferme. Des créatures congelées qui pourraient se réveiller si les températures continuent à se réchauffer. Ou si des scientifiques s'y intéressent.

Cet animal préhistorique est ramené à la vie 46 000 ans après son extinction

Russie : une créature préhistorique réveillée

Quand on vous dit que le Pergélisol est l'endroit le plus impressionnant sur Terre, on n'exagère vraiment pas. Cette zone glacée de la planète regorge de secrets et d'informations sur notre lointain passé. Il s'agit d'un endroit où se mêlent la glace et la terre, créant ainsi un cocon propice à la conservation de toute espèce vivante dans des conditions presque parfaites. C'est là bas qu'a été découverte en 2019 une tête de loup préhistorique de 40 000 ans parfaitement conservée. Et c'est aussi là-bas que sont conservés autant de virus et de bactéries potentiellement mortelles pour nos organismes. Le Pergélisol (surtout en Sibérie) est ainsi surveillé de très près par les scientifiques mondiaux pour tous les secrets qu'il renferme. S'il paraît improbable encore pour l'instant de faire revivre les mammouths ou les tigres à dents de sabre, des scientifiques viennent de prouver qu'il était possible de ramener des organismes bien plus petits provenant de l'ère glaciaire.

L'information est rapportée par le média CNN et publiée initialement dans la revue PLOS Genetics. On y apprend que des scientifiques ont ranimé un ver congelé dans le permafrost "depuis plus de 46 000 ans, soit une époque où les Mammouths laineux, les tigres à dents de sabre et les élans géants parcouraient encore la Terre". Ce ver provient d'une espèce disparue et n'a visiblement aucune descendance connue à ce jour. Il était situé à 40 mètres de profondeur dans le Pergélisol sibérien, dans un état de dormance (cryptobiose). Cette recherche scientifique aurait débuté selon CNN en 2018, quand ils ont découvert deux espèces inconnues dans le pergélisol. La chaîne explique :

L'une des chercheuses, Anastasia Shatilovich, a fait revivre deux des vers à l'institut en les réhydratant simplement avec de l'eau, avant d'en transporter une centaine, dans sa poche, vers des laboratoires en Allemagne pour des analyses approfondies.

Pergélisol arctique

Créatures réveillées : un danger pour l'humanité ?

Les scientifiques de l'Institut Russe des Problèmes Physicochimiques et Biologiques du Sol ont utilisé la datation au radiocarbone des plantes à proximité des vers pour les dater. Ils pensent que ces vers ont "entre 45 839 et 47 769 ans". Plus tard, des collègues des instituts de Dresde et de Cologne ont affirmé qu'il s'agissait d'une nouvelle espèce, qu'ils ont nommé Panagrolaimus Kolymaenis. De part leur nature pluricellulaire, ces vers sont une avancée phénoménale pour l'avenir, permettant d'explorer plus en détail le réveil de créatures plus complexes. Pour l'instant, il est trop tôt pour savoir s'ils seront véritablement des dangers. La science-fiction a rapporté plusieurs cas de virus réveillés à cause de la fonte des glaces. Pour l'instant, le consensus scientifique est que le risque est proche de zéro, mais pas impossible.

Froid artique

Pourtant, le pergélisol n'est pas sans danger. Des scientifiques français de l'université d'Aix-Marseille travaillent activement sur le domaine. Ils ont déjà réussi à réveiller des virus et des bactéries de la même époque dans le but de les étudier et possiblement de créer un remède ou un vaccin si jamais ils devaient être libérés. Certaines bactéries et virus conservés dans le permafrost sont très dangereux. On a déjà retrouvé des traces de bacille de Koch (Tuberculose), de l'anthrax, ou encore du virus de la variole, mais jamais dans des états viables. En 2016, un enfant et un renne étaient les premières victimes recensées d'une maladie causée par le dégel du permafrost. Cependant, le plus gros problème serait non pas sanitaire, mais écologique. Car plus le réchauffement climatique avance, plus le permafrost fond, et avec lui le Pergélisol. Rien que le pergélisol Arctique contiendrait quelque 1.700 milliards de tonnes de méthane et de dioxyde de carbone. De quoi accélérer énormément ce même réchauffement climatique.

\ud83c\udf0b In the heart of Eurasia the world's largest permafrost depression is located in the Bagatayka crater.

Over the years, Siberia's Batagayka mega slump has grown to cover 0.8 square kilometers, making it the largest megaslump on Earth.

Via SputnikInt pic.twitter.com/wHYybQxt9L

— Rahini (@rahini1207) July 18, 2023

Au coeur de l'Eurasie, le plus grand gouffre du permafrost se situe dans le cratère Bagatayka.

Au fil des ans, la crevasse de Batagayka en Sibérie s'est développée pour couvrir 0,8 km², ce qui en fait la plus large crevasse de la Terre.

Lucas, journaliste de formation et de métier et grand amateur de jeux de stratégie, RTS et autres jeux de cartes. Rôliste dans l'âme au dé 20 capricieux. La joie de vivre et le jambon, c'est ça le secret du bonheur.

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Commentaires (3)
Donc on est encore très loin de pouvoir réveiller les dinosaures et autres mammouths. En revanche si on a des problèmes de potager...
photo de profil de Par , il y a 1 an Répondre
Le permafrost est plein de saloperies de bestioles vectrices de bactéries et d'organismes dont on ne sait rien et contre lesquels aucune immunité n'existe plus : ramenons les à la vie qu'est-ce qui pourrait bien mal se passer au pire une petite gripe qui passera avec un bol de soupe de chauve-souris.
photo de profil de Blaise Monluc Par Blaise Monluc, il y a 1 an Répondre
J’ai depensé sans compter
photo de profil de L0v3Maxou Par L0v3Maxou, il y a 1 an Répondre
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