Max von Sydow : une légende du cinéma s'en est allée
L'acteur suédois Max von Sydow est décédé ce dimanche 8 mars, à l'âge de 90 ans. L'occasion pour nous de revenir sur la carrière fantastique de cet acteur dont le talent n'avait d'égal que sa grande discrétion.
Ses débuts avec Ingmar Bergman
C'est son épouse, Catherine von Sydow, née Catherine Brelet, productrice et documentariste française, qui a annoncé la nouvelle dans un communiqué :
C'est le coeur brisé et avec une infinie tristesse que nous avons l'extrême douleur de vous annoncer le départ de Max von Sydow le 8 mars 2020.
Né en Suède en 1929, Max von Sydow a été rapidement remarqué pour son rôle du Chevalier Antonius Block, jouant aux échecs avec la Mort afin de retarder sa fin prochaine dans le chef d'oeuvre d'Ingmar Bergman Le Septième Sceau (1956), qui remporta en 1957 le Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes. Fort de ce premier succès, il deviendra l'acteur fétiche d'Ingmar Bergman, jouant successivement dans Les Fraises sauvages (1957), Au seuil de la vie (1958), Le Visage (1958), La Source (1959), A travers le Miroir (1961), Les Communiants (1962), L'Heure du Loup (1967), La Honte (1968), Une Passion (1969) et Le Lien (1971).
Un acteur à la renommée internationale
En 1973, il devient avec son rôle du père Lankester Merrin dans L'Exorciste de William Friedkin un acteur à la renommée internationale, lui permettant de tourner avec de très grands réalisateurs. On le retrouva notamment dans l'adaptation de Dune du passionnant David Lynch, Europa du provocateur Lars von Trier, Minority Report du gigantesque Steven Spielberg, Shutter Island du légendaire Martin Scorsese et Robin des Bois du grand Ridley Scott.
Max von Sydow était également un très grand amoureux de la France. Devenant français par son mariage avec la productrice Catherine von Sydow, il a été nommé Chevalier de la Légion d'Honneur en 2011. Il a également tourné dans des productions françaises, notamment dans Un homme et son chien (avec Jean-Paul Belmondo), Oscar et la dame rose, Les Premiers Les Derniers ou encore Le Scaphandre et le Papillon.
Ces dernières années, bien qu'il s'est fait de plus en plus rare au cinéma et à la télévision, du fait de son grand âge, nous avions pu le remarquer dans un tout petit rôle de Star Wars : Le Réveil de la Force, avant de le retrouver dans le rôle de la Corneille à Trois-Yeux dans la sixième saison de Game of Thrones. Ce rôle d'un être mystique attendant sa Mort prochaine nous apparaît comme un clin d'oeil à peine déguisé au rôle du Chevalier Antonius Block dans Le Septième Sceau, qui jouait aux échecs avec la Mort pour retarder au maximum son départ pourtant inexorable. Comme si ces deux rôles, qui encadrent la carrière de Max von Sydow, résumait la carrière et la vie de cet acteur légendaire, qui avant de devenir le vieux sage, toujours en retrait, des productions Hollywoodiennes, était un jeune acteur suédois impétueux pouvant rivaliser avec la Mort et les Démons.
RIP.
J'avoue, j'ai été un grand fan et tous les films cités sont juste incroyables. Mais j'ai du mal avec ce réalisateur depuis qu'il a tenté de saccager la franchise Alien (franchise qui me tient le plus à coeur). Et même en dehors de Prométheus ou Covenant, des films comme Robin des Bois ou même Cartel n'ont plus la touche qu'on lui connaissait.
De façon pleinement égoïste, j'aurai aimé qu'il s'arrête avant de faire ces films et qu'il reste le réalisateur que j'ai adoré. Je suis même triste de voir que les quelques derniers mauvais films qu'il a fait suffisent à le faire baisser dans mon estime alors qu'il en a fait tant d'excellent.
Bref, tu as raison, mis à part les petites erreurs, il reste un réalisateur qui a marqué un très grand nombre de personnes, moi le premier. Mon commentaire était donc un peu infondé.
Ensuite, personnellement j'ai un rapport assez étrange à Ridley Scott. Je crois que le seul film que j'ai vraiment détesté, c'est "Exodus", qui m'a laissé bien au-dehors. Concernant "Cartel", je te conseille très vivement de regarder la version longue. Le film, que je n'avais pas très apprécié en salles, a été pour moi une révélation dans sa version longue (disponible je crois que dans sa version blu-ray). Pour ce qui est du diptyque "Prometheus" / "Alien : Covenant", j'avais beaucoup aimé le premier, franchement détesté le second, mais je les ai revus récemment après avoir écouté l'avis de mon confrère Simon Riaux, rédacteur en chef d'Ecran Large, qui est un cinéphile que j'aime beaucoup écouter, notamment dans l'émission "Pardon le cinéma". Et il a eu une analyse assez intéressante de ce diptyque. Il y expliquait que Ridley Scott était le réalisateur le plus misanthrope qui soit, et qu'il fallait voir ces oeuvres comme celles où la misanthropie de Scott arrivait à son paroxysme. J'ai trouvé ça intéressant, et revoir Covenant sous cet angle-là me l'a rendu beaucoup plus satisfaisant, si ce n'est passionnant.
Après, je ne sais pas pour toi, mais je trouve que le must de Ridley Scott, c'est "Kingdom of Heaven", qui est très clairement un de mes films préférés. Je trouve la réalisation dantesque, et il est n'est jamais plus pertinent que dans sa fibre la plus politique. :)
Ravi en tout cas d'avoir pu parler avec un camarade cinéphile ! ;)