Le CSA a les sites pornographiques dans le viseur depuis quelques mois. Après le vote de la loi de juillet 2020 imposant à ces plateformes de contenus pour adultes de contrôler l'âge des visiteurs et les menaces de mise en demeure, l’étau se ressert ! En effet, le gendarme de l'audiovisuel vient de mettre en demeure cinq principaux sites et s'ils veulent continuer à exister, vous pourriez bien devoir payer pour y accéder.
Un contrôle jugé insuffisant, place à l'action
Effectivement, jusqu'à maintenant, un simple clic pour certifier que l'on est majeur vous permet d'accéder aux sites pornographiques. Sauf que depuis le 30 juillet dernier, date à laquelle une loi a été votée pour le contrôle de l'âge des visiteurs, les principaux acteurs du secteur ne respectent pas la législation. Pour le CSA, l'accès à ces sites reste encore trop simple. Après les menaces, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a décidé de passer à l'action et surtout de sévir.
Ainsi, des huissiers de justice ont été mandatés pour constater un manquement à la loi et les sites comme Pornhub, Xhamster, Tukif, Xvideo et Xnxx ont jusqu'à la fin du mois pour s'y conformer. Le CSA vient de les mettre en demeure. Le risque pour les éditeurs de ces sites est de se faire déréférencer des moteurs de recherche s'ils ne respectent pas la loi et le Tribunal pourra même réclamer aux opérateurs de bloquer leur accès.
Partager ses coordonnées bancaires ? La piste envisagée
Même si la loi est claire, elle ne définit pas de quelle manière le contrôle de l'âge des visiteurs des sites porno doit être effectuée. C'est donc un casse-tête pour ces sites d'autant plus que la législation française impose que ces mesures soient "dures" mais ne violent pas la vie privée des internautes. C'est pour cette raison que la CNIL, la Commission nationale de l'informatique et des libertés, rentre dans l'arène pour contrôler la mise en place de ce système surtout quand on sait que les "données à caractère sexuel sont sensibles".
C'est pourquoi le CSA a réfléchi à plusieurs pistes pour renforcer le contrôle et interdire l'accès aux sites porno aux mineurs. Ainsi, l'instance avait proposé de développer un identifiant s'inspirant de FranceConnect ou mettre en place un système de reconnaissance faciale via l'envoi d'un selfie, de commercialiser un pass porno à retirer en boutique ou encore d'envoyer une copie de sa carte d'identité... Cette dernière option a été balayée par la CNIL si l'on en croit les informations du journal Les Echos. L'organisme serait en revanche plutôt pour une inscription obligatoire à valider avec une transaction à 0 euro par carte bancaire. Pas sûr que transmettre ses coordonnées bancaires à des sites porno dont les éditeurs se trouvent généralement à l'étranger sera du goût des internautes.
Reste à voir si les démarches lancées par le CSA se concrétiseront et si un système de contrôle de la majorité des visiteurs sera trouvé en respectant le RGPD, le Règlement Général sur la Protection des Données. Pour rappel, en 2017 le gouvernement britannique avait voté une loi semblable avant de finalement tout abandonner face à la complexité de la mesure.
Par baazul, il y a 3 ans :
Les Vpn ont encore de beaux jours devant eux :)
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