JukeGeekBox #2 : quand le cinéma fait les yeux doux au rap
Pour ce deuxième numéro de votre nouvelle chronique musicale et geek, j’ai décidé d’écrire sur un sujet particulièrement difficile. Non seulement parce que, si j’adore le rap (autant que j’adore le rock, le jazz ou la musique classique), ce genre musical souffre de gros préjugés. Et les préjugés ont la vie dure. A tel point que nombreux sont ceux qui rejettent en bloc le rap. Pourtant, des films comme Django Unchained ou Suicide Squad ont placé le rap et le hip hop au sein de genres cinématographiques très appréciés par les geeks. Place donc aux meilleurs morceaux de rap dans la culture populaire !
1/ Lose Yourself d’Eminem dans 8 Mile
On ne présente plus Eminem, tellement sa notoriété est grande. En effet, Marshall Mather a su conquérir le monde, avec ses textes excellents, son flow incroyable et son talent exceptionnel ! A tel point qu’il est aujourd’hui aux yeux de beaucoup le meilleur rappeur du monde (et c’est aussi mon avis). Les sceptiques (qui n’aiment pas le rap, ou qui ne reconnaissent pas le talent gigantesque de Marshall Mathers aka Slim Shady aka Eminem) n’auront qu’à prendre le temps d’écouter les albums The Slim Shady LP, The Marshall Mathers LP, The Eminem Show ou encore The Marshall Mathers LP2. Et si vous refusez catégoriquement d’écouter un album entier de cet artiste de génie, alors laissez-vous tenter par l’écoute de The Way I Am, The Real Slim Shady, White America, Business, Without Me, Sing The Moment, Cleanin’ out my closet, Mockingbird, Little Toy Soldiers, Love the way you lie, Berzerk, Survival, The Monster ou encore Rap God, grande prouesse dans laquelle Eminem débite plus d’une centaine de mots en une quinzaine de secondes, prouvant qu’il n’usurpe pas son titre de dieu du rap.
Mais de toutes les chansons d’Eminem, la chanson Lose Yourself, écrite pour le film 8 Mile, qui s’inspire de sa vie et dans lequel il joue, est sans doute ma préférée. Magnifiquement écrite, merveilleusement interprétée, elle illustre parfaitement la discographie d’Eminem : une voix qui va dans tous les registres, un sens ahurissant du rythme et de la mélodie, des textes superbement écrits, un flow de folie, bref du grand art. D’ailleurs, il gagna à l’occasion l’Oscar de la meilleure chanson originale. Et on aurait été étonné qu’il ne le gagne pas… Suite à ce film, de nombreux rappeurs ont vu le cinéma s’intéresser à leur vie : parmi eux 50 Cent (Réussir ou mourir), The Notorious B.I.G. (Notorious B.I.G.) et 2Pac (All eyez on me).
2/ Comment c’est loin des Casseurs Flowters
Après le gros bonnet qu’est Eminem, nous vous proposons une petite excursion dans le rap français. Si on oppose souvent le rap US et le rap français, et que je reconnais facilement une certaine supériorité au rap US sur le rap produit dans l’hexagone, force est de reconnaître que de très grands rappeurs viennent de nos contrées. L’écoute de Suprême NTM et de L’école du micro d’argent de IAM devrait vous en convaincre. Mais la présence de deux mastodontes (NTM et IAM) en France n’a pas empêché l’émergence de nombreux rappeurs, qui ont conquis le coeur et les oreilles du public français. Parmi eux, un certain Orelsan, aussi talentueux que (faussement) flemmard. Si le rappeur s’est souvent montré polémique dans sa carrière solo (cf le titre Sale pute), il gardera un public fidèle et toujours plus grand. Son second album, Le Chant des Sirènes a même gagné deux Victoires de la Musique, amplement méritées ! Pourtant, (et c’est là mon humble avis) Orelsan n’aura jamais été aussi à l’aise qu’avec son acolyte Gringe, avec qui il a fondé le mythique groupe de rap les Casseurs Flowteurs. Ensemble, ils produiront l’album Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowteurs (certifié disque d’or, avec une ribambelle de tubes comme La Mort du disque et Des histoires à raconter), le film Comment c’est loin (une belle réussite, qui eut un succès d’estime), l’album Comment c’est loin (bande-originale du film éponyme, certifié disque d’or) et la série Bloqués (une série Canal + aussi tordante que Bref).
Comment c’est loin est donc, plus qu’une comédie française, un film sur le rap, dans lequel Orelsan et Gringe font mûrir leur musique et leurs textes. Toujours aussi impertinents, insolents et provocateurs (Wondercash, Freestyle Radio Phoenix), mais surtout plus poétiques, lucides et émouvants (en témoignent les titres Quand ton père t’engueule, Inachevés, Si facile). D’ailleurs, comble de la classe, le duo s’offre comme guest le géant Akhenaton du mythique groupe de rap IAM (Au bout du compte).
3/ Quentin Tarantino et le rap
On peut-être étonné de voir un film de Tarantino dans un article sur le rap, pourtant, le réalisateur américain a plusieurs fois mis sa filmographie sous l’égide du rap US. Notamment en confiant la bande-originale de Kill Bill au grand RZA du Wu-Tang Clan, très certainement le plus grand groupe de rap de l’Histoire. Les sceptiques n’auront qu’à écouter leur album Enter the Wu-Tang Clan : 36 Chambers. Un chef d’oeuvre intemporel et inclassable. Il composera deux titres pour le film : Ode to O-Ren Ishii et Crane White Lightning. A noter également que RZA a composé la bande-originale du chef d’oeuvre de Jim Jarmusch (Dead Man, Only Lovers Left Alive) Ghost Dog : La Voie du Samourai.
On retrouvera également RZA dans Django Unchained, avec le titre Ode to Django. RZA n’est d’ailleurs pas le seul rappeur présent dans la bande originale : on y retrouve Rick Ross sur 100 Black Coffins et 2Pac sur Unchained. Si Ennio Morricone, l’un des plus grands compositeurs de musique de films de l’Histoire, a accusé Quentin Tarantino de faire n’importe quoi avec les musiques, la bande-originale de Django Unchained reste à ce jour l’une des plus réussies. La présence de rappeurs afro-américains permet d’ailleurs d’actualiser le discours du récit. De plus, on se réjouit d’écouter encore 2Pac, dont la mort brutale nous a privé de l’un des meilleurs rappeurs de l’Histoire. Je vous conseille d’ailleurs d’écouter le double-album All Eyez On Me.
4/ Suicide Squad
Depuis Man of Steel, le DCEU semblait intimement lié au travail de Hans Zimmer, qui a également composé la bande-originale de Batman v Superman. Comme si la présence de Zimmer était une nécessité dans l’univers DC. Cependant, avec Suicide Squad, DC et Warner nous prennent par surprise, et nous assènent une bande-originale composée de morceaux de rap et de pop, tous plus entraînants les uns que les autres. Que ce soit sur Sucker for Pain de Lil Wayne, Wiz Khalifa et Imagine Dragons ou Without Me du gigantesque Eminem (encore lui!), la BO regorge de petites perles qui mettent de bonne humeur. Si la BO ne sert pas à donner une double lecture comme dans Django Unchained, elle permet d’insister sur l’atmosphère plus légère de Suicide Squad, si l’on ose comparer ce film au dense Batman v Superman.
Le problème du rap c'est qu'il repose sur la haine...
Les insultes et la violence, sont monnaie courante
En soi le rock a aussi ce même problème. Vu comme étant une source de violence alors qu'en soit les plus grand groupes (led zep, iron maiden, pour n'en citer que deux) sont des pures intellectuelles. Après y' a d'autre groupe style black bomb a... C'est une autre histoire.