Quentin Tarantino : le réalisateur de Pulp Fiction confie qu'il a perdu confiance en lui après ce film
Depuis 1992 avec Reservoir Dogs, Quentin Tarantino a réalisé une poignée de films devenus cultes. Si la plupart de ses projets ont connu un succès bien mérité au moment de leur sortie en salles, il existe une exception qui a ébranlé la confiance du metteur en scène... Le cinéaste revient sur le passage à vide qui a suivi ce flop, et sur la réaction d'Hollywood à sa débâcle.
Quentin Tarantino
Reservoir Dogs en 1992, Pulp Fiction en 1994 (qui lui vaut la Palme d'or à Cannes), Jackie Brown en 1997, les deux volets de Kill Bill en 2003 et 2004... Les années 90 et le début des années 2000 sont prolifiques pour Quentin Tarantino, qui débute sa carrière de réalisateur. Très vite, le cinéaste obtient une renommée internationale, se positionnant comme un talent iconoclaste et novateur du 7e Art. Aimé des cinéphiles aussi bien que du public et de la critique, il fédère autour d'une oeuvre violente et postmoderne, inspirée par les films de série B, les films d'arts martiaux et les westerns-spaghetti.
Malgré une certaine continuité dans sa production, un de ses longs-métrages n'a pas accroché avec le public au moment de sa diffusion dans les salles obscures. Sorti en 2007, Boulevard de la Mort a fait perdre (brièvement) sa confiance en lui à Quentin Tarantino. Inspiré par les classiques des courses-poursuite en voitures des années 1970, ce thriller suit le périple d'un tueur en série, dont toutes les victimes sont des femmes. Son mode opératoire ? Se servir de sa voiture pour commettre ses crimes !
Or, Boulevard de la Mort, malgré des critiques positives, n'a rapporté que 31 millions de dollars à travers le monde... Pour un budget de 30 millions de dollars. Un échec sur lequel est revenu Quentin Tarantino pour nos confrères du média espagnol Diari Ara.
J’ai eu la chance d’écrire des histoires qui ont une résonance avec énormément de personnes, et cela m’a permis de pratiquer mon art sans aucune restriction, par rapport à d’autres cinéastes. Mais une chose marrante m’est arrivée : pendant un certain temps, on me proposait beaucoup de projets, jusqu’au moment où le studio a laissé tomber, étant donné que je préfère écrire mes propres histoires. Après Boulevard de la Mort, qui fut un échec au box-office, j’ai commencé de nouveau à recevoir des propositions. Le studio a dû se dire "Maintenant qu’il est touché et que sa patte n’est plus là, il va accepter nos projets". Et il n’y a rien de mal à faire des projets commissionnés par Hollywood. On m’a toujours offert des films intéressants. Mais j’ai préféré me réinventer, et à la place j’ai fait Inglourious Basterds.
En dépit de ce flop au box office, et de la réaction d'Hollywood, qui n'a pas manqué de sauter sur l'occasion pour lui faire comprendre qu'il aurait tout intérêt à accepter leurs histoires déjà prêtes, Quentin Tarantino s'est ressaisi. Il réalise ensuite Inglourious Basterds, que les spectateurs découvrent en salles en 2009. Ce projet de longue date du cinéaste, qui lui trottait dans la tête depuis une dizaine d'années, et un véritable succès : il rapporte 321 millions de dollars au box-office mondial, pour un budget de 70 millions de dollars !
Le prochain film de Quentin Tarantino, The Movie Critic, sera-t-il l'occasion de briser cette tradition ? Il faudra attendre la sortie en salles pour le découvrir !